L'histoire de ma vie

Hier à la fnac, je suis passé devant l'étalage infect de la rentrée littéraire. J'étais bien parti pour faire un bel autodafé avec tous les bouquins de ces connards d'enculés de leur mère la pute la suceuse de queues, ces sales bâtards de merde qui sont écrivains pendant que moi je persiste et signe chez Happy Time.

J'étais sur le point de le faire, j'accumulais déjà tout plein de salive dans ma bouche, pour leur balancer un mollard tout acide comme de la bave d'alien qui aurait fait fondre tout le présentoir, ça aurait été choueeette !

Mais finalement, je me suis fait offrir le DVD de Un Mariage de Princesse à la place.

C'est bien aussi.

Les Parisiens

Les Parisiens, on dirait pas, mais sous leurs dehors un peu rustauds, ils sont aussi malins que le mec qui a eu l'idée de mélanger de l'eau chaude et de l'eau froide pour en faire de l'eau tiède. Hier par exemple, c'était le premier samedi de la rentrée. Le jour où il faut courir acheter le protège-cahier vert pour le prof de maths, le cahier jaune pour le français, et toutes les saloperies de trucs de merde qu'on pourrait remplacer par "feuilles volantes + pochette", mais non, il faut que les profs voient que les élèves ont tous leur cahier de la même couleur.

Les Parisiens, ils savent pas grand-chose, mais ils savent au moins qu'on peut trouver tout ça à Happy Time, et qu'il risquait d'y avoir du monde ce jour là.

En général le samedi, les gens font la grasse matinée, et ils commencent à arriver après le déjeuner et le journal, pour ne partir que quand La Voix, l'amie de tous les employés, leur dit que ça ferme et qu'il faut se casser, bande de moules.

Alors hier, comme un seul homme, les Parisiens ont eu une idée de génie : venir le plus tôt possible pour éviter la foule, bon sang mais c'est bien sûr ! Du coup, dès 9h30 le magasin était plein comme un oeuf, avec des hurlements d'enfants, des gens qui manquent de se battre pour une place à la caisse, du sang, de la sueur et des larmes, pour se vider comme par magie sur le coup de 18h30.

Les Parisiens, on la leur fait pas.

La vie secrète des stars


-Allô ! Je viens de voir Zazie au boulot ! - Ah ouais ? Et elle est comment ? Elle est sympa ? (Première question que tout le monde se pose)

- Ben ouais, enfin elle a autant de voix que quand elle chante, elle était à cinquante centimètres de moi et j'ai rien entendu de ce qu'elle me disait.

- Et elle achetait quoi ? (Seconde question que tout le monde se pose)

- De la peinture. La radine, elle fait ses travaux elle-même hihihi (pendant mes heures de boulot, je baisse le niveau d'humour de beaucoup).

- Ah ouais ? Quelle couleur ? Et elle veut repeindre quoi ? La cuisine, la chambre, la salle de bains, les toilettes ?

- Bah j'en sais rien, et puis on s'en fout, l'important c'est Zazie !

- Mais non, attends, t'as loupé le vrai scoop, là, c'est ça qui était intéressant !

- Pfff, 'porte quoi. Tu veux du scoop ? Alors... euh... Zazie est complètement brisée par sa rupture. Elle n'est plus que l'ombre d'elle-même, s'exprimant du bout des lèvres. Comme dans ces moments où tout s'écroule autour de nous, le changement est sa bouée de sauvetage. Elle va donc repeindre son appartement. Elle-même, tellement elle est brisée. En tout cas chuis sûr que Voici pondrait un truc dans le genre !

- ...

- Ou alors elle a mangé un mauvais chili et elle est obligée de repeindre les chiottes.

Mais alors, de vraiment beaucoup.

Les matins de Procellus

Depuis tout petit, j'aime bien regarder les dessins animés au réveil. C'est le seul truc que je supporte, même. Quand j'émerge, pendant une petite heure faut pas me parler, la musique me file mal au crâne et je pourrais tuer les ouvriers / jardiniers qui marteau-piquent le trottoir ou élaguent ou tondent de si bon matin. Mais la télé, pa ni pwoblem.

Même que quand j'étais encore en âge de regarder le Disney Club (donc il y a un an ou deux), Papaprocellus et Belle Maman me détestaient, parce que le dimanche dès sept heures, je me jetais sur la télé pour ne pas louper La Bande à Picsou, Tic et Tac ou Super Baloo (même si Super Baloo c'était pas génial).

Maintenant que j'ai grandi, rien n'a changé. On saute du lit, on file à la douche et hop hop on met la télé en route, pour se réveiller en douceur avec Kim Possible. Au début, j'aimais pas Kim Possible, ça avait l'air con, "elle sauve le monde... après les cours !", avec son sèche-cheveu grappin, et son meilleur ami Robin accompagné de son taupinet tondu. Mais un jour, j'ai regardé un épisode, comme ça pour voir, et je suis tombé amoureux.

Ca a pas été facile cet été, parce que pour une raison qui m'échappe, Disney Channel avait remplacé tous les programmes habituels pour diffuser en boucle et de façon ininterrompue l'intégralité du Club des Cinq -tous les vingt-six épisodes, quand même. Mais avec la rentrée, ils ont repris leurs esprits, et on retrouve Kim Possible et American Dragon Jake Long. Ouf, sauvé.

Et que ça soit chez moi ou ailleurs, je me débrouille toujours pour commencer la journée avec les dessins animés. En vacances, j'essaye d'être toujours prêt avant mes covacanciers, comme ça pendant qu'ils se préparent, avant d'aller petit-déjeuner, je peux zoner devant la télé. Une fois aux Stazunis, avec mon père ou ma mère, je sais plus, j'avais passé trois semaines à regarder tous les matins les aventures de Clifford le gros chien rouge. Je crois que je n'ai jamais rien vu d'aussi tarte.

Sinon, quand vraiment il n'y a pas de dessins animés regardables pendant mes corn-flakes (il y a toujours les manga, mais Olive et Tom ou l'École des Champions, c'est un peu trop violent au réveil !), je regarde les chaînes musicales. La musique avec des images, curieusement je supporte très bien aussi.

Ma rentrée des classes (2/2)

Bah ça s'est bien passé la reprise, en fait. Au bout de dix minutes, je me faisais engueuler par une cliente, qui le sait bien que le magasin m'appartient et que je fais semblant d'y travailler (ça c'est un peu vrai) pour cacher mon jeu, et du coup c'est à moi qu'il faut expliquer tout ce qui est cloche, parce que moi j'ai le pouvoir de faire bouger les choses ! Pas glop les clients dès le départ.

Au bout d'un quart d'heure, une première chef me tombait dessus en me reprochant d'être arrivé une semaine plus tard que ce disaient les plannings, mais c'est pas ma faute, même que c'était prévu comme ça et sur mon contrat ils ont rayé le 22 pour écrire 29, tiens regarde connasse, alors, camembert !

Au bout d'une demi-heure, une deuxième chef me tombait dessus en me reprochant d'être arrivé une semaine plus tard etc., plannings, contrat, connasse, camembert.

Au bout d'une heure, j'en pouvais plus de bonheur d'être revenu. Sauf que je pensais être arrivé depuis au moins trois heures. Comme le temps file quand on s'amuse !

Au bout de quatre heures, j'étais quand même content d'être là.

Glop glop les journées de quatre heures.

Ma rentrée des classes (1/2)

Aujourd'hui je faisais mon come-back à Happy Time.Comme je ne suis pas quelqu'un de nerveux et angoissé, ça faisait trois jours que je ne dormais plus, que je me rongeais les ongles jusqu'à l'os, et j'exagère à peine. Alors ce matin, je suis allé nager pour essayer de me changer les idées et me vider la tête, même que ça a marché. Après j'étais tout crevé, j'ai même dû me faire un café pour me réveiller, alors que j'aime pas le café. C'est dur la vie d'honnête travailleur. Et vu que le mercredi je fais la nocturne, je commence tard, alors j'ai pu comater sur mon canapé encore un peu, à me passer les nerfs en zigouillant du niak' à Tenchu. Même que c'était bien.

Mais tic-tac tic-tac, au bout d'un moment il a fallu se préparer. Avant de passer à la douche je me suis rasé. En prévision de ce grand jour, ça faisait plus d'une semaine que je l'avais pas fait, parce que si on se rase trop souvent ça fait mal, et pour ce que j'ai fait ces derniers temps (piscine-ciné-télé-sexe-rien), j'avais pas franchement besoin d'être glabre comme une fesse de bébé. J'ai changé la lame, et je me suis coupé, là juste à côté de la lèvre. Tout impuissant, jai regardé ma plaie qui voulait pas s'arrêter de saigner, juste avant mon retour au boulot. Génial. Après une bonne douche qui a remplacé mon odeur de chlore par celle encore plus forte d'ylang des Comores, j'ai découvert les vertus cicatrisantes ou colmatantes de mon après-rasage, je sais pas trop mais on s'en fout, parce que youhouhou, je ne me vide plus de mon sang !

J'ai mis du gel dans mes cheveux, un peu plus de noir sur mes yeux, par habitude. Un petit coup sur les dents, l'iPod dans les oreilles (enfin je me suis habillé entre temps, quand même, hein !), et en route mauvaise troupe.

Arachnophilia

C'est peut-être à cause de ma mère, qui m'a forcé pendant des années à regarder Nicolas Hulot tripoter des phasmes dans Ushuaïa.C'est peut-être à cause de mon père, de ses flyers Greenpeace plein les tiroirs, et du labyrinthe à fourmis qu'il avait construit quand il était au collège. C'est peut-être dans les gènes, après tout mon oncle mangeait des limaces quand il était petit, même que quand notre grand-mère nous avait raconté cette histoire, on avait voulu essayer, avec mes cousines, mais on l'avait pas fait, parce que quand même c'est dégueulasse. Une chose est sûre: ça n'est pas à cause de Bernard Werber, parce que ça date d'avant son bouquin.

Si ça se trouve, je suis né comme ça : j'aime bien les insectes. C'est rigolo à regarder, leur façon de bouger, toutes leurs petites pattes, leurs antennes, tout ça... Une fois j'avais passé dix bonnes minutes dans une barque pourrie qui prenait l'eau, à regarder deux araignées (oui je sais, c'est pas des insectes, mais c'est pareil) se battre, jusqu'à ce que la gagnante se mette à manger l'autre. Là j'avais arrêté, parce que c'est crade.

Bon par contre, j'aime pas les papillons de nuit. Ca fait peur. Ils ont un corps disproportionné par rapport à leur tête, ils font un gros bruit avec leurs ailes, et puis ils ont un vol trop approximatif, on ne sait jamais si on va pas s'en prendre un en pleine gueule. Et Le Silence des Agneaux n'a pas réussi à me les rendre plus sympathiques, ah ça non.

Mais à part ça, je suis un ardent défenseur de la cause des insectes : je les sors de l'eau quand ils se noient à la piscine (même si c'est des guêpes), je les planque quand il y a un oiseau dans le coin qui veut se les faire... Et si quelqu'un essaye d'en écraser un (Oh ! Une araignée ! Stomp !), j'essaye de l'en empêcher, "parce que si t'étais là tranquille à te balader et qu'un géant te marchait dessus sans raison, ben tu serais pas content, d'abord !".

S'il y a un insecte dans la pièce, je le fais sortir, je le tue pas. À part avec les moustiques. Techniquement c'est des vampires, et Buffy elle le dit : les vampires faut leur niquer leur sale petite gueule de merde.

Alors je nique.

And in the Darkness bind them

Futur maître d'un monde qui l'ignore, David, du jour où il a abandonné des études qui ne lui apprenaient rien, prépare la révolution depuis son petit appartement à Vincennes. Le problème, c'est qu'à part regarder Austin Powers en boucle, il n'a pas une grande expérience en la matière, et il se rend bien compte qu'il sous-estime peut-être l'ampleur de la tâche. Asservir des milliards d'esprits humains, si inférieurs et faibles, certes l'idée est plaisante, mais ça demande quand même des efforts non négligeables.

Alors, en attendant qu'au détour d'un coin de rue, un Maître du Monde déjà en place le remarque et lui propose de le former à sa succession -et s'il faut coucher pour avoir le job, David n'a pas peur, c'est un sacrifice qu'il est prêt à faire-, il fait contre mauvaise fortune bon coeur. C'est ainsi qu'ayant -brillamment- déjoué les projets machiavéliques de Piñata pour l'entraîner dans ses filet, il va retrouver, à partir de mercredi et avec une joie difficilement dissimulée ses anciens collègues d'Happy Time.

Ben oui, un jour son règne viendra, mais en attendant faut bien manger.

Sept points

"Chaque blogueur « tagué » doit énumérer sur son blog sept choses le concernant (la taille des interventions est laissée au bon vouloir du scripteur), ainsi que le règlement. Le blogueur doit ensuite « taguer » 7 personnes, c’est-à-dire les citer sur son blog, puis leur envoyer un message les invitant à venir lire ce règlement et à poursuivre la chaîne." 1. C'est très rare que je décroche quand le téléphone sonne.

2. Je ne sais pas faire ou recevoir un compliment. Du coup j'ai l'air d'être malpoli, alors qu'en fait non pas du tout.

3. Généralement quand on commence à me faire la conversation, j'acquiesce en souriant, mais à l'intérieur je cherche désespérément une échappatoire. J'aime pas faire la conversation.

4. Si je devais choisir une religion, ça serait un truc polythéiste, j'accroche pas à cette histoire de dieu unique.

5. Quand je prends le métro, j'essaye de toujours me mettre tout à l'avant ou tout à l'arrière du wagon, et de me coller le dos au mur. Comme ça, le danger ne peut venir que de face, on ne peut pas m'avoir par surprise, eh.

6. Je ne sais pas faire de bulles avec un chewing-gum.

7. Je fais craquer mes orteils après le sexe.

Je refile le bébé à Etasseureuh (pour qui il faut voter !), Theopiscence, Delicious, Cosmic Teddy, Niklas, Skeetfr, et encore à Alban Donné, même si je lui en veux de n'avoir toujours pas fait le dernier questionnaire que je lui ai envoyé.

Bom Chicka Wahwah

Je sais pas comment ça se fait, sûrement mon magnétisme sexuel hors du commun (oui, à la réflexion ça doit être ça), mais à la piscine, quelle que soit la ligne où je nage, et quel que soit le nombre de personnes présentes dans les autres lignes, les nouveaux arrivants viennent toujours me coller.Il y a trois lignes ouvertes, et on n'est que deux (un dans chaque ligne) : où va se mettre le groupe de trois potes qui vient d'arriver ? Avec moi bien sûr !

Et ça m'éneeeerve qu'on me colle...

Du coup je passe une bonne partie de mon temps de nageage à changer de ligne, pour essayer de semer les fans, et c'est pas toujours évident, surtout qu'on sait où la promiscuité peut mener.

Et hier, il y a un nouveau mec qui est venu nager, je l'avais jamais vu, mais il ressemblait à Alain, alors dans ma tête, je l'ai richement surnommé "le garçon Alain". Coup de bol, mon je ne sais quoi qui les fait tous tomber dans mes filets fonctionne aussi avec les beaux, et le garçon Alain est venu dans ma ligne, youhouhou !

En plus, il y a peut-être moyen de moyenner, il me mate un peu beaucoup... Alors moi j'ai voulu faire mon kéké, à nager super vite, faire des longueurs sous l'eau, dis t'as vu monsieur comme je suis fort, hein ? Mais bon, en fait j'ai dû mal interpréter, parce que finalement je suis retourné dans ma cabine tout seul.

Et en passant devant le miroir, je me suis fait peur : pas rasé depuis dix jours, les yeux rougis par le chlore, cernés parce que en fait, on a besoin de dormir et que se défoncer dans l'eau ça n'arrange rien... Tu m'étonnes qu'il ait pas voulu de moi.

Alors en partant, sur un coup de tête, je suis passé au Photomaton.

Eh bah c'est la première fois que j'ai pas l'air immonde sur des photos d'identité.

On a les NDE qu'on mérite

Ce soir, je voyais Keupine. Je l'aime bien, Keupine, c'est ma plus vieille keupine, du coup elle a droit à une majuscule.

On est allés dîner dans un vrai restaurant japonais, où ils servent pas des sushi et autres saloperies pour touristes, même que la serveuse a été obligée de nous demander : "Mais... On vous a expliqué comment ça se mange ?".

Pas de honte, avec Keupine.

Même quand elle m'avoue qu'on pourrait rentrer en Vélib', mais que si son homme n'est pas à proximité pour lui tenir le vélo, elle ne sait pas en faire.

Du coup, on a été obligés de marcher, et de passer par la fête foraine immonde des Tuileries, où on a assisté à une baston de pouffes.

Ca nous a changé de nos blagues homophobes, racistes ou misogynes habituelles, on a pu se moquer des moches et des racailles.

D'ailleurs, à un moment elle a fait une blague super drôle, et je suis parti dans un grand éclat de rire, "à gorge déployée" comme on le dit parfois (trop rarement, je trouve).

C'est comme ça que j'ai avalé un moucheron, qu'il s'est collé au fond de ma gorge et que j'ai failli mourir.

C'était le temps des fleurs

J'étais en train de regarder un documentaire -pas très intéressant- sur les moeurs sociales entre adolescents en Anatolie, et un petit détail a attiré mon attention.Bon d'accord, on va peut-être dire que je suis maniaque, ou je sais pas quoi, et que dans ce genre de films, le décor c'est pas vraiment ce qui compte, mais quand même. Moi ça m'a coupé dans mon élan, l'intervention de cette grosse femme blonde négligemment posée sur le canapé, et j'ai même arrêté de prendre des notes, pour faire une capture :

Alors oui bien sûr, c'est un film réalisé à la va-vite, peut-être, ils ont protégé le canapé avec la première saloperie qu'ils ont trouvée, parce que ça serait vraiment dommage de l'abîmer, un si joli canapé...

Mais le problème, c'est qu'apparemment, avoir Miss Vulgos à l'écran est un désir du réalisateur : dans la scène suivante, elle a été déplacée, de façon à toujours être visible, parce que sinon y'avait deux mecs qui se suçaient juste au dessus de sa gueule, et on la voyait plus.

Notez quand même la candeur angélique avec laquelle elle tient sa rose -et la profondeur du regard, qui montre à quel point elle est satisfaite d'avoir mis une robe qui s'accorde parfaitement avec la fleur qu'elle doit tenir.

Piñata !


"J'ai donné ton CV a ma chef, elle m'a dit qu'elle allait t'appeler.Pour info elle s'appelle "Piñata" (on choisit pas hein)."

Du coup quand le téléphone a sonné, malin que je suis, je me suis douté que c'était elle. Après m'avoir demandé si j'étais disponible immédiatement, sans contraintes, sans attaches, sans peur et sans reproches, elle s'est souvenu que de toute façon on s'en foutait, vu qu'elle avait rien de disponible avant trois semaines.

C'est pas grave, on va quand même se voir, pour soulager nos corps ivres de désir, ou alors juste pour discuter des postes qu'elle a à proposer, j'ai pas tout compris mais on improvisera.

- Alors, quel jour vous êtes libre monsieur Procellus ? Mardi ? Ca tombe bien, ça m'arrange aussi.

Donc on dit mardi, à 15h30. Je vous rappelle mon nom, on ne sait jamais. Je suis madame...

À ce moment de la conversation, en un quart de millipoil de seconde, je sais exactement ce qui va se passer. Elle va me dire son nom, et bien que je l'aie déjà lu, le fait de l'entendre à haute voix va en accentuer l'effet comique. Bon bien sûr, il n'est pas si drôle, mais avec le stress du téléphone (oui, le téléphone me met dans un état de stress avancé), et à force de me concentrer pour ne pas rigoler, plus la fatigue (dure journée), je vais lui exploser de rire à la gueule. Et ça va jeter un froid.

Comme prévu, elle prononce son nom, bien lentement, en détachant chaque syllabe : "Pini-hata".

Mon zygomatique droit tressaute.

Mais je suis un homme fort et sûr de lui, bien au dessus de cette réaction purement nerveuse, et j'arriverai à prendre sur moi ! Grâce à mes capacités de concentration hors du commun, j'ai réussi à garder mon sérieux. Je lui ai juste répondu "d'accord" en me mordant les lèvres et en serrant les dents et en respirant pas, du coup mon "mmmkeur" a pu me faire passer pour un demeuré fini.

Mais qu'importe.

Procellus, ou la victoire de l'esprit sur... euh, bah l'esprit ?

La blanche Ophélia flotte comme un grand lys

Hier j'étais à la piscine, à essayer de me sculpter un corps de rêve, enchaînant les longueurs tel un Flipper (le dauphin, pas la machine) dératé, quand l'homme est arrivé. Le plus surprenant chez lui, c'était sa dualité. Il était le sosie de deux acteurs de séries télé.De visage, c'était le portrait craché de Peter Petrelli (mais vraiment, c'était troublant) :

Gasp. Parce que Milo, c'est où il veut, quand il veut, tout ce qu'il veut, et aussi longtemps qu'il le voudra.

Et parce qu'il y a une justice et qu'on ne peut pas tout avoir, la perfection de son visage était plantée sur le corps d'Hurley :

(Oui bon non peut-être pas à ce point là, mais presque)

Et Jorge, par contre, c'est très gentil d'avoir pensé à moi mais je... suis marié... avec Dieu, voilà, c'est triste, mais oublie-moi.

Comme par hasard, il est venu nager dans la ligne juste à côté de la mienne. Du coup je pouvais lui jeter un coup d'oeil très discret à chaque fois que je passais à sa hauteur, mais rien de plus, parce que même s'il avait un joli visage, voilà quoi. Lui par contre, il avait l'air de me trouver très à son goût, il n'a pas arrêté de me mater comme un porc - ce qui en un sens était flatteur, parce que Peter Petrelli, quand même. Du coup j'essayais d'être encore plus discret, faudrait éviter un incident du type Tromblon.

Au bout d'une petite heure de nage (je sais, je sais, je suis un grand sportif), je commençais à fatiguer, une minute de plus et je coule, alors j'ai décidé que c'était mon dernier aller-retour, après à la douche et on rentre. Forcément, c'est le moment où c'est arrivé.

On nage tous les deux en sens inverse, dans nos lignes jumelles. Au moment où on se croise, je me prépare à lentement soulever hors de l'eau un bras fatigué par tous ces efforts... ... Et je lui colle copieusement la main au maillot.

Bon bien sûr, l'incident aurait pu en rester là, on continue de nager comme si de rien n'était et on oublie. Mais non. Je finis ma longueur, je fais demi-tour en m'apprêtant à aller aux douches... où je le vois se diriger, en me regardant.

Pas le temps de réfléchir, dès que j'arrive au mur, je refais demi-tour, et c'est reparti pour cinq minutes de plus. Ou dix. Ou le temps qu'il faudra pour qu'il finisse de se doucher et qu'il arrête de penser que je lui faisais des avances.

Après, je me suis noyé.

En apesanteur

Une des situations que je déteste le plus au monde, après "me baigner de nuit en plein océan", c'est de prendre l'ascenseur avec un voisin.Les silences embarrassants pendant qu'on l'attend, tous les deux. Les connards connasses qui montent sans appuyer sur le bouton, parce qu'elles attendent qu'on leur demande à quel étage vous allez madame, ou les moments maladroits où on avance la main en même temps pour appuyer sur le bouton. Et après, re-les silences gênants pendant la montée, où on ouvre le courrier pour se donner une contenance, ou on regarde les chiffres en tout petit sur ses clefs.

Ou pire encore, ceux qui veulent absolument faire la conversation :

- Alors comme ça, vous habitez au troisième ? - Oui. - ... - ...

C'est pour ça qu'en général, je prends les escaliers (surtout que pour trois étages, ça va quoi).

Mais l'autre jour, je revenais de la piscine, j'avais essayé de pas me laisser rattraper par la sale anorexique de merde (je sais, c'est pas joli joli quand je deviens compétitif) dans la ligne d'à côté, jusqu'au moment où je me suis rendu compte qu'elle avait des palmes, alors forcément elle allait plus vite que moi, et donc j'avais les jambes en coton. Donc je suis allé prendre l'ascenseur.

La remplaçante des gardiens était là à l'attendre, l'aspirateur à la main, prête à nettoyer les étages en commençant par le plus haut. Ce qui est bien avec mes gardiens, c'est qu'on a un accord tacite de non-agression : je ne leur parle pas de mes problèmes, ou de ma vie, ou de n'importe quoi, et en échange, eux non plus, ils ne me racontent pas leurs vacances, ne me forcent pas à leur parler de ma journée ou de la leur, et les vaches sont bien gardées.

Le problème, c'est que la remplaçante n'est pas au courant de notre petit arrangement. Et quand je suis arrivé, avant même que l'ascenseur soit là, un grand sourire est apparu sur son visage, et elle a commencé à me parler :

- Oh bonjour ! Vous allez à quel étage ? - ...Grmbl, 'roisième... - Oh ? On va partager le transport, et... et...

Pendant un instant, j'ai cru qu'elle cherchait ses mots, comme elle n'est pas française. Mais non, elle était juste trop morte de rire à l'idée de la blague qu'elle allait sortir.

- ... et on partagera le prix du voyage ! MOUARF OUARF OUARF OUARF !

Si elle n'avait pas eu les mains prises par l'aspirateur, je crois qu'elle se serait donné des grandes claques sur les cuisses. Quand l'ascenseur est arrivé, elle est repartie de plus belle, qu'elle m'enverrait la facture quand elle arriverait à bon port.

Ca a été la montée la plus longue de toute ma vie.

Dead or Alive

Oui je sais, j'en ai déjà parlé , mais ce film, raaah, c'est énorme ! Je veux dire quoi, l'adaptation d'un jeu de baston dont le principal intérêt réside dans les gros seins qui bougent et les héroïnes court vêtues, ça peut pas être autre chose génialissime ! Imaginez, une heure trente de fantasme hétéro poussé à l'extrême ! Le scénario ? Pas besoin de ça, on a des bonnasses à gros seins ! Les acteurs ? Mais putain vous comprenez rien, c'est des bonnasses à gros seins !

Une mention toute particulière à Ayane (Natassia Malthe), une des plus mauvaises actrices de tous les temps, une horreur à vous donner envie de vous crever les yeux et les tympans pour ne pas avoir à la supporter une seconde de plus. Elle est talonnée de près par Kasumi (Devon Aoki, à droite sur l'affiche), qui a dû prendre des cours de théâtre avec notre Ingrid Chauvin à nous, même qu'elle lui a piqué son jeu de scène: tout au long du film, elle fait la gueule. Quand elle est triste ? Elle fait la gueule. Quand elle est contente ? Elle fait la gueule. Quand elle fait la gueule ? Elle fait la gueule, mais elle le fait mal.

À part ça, les personnages sont quand même bien réussis, surtout Weatherby, le neuneu de service, qui nous offre des petites perles, avec Helena la bimbo :

- Quand ton père a découvert ce que Donovan (le méchant) voulait faire, ils se sont engueulés, j'ai tout entendu. - Et il ne l'a pas arrêté ? - Si, il le voulait, mais c'est ce soir là qu'il a été tué. - Ah, mince... Et dire qu'on ne sait toujours pas qui est le meurtrier... - Diable non... Et maintenant que Donovan a mis son plan mis à exécution, je me dis que je n'aurais pas dû l'aider à construire son arme ultime...

Donc voilà, ce film est un petit bijou de millionième degré (c'est impossible qu'ils l'aient fait en se prenant au sérieux), avec des scènes pseudo-lesbiennes d'un érotisme torride, qui sont à se pisser dessus. Le plus marrant, c'était de regarder tous les mecs sortir de la séance précédente, le visage grave. Et ce petit vieux au regard lubrique qui a filé aux toilettes où il est resté dix bonnes minutes.

Butterflies instead (3/3)

Le problème, c'est que je prends très vite les habitudes, alors une fois qu'ils m'ont eu retiré le plâtre, j'avais du mal à m'endormir sans avoir le bras surélevéAu début, ça faisait bizarre de dormir avec le bras à la même hauteur que le reste, ensuite j'ai juste trouvé ça agréable de faire un 'ros câlin à mon oreiller pour m'endormir, et puis c'est devenu une habitude.

Quand je suis parti vivre ma vie de presque grande personne dans mon premier appart clapier, j'ai retrouvé l'Eurotoutou en peluche chez Papaprocellus, un jour où je fouillais dans les placards, à la recherche de vestiges de mon passé à mettre chez moi. J'avais au moins besoin de ça pour me sentir à l'aise, parce qu'investir un nouveau lieu ça faisait peur, il me fallait des points de repères.

Je l'ai ramené chez moi, et je l'ai installé sur le lit, en décoration (pis j'avais pas vraiment d'autres endroits où le mettre hein). Petit à petit, il a pris la place de l'oreiller à bras. Il a un petit espace, entre la tête et l'épaule, qui a l'air d'avoir été fait pour y caler son bras et passer une bonne nuit (oui je sais, ça s'appelle le cou, mais Eurotoutou n'a pas de cou). Et ça fait bientôt cinq ans que je m'endors avec cette peluche ignoble, qui a déteint au lavage, qui n'a plus de formes, le nez déchiré et un oeil cassé. Et je l'aime.

Butterflies instead (2/3)

Quand j'avais douze ans, en faisant du roller à toute vitesse sur les bords de Marne, j'ai rencontré une pomme de pin et patatras, mon poignet est descendu d'un bon centimètre par rapport à l'axe de mon bras.Apparemment j'avais réussi un sacré exploit, tout le service était venu voir les radios de ma fracture. J'étais ressorti de la clinique avec un joli plâtre tout neuf qui me tordait le bras d'une façon bizarre, et une recommandation du médecin :

Tu dormiras avec le bras légèrement surélevé...!

À imaginer énoncé d'une voix grave, soutenue par une musique dramatique, genre popopoooooom, un peu comme la scène de Gandalf, You shall not pass ! -enfin moi c'est comme ça que je l'ai vécu. Il avait pas eu besoin de me dire "sinon le sang ne circulera plus dans ton bras, et il tombera, et tu seras la risée de tes petits camarades, tu seras l'homme qui n'a qu'un bras !", je l'avais bien compris. Et je savais aussi qu'il me surveillait la nuit pour voir si je dormais bien comme il faut, alors pendant deux mois, je me suis endormi soigneusement sur le dos, un oreiller posé sur le bidou, et le bras plâtré posé sur l'oreiller. Oui, comme un bijou sur son écrin.

C'était la fin des vacances, et on était allés rejoindre la famille de ma belle-mère sur l'île de Ré. Il avait fallu déranger tout le monde au moment de se coucher, parce qu'il me manquait un oreiller à bras. Ah, c'était quand même le bon temps... Je faisais un caprice, et tout le monde se mettait en quatre pour m'exaucer, sans râler... Parce que oui, on avait dû priver quelqu'un d'un oreiller comme j'avais mal, pauvre chouchou !

Quoi qu'il en soit, grâce à mes soins délicats, aujourd'hui je peux taper ce texte à deux mains, oh yeah.