Butterflies instead (1/3)

Quand j'étais petit, la pharmacie de Papaprocellus était dans un centre commercial de banlieue. Un centre commercial Euromarché -aujourd'hui, elle n'a pas bougé, mais les choses ont changé et le centre s'appelle Carrefour, woah, ça vous défrise hein ?Enfin bon.

À la glorieuse époque d'Euromarché (autant dire que ça nous ramène pas mal d'années en arrière), ils avaient essayé de sortir une mascotte : le non moins glorieux Eurotoutou, un euh... un chien de race inconnue. Ils l'avaient décliné sous plein de formes : il y avait les bonbons (même que monsieur Euromarché il avait voulu être gentil et il m'en avait donné plein de paquets, alors qu'en fait ils étaient trop gros et ils donnaient la gerbe), la bande dessinée... Ah, la bande dessinée Eurotoutou, un grand moment de littérature ! Dans celle que j'avais lue (et dont je me souviens), Eurotoutou escaladait courageusement un pic enneigé, bravait mille morts armé de son seul piolet, et arrivé au sommet, il était tout joyeux à en mouiller sa culotte, parce qu'en fait il venait d'atteindre le rayon des surgelés dans son Euromarché. ... Trop fort, Eurotoutou.

Et puis il y avait la peluche Eurotoutou. Un gros chien de cinquante centimètres avec une écharpe rouge et bleue, qui a rapidement trouvé sa place comme attrape poussière dans un placard chez Papaprocellus.

Contre toute attente et malgré ce monumental coup de pub (bonbons + BD + peluche, le trio qui tue), Euromarché fut racheté par Carrefour peu de temps après, et Eurotoutou disparut en même temps.

Die Hard 4

Hmmm, oui, c'est sympa, ça fonctionne bien, c'est énorme ce qu'on fait subir à ce pauvre Bruce, quand même (c'est vrai, sauter d'un avion en plein vol, tomber sur une rampe d'accès d'autoroute et s'en sortir sans une égratignure, quel homme !). On y va pour (le voir) s'en prendre plein la gueule, et on n'est pas déçus.

Par contre, ce qui m'a dérangé (outre le fait que la méchante ressemblait à Ségolène Royal en plus jeune), c'est les dents de Bruce. D'une blancheur éclatante, parfaitement alignées, comme une délicate rangée de petites perles, ça ne colle pas du tout au personnage, ni à celui du film, ni à celui de la vraie vie. Un gros dur immortel qui pisse le sang pendant tout le film en jurant comme un charretier, on ne s'attend pas à ce qu'il ait une bouche à faire de la pub pour Freedent.

Les métiers que j'ai voulu faire

Je ne pourrai jamais assez remercier Jérôme de m'avoir passé le relais... Je vais donc me contenter de le haïr bien chaleureusement. Alors, quand j'étais petit, en bon gosse de la télé nourri à Cat's Eye (signé Cat's Eye ! Tin tin tin !), je voulais être voleur. Je me voyais bien en train d'escalader les maisons, m'introduire chez les gens et leur piquer leurs trucs. Et puis j'ai grandi, et on m'a expliqué que c'était pas légal, que c'était même moralement condamnable, alors j'ai un peu abandonné l'idée. Enfin pas complètement, ça m'arrive encore quand je passe devant des maisons (ou des appartements hein, c'est juste plus facile avec une maison) de m'imaginer comment je pourrais les cambrioler.

Sinon, toujours à cause de la télé (et puis un peu de la lecture, faut pas croire hein, je suis cultivé aussi !), j'ai voulu être mousquetaire. Avec mes cousines on jouait aux Trois Mousquetaires, et comme j'étais le seul garçon, j'étais toujours D'Artagnan. J'aimais bien tuer la méchante Milady, récupérer les ferrets, avoir Constance à mes pieds, tout ça tout ça. C'était un job pour moi... J'suis pas né à la bonne époque, c'est ça le grand drame de ma vie...

J'ai aussi voulu faire magicien. Mais attention hein, pas prestidigitateur, à faire des tours de tarlouze en sortant des pigeons d'un chapeau, non, moi je voulais être un vrai magicien, comme Willow (à l'époque, c'était le nain, pas la lesbienne) ou Miss Tick (on a les références qu'on mérite). Un jour, j'ai testé mes pouvoirs. Boulot suivant.

Un peu plus tard (vers le lycée), quand je me suis rendu compte que la plupart des chansons qu'on entendait c'était de la merde, je me suis dit que moi aussi je pourrais être parolier pour chanteuses débiles, faire rimer "amour" avec "toujours" ou "secours", et "chagrin" avec "lendemain". Mais en y réfléchissant, je me suis dit que si le monde acceptait sans broncher les Lorie, Magalie Vaé et autres Papa Pingouin, alors le monde ne me méritait pas.

Sinon, j'ai voulu être psy pour me faire un max de thunes en exploitant la misère humaine pour aider mon prochain grâce à euh... mes nombreuses qualités humaines. Si si, c'est vrai. Alors je suis allé à la fac, qui a cet étonnant pouvoir de vous dégoûter de tout.

Et du coup maintenant, je ne sais pas quoi faire. Mais bon.

En attendant de trouver, je passe le relais à Théo (à qui je rappelle en passant que j'existe), Niklas et Capt'n Alban Donné. Et aussi Delicious, mais il le fera pas, salaud.

On a tous à y gagner

Dans le monde merveilleux de la logistique, il existe une entreprise encore pire que La Poste, si si c'est possible : j'ai nommé GLS.Ils ne piquent pas les colis, ne les perdent pas, mais ils arrivent quand même à être plus mauvais. Mais David, vite, dis-nous comment c'est possible !

Eh bien, ils sont apparemment passés une première fois me livrer mardi. J'étais absent, ils m'ont laissé un papier me demandant de les rappeler dès le lendemain sur leur numéro surtaxé pour prendre un nouveau rendez-vous de livraison.

J'appelle, et je tombe sur un disque : "Bonjour, et bienvenue chez GLS ! Nous sommes actuellement en train de vous sodomiser bien profond avec un message excessivement long vous informant que vous allez bientôt être mis en relation avec votre correspondant ! Ne quittez pas !" Puis une charmante hôtesse que je dérange en pleine crise d'hypoglycémie ou au beau milieu de son suicide décroche :

- Allô... bienvenue chez GLS... Connasse à votre écoute...

Je lui explique mon problème, et elle me répond d'une voix toujours aussi atone qu'"on peut prévoir une autre livraison jeudi entre huit heures et dix-huit heures sans précision d'horaire possible". Ben, ouais madame, mais si c'est pour faire ça, autant que ça soit vendredi, parce que là jeudi j'ai des choses à faire dehors. Ok, on prend rendez-vous pour vendredi.

Et jeudi, en prenant le courrier, sur quoi je tombe ? Un nouvel avis de passage de GLS, ils sont revenus me livrer aujourd'hui, mais oh ben ça alors, j'y étais pas, alors il faudrait les rappeler dès demain à leur numéro surtaxé pour convenir d'un nouveau rendez-vous de livraison. ...

Affaire à suivre, mais à mon avis, ils ne seront pas élus transporteurs de l'année, et ne recevront certainement pas leur mention Procellus Approved. Et toc.

Bon appétit

Ce soir, je reçois une star à dîner, en la personne de Mamanprocellus.Fraîchement revenue de vacances, elle veut revoir son fiston, qui lui a beaucoup manqué pendant touuute cette semaine.

Pour faire honneur à cette invitée de marque, je vais préparer... euh... je vais préparer quoi au juste ? Parce que le problème de Mamanprocellus, c'est qu'elle n'aime rien. Mais alors, vraiment rien hein. Une salade de concombres ? Elle aime pas. Une pizza ? Elle aime pas. Une petite salade au Boursin comme le beau monsieur à la télé nous a appris à faire ? Elle aime pas. Du poulet ? Elle aime, mais elle vient d'en manger pendant une semaine à tous les repas parce qu'elle aimait pas le reste, alors ce soir, non.

Et je vois pas pourquoi je me casse la tête, de toute façon elle va me vider la bouteille de Caïpi à l'apéritif et se ruer sur les gâteaux secs "pour éponger", et ça va lui couper l'appétit. Mamanprocellus, c'est toujours un plaisir de lui faire à manger.

Mais j'aime les défis, je vais trouver un truc qu'elle aimera ! À moi les Supertoinette, Marmiton et autres ! Finalement, c'est avec une bonne recette de Sophie que j'ai trouvé la solution : je vais faire un cake ! Elle aimera. Et puis si elle aime pas, elle aura qu'à être polie. D'abord.

C'est comme ça que j'ai passé mon après-midi à découper des olives en petits morceaux, peser de la farine, battre des oeufs alors qu'ils ne m'avaient rien fait, et courir à Monop' pour acheter des dés de jambon, parce que bon, je vais pas non plus me faire chier à le découper moi-même. Et après des heures et des heures d'un labeur acharné, j'avais fièrement réussi un maguenifique cake au jambon et aux olives. Tadaaaah !

Plus qu'à ranger un peu, refaire mon brushing et repasser la nappe, et me voilà fin prêt à recevoir mon invitée.

À l'heure H, Mamanprocellus sonne à la porte.

- Bonsoir mon petit poussinet chéri ! Ca va ? Mmshmack, shmack ! Allez, on y va ? Je t'invite au restaurant !

- ...

Alors très prochainement chez Procellus, grande dégustation de cake jambon olives. Venez nombreux. S'il vous plaît.

Qu'un sang impur abreuve nos sillons ! (3/3)

À la fin de [la chose qui se passait pendant ce temps et dont je ne saurai jamais rien], j'étais plutôt satisfait de moi. En bon gaucher qui étale le feutre sur le papier glacé au fur et à mesure qu'il écrit, et fait des ratures parce qu'il n'a que sept ans, j'avais complètement ruiné le calendrier.Mais au moins, j'avais fait comme les grands, j'avais noté des trucs sur mon agenda, ouah, ça y est, j'suis un adulte, je vois pas pourquoi ils se plaignent tout le temps, c'est sympa d'être grand !

Et puis, le monsieur qui animait la J'zbeuh a commencé à parler. Deuxième partie de la journée : on va retracer le déroulement de la révolution Française. Pour ça, on va prendre notre calendrier spécial révolution et marquer les évènements dans les cases.

Et monsieur J'zbeuh et la maîtresse se sont baladés dans le préau, pour regarder comment chacun s'en sortait.

Dix-huit ans après, je me souviens encore de comment j'ai fait dans mon froc en les voyant s'approcher, et de la honte de ma vie au moment où ils ont regardé mon pourtant si joli calendrier.

Procellus, ou des traumatismes si profonds...

Qu'un sang impur abreuve nos sillons ! (2/3)

Comme elle était organisée par l'école et la municipalité, la J'zbeuh n'était pas innocente : les cadeaux c'était juste pour nous amadouer, bande de chacaux. Après avoir essayé d'acheter notre attention avec leurs babioles, je me souviens qu'ils nous ont emmenés dans le préau, ou la cantine, enfin une grande salle quoi.Par contre, je ne me souviens pas du tout de ce qu'on y a fait, si on a vu un film, ou si un pauvre fou a cru qu'il pourrait nous faire un petit discours sur ce qui s'était passé il y a deux cent ans. Non, moi j'étais trop occupé avec mon calendrier et mes stylos.

Méthodiquement, j'ai rempli toutes les cases avec les évènements marquants de cette année : mon anniversaire, les vacances, j'ai fait des dessins dans la case de ma fête, colorié tout juillet et août d'une couleur pour papa, et une autre pour maman (un enfant de divorcés s'amuse comme il peut), bref, je me suis occupé comme un fou en prenant un pied pas possible.

Ensuite est arrivé le deuxième effet Kiss Cool.

Qu'un sang impur abreuve nos sillons ! (1/3)

J'ai jamais aimé le 14 juillet. Quand j'étais petit, mes grand-parents m'emmenaient voir le feu d'artifice, et à chaque fois je flippais ma race : dans "feu d'artifice" il y a "feu", et j'avais toujours peur que les petites flammèches me retombent dessus et m'enflamment.Déjà à l'époque, tout précoce que j'étais, je me doutais qu'une mort par combustion risquait d'être douloureuse. Alors je pleurais et faisais chier tout le monde, mais quelque part, c'est pas ma faute, fallait pas m'y emmener de force.

Mais le pire de mes 14 juillet, ça a été pour le bicentenaire. J'avais sept ans. Je ne sais pas trop comment ça se fait, parce qu'en général la Saint Fête Nat. ça tombe pendant les vacances scolaires, mais on avait fait quelque chose pour l'occasion, à mon école. On avait dû avoir une Journée Spéciale Bicentenaire, également appelée JSB (ou J'zbeuh), à laquelle on nous avait donné plein de cadeaux : un joli bonnet phrygien en papier crépon, des stylos, des badges, enfin bref, une vraie panoplie de révolutionnaire. Mais le vrai cadeau, le seul, celui qui m'a le plus marqué, c'est le calendrier. Un joli (enfin, joli comme on devait en faire en 1989 pour célébrer la révolution...) calendrier, à accrocher au mur, avec des grandes cases dessus, une par jour, ouaaaaah, j'en avais jamais vu pour de vrai avant, mais c'est trop l'éclate ce truc !

Ouais, c'est ça.

Immortel

En plus de mes nombreux pouvoirs, j'ai une malédiction, depuis ma plus tendre enfance. Un peu comme Phoebe (Buffay, pas Halliwell) : dès que je découvre quelque chose, shazam je le fais disparaître.Dès que j'ai commencé à aller au bar en bas de chez ma mère, ils ont fermé. Quand j'ai commencé à aller à la fac à Gare de l'Est, pareil, ils ont tenu un an et ils ont fermé.

Mais là où ça marche le mieux, c'est quand même avec les séries télé. Dès que je découvre une série qui me plaît, patatras tout s'écroule. Quand je me suis enfin mis à regarder Buffy, elle s'est jetée du haut d'une grue, et paf, morte et enterrée. Quand je me suis rendu compte que j'aimais bien Charmed, quelques épisodes après Prue a été tuée. Et ainsi de suite.

Dernièrement, j'ai vu que ma malédiction pouvait aussi toucher les blogs : au fur et à mesure de mes trouvailles, j'ai vu disparaître les blogs d'-alias-, d'Antoine, Oli, et plus récemment celui du Surimi Bleu. Une hécatombe incessante autour de moi, et tout ça par ma faute.

Par contre, l'avantage de cette malédiction, c'est qu'à regarder le monde s'effondrer à mes pieds, je suis bien parti pour tous vous survivre. Tremblez, donc.

Procellus, ou s'il ne peut en rester qu'un, je serai celui-là.

Harry Potter et l'Ordre du Phénix

Wouaaaah... Wouah, wouah, wouaaaaaah...

Des livres, c'était mon préféré, donc j'attendais le film avec plein d'impatience dans mon petit coeur, mais en même temps, j'avais un peu peur d'être déçu. Eh beh.

Pour le moment, c'est la meilleure adaptation qu'ils aient faite. Les effets spéciaux déchirent sa mère la pute, Ombrage est rendue à la perfection, et voilà quoi, wouah ! Bon bien sûr, quand on condense un livre de 870 pages en deux heures vingt, forcément, on est obligé de faire quelques omissions, mais dans l'ensemble, rien ne m'a choqué. Ils ont même réussi à expliquer par d'habiles subterfuges les passages importants qui malheureusement ont dû être coupés au montage -sans rancune, les passages importants !-, une technique à laquelle les réalisateurs précédents auraient pu penser, ça aurait fait des films moins moches...

La seule ombre au joli tableau de David Yates, c'est d'avoir un peu trop édulcoré le film. Dans le bouquin, à chaque chapitre on enlève à Harry un petit (ou gros) quelque chose auquel il pouvait se raccrocher dans les volumes précédents, jusqu'à le laisser sans rien, avec sa bite et son couteau. Mais ils n'ont pas du tout rendu cette atmosphère noire et désespérée dans le film, à chaque coup dur, on se serre les coudes devant l'adversité et hop, ça va déjà mieux. La bataille finale aussi est beaucoup trop propre, c'est censé être plus sanglant, plus agressif, là c'est à peu près aussi violent qu'un épisode de Charmed.

Mais enfin bon, c'est surtout pour pinailler, au final, c'est quand même le meilleur film de la série, trop grave à la hauteur de mes espérances. Et c'est booon...

Ceci n'est pas un post

Ca fait un petit moment que le souffle court, vous fixez l'écran à vous en faire saigner les yeux.Frénétiquement, comme un junkie en manque, vous cliquez cliquez cliquez pour rafraîchir cette putain de page, vous menacez votre agrégateur de lui faire plein de méchantes choses qu'on peut faire à un agrégateur, sans vous soucier de passer pour un dément aux yeux de tout le monde dans la pièce - même si la pièce est vide, n'oubliez pas que vos amis imaginaires vous regardent et vous jugent, et ils parlent de vous quand vous avez le dos tourné, les salauds.

Vous vous sentez seul, nu et vidé, sans aucun but, sans aucune lumière pour éclairer votre pathétique existence.

Grande est votre impatience, longue est l'attente. Vous ne perdez pas espoir, mais lentement, l'inquiétude commence à vous ronger de l'intérieur. Et ça fait mal. Dans votre esprit torturé, une seule question. Quand, quand, mais quand pourrez-vous donc lire un nouvel article super intéressant de Procellus, Dieu nous vienne en aide ?!

Ben pas tout de suite. Le monsieur il dort.

Je déteste les enfants des autres

Un petit film français comme on sait si bien les faire, une comédie douce-amère toute en demi-mesure : ni drôle ni triste, ni prenant ni complètement chiant, ni vraiment réussi ni franchement raté, des acteurs à la fois excellents (Axelle Laffont en tête) et très mauvais (Valérie Benguigui, le salut amical le moins convaincant de l'histoire du cinéma monde)... Ce qui est bien c'est qu'on sait à quoi s'attendre uniquement à l'affiche : des amis partent en vacances ensemble, et... tout le monde déteste les enfants des autres, et vous imaginez la suite (sérieusement hein, imaginez, c'est pas la peine d'y aller).

D'après le vieux trentenaire avec qui je l'ai vu, la frustration de ne pas pouvoir dévisser la tête au petit merdeux qui menace de vous gâcher les vacances juste parce qu'il est sorti de l'utérus d'une amie est bien rendue (moi je ne sais pas, mes ami(e)s ne se reproduisent pas encore). Le problème c'est que ça ne suffit pas.

Oui, ne pas pouvoir engueuler un enfant parce que ça n'est pas le notre, c'est dur, on en fait l'expérience tous les jours : le petit con qui renverse toutes les chaises dans la salle d'attente et à qui sa mère ne dit rien, la petite chieuse dans le métro sur le siège en face, qui vous donne des coups de pied et que les parents regardent avec un regard attendri... Ou pire encore, la petite pisseuse dans le cinéma, sur le siège d'à côté, qui a un ressort dans le cul et qui ne comprend pas tout au film, alors il faut que sa grande soeur lui explique, et elles s'amusent à imaginer les scènes suivantes, et comme elles s'aiment fort elles se font des câlinous, mais putain connasses regardez l'écran, là, ça montre des enfants qu'on veut étriper tellement ils sont insupportables, vous y voyez pas un message caché ?!. On n'en fait pas un film pour autant.

Là, c'est juste une succession de situations de ce genre, bien rendues, certes, mais sans y ajouter une pointe d'humour ou un soupçon de scénario, hein, juste un brin d'histoire, ben c'est pas facile d'accrocher. Au début du film, on se demande où ils veulent en venir. Au milieu, on se demande où ils veulent en venir. À la fin, on se demande où ils voulaient en venir.

Et en sortant de la salle, on se souvient que tenir une heure trente sans chercher à aller nulle part, c'est un peu la raison d'être du cinéma français. Un film sans grand intérêt, donc.

Saint David et le dragon

Vendredi, j'ai reçu un coup de fil d'une Mamanprocellus catastrophée, parce que le chargeur de son portable (l'ordinateur) ne marchait plus, et la pauvre machine était en train de se vider de son courant sans qu'elle puisse rien faire pour stopper l'hémorragie. À part l'éteindre.

En bon fils que je suis, je lui ai expliqué pour la rue Montgallet, et tous les Chinois qui se feraient un plaisir de lui vendre un nouveau chargeur pour trois fois rien ou presque. Vendredi soir, nouveau coup de fil, elle était toute contente yipeeeyeah, elle sortait de la boutique avec un nouveau chargeur, maintenant elle a plus besoin de rien, sa vie est complète, elle pourrait mourir à cet instant elle serait heureuse. Elle est comme ça, Mamanprocellus.

Et puis samedi matin, retournement de situation, elle me retéléphone recatastrophée, parce que le chargeur ne marchait toujours pas, l'ordinateur était peut-être en train de vivre ses derniers instants, à ne plus pouvoir recevoir de courant. C'est con, la vie.

Je lui ai expliqué que ça venait donc sûrement du portable, vu qu'elle avait bien machiné le chargeur tout comme il faut, en le mettant sur le bon voltage et en mettant le bon adaptateur qui rentrait dans le trou de l'ordinateur, et que la solution c'était de le rapporter à Montgallet pour qu'ils le réparent.

À ce moment, le démon prend possession du corps de ma mère. J'imagine ses yeux révulsés et sa tête qui tourne à 360 degrés, pendant qu'elle se met à hurler dans ma pauvre oreille que c'est pas possib', elle va annuler sa sortie avec sa copine, et aussi ses vacances, et bordel de merde !!!

Sur le coup, forcément hein, je sais pas trop quoi répondre, un peu dépassé par l'ampleur que vient de prendre l'incident. Ma mère ne chatte pas, ne lit ou ne tient pas de blog, elle se sert principalement de l'ordinateur pour jouer au solitaire et regarder la circulation le matin avant de partir. Mais on dirait qu'elle vient de perdre une jambe.

Alors je lui fais part de mon sentiment :

- Bah tu fais ce que tu veux hein, mais tu trouves pas ça un peu con comme réaction ?

Avec ces mots magiques, je viens de libérer les puissances enfouies de l'Enfer maternel. Elle repart de plus belle, si ça se trouve j'ai même plus besoin du téléphone pour l'entendre, maintenant. En gros, elle me reproche de ne pas avoir proposé d'y aller à sa place. Ben tiens !

S'ensuit une engueulade qui aura sûrement une bonne place dans les annales des engueulades de la famille, où il est question de chantage, d'ingratitude, d'hôpital, et qui a bien failli conduire à une destruction totale de l'univers. Elle est aussi comme ça, Mamanprocellus.

Ma position, à laquelle je m'accroche coûte que coûte, tel le roseau dans la tempête, c'est que si elle a besoin d'un truc, le plus simple c'est encore de le demander, plutôt que de m'engueuler parce que je ne le propose pas. Sa position, c'est que je suis un fils indigne, parce que l'oblige à mendier. (Imaginer ma mère une main serrée sur le coeur, le visage déformé par la colère)

Finalement, de guerre lasse, je suis allé la voir ce matin, pour apporter la chose à Montgallet. Je regarde quand même ce qui cloche, on sait jamais.

Elle regardait ce que je faisais par dessus mon épaule. C'est comme ça que j'ai pu lui montrer que sur l'adaptateur chargeur / ordi, le petit plus se branchait avec l'autre petit plus, pas avec le petit moins. La diode verte de la charge de batterie s'est allumée, et Mamanprocellus s'est réfugiée loin sous terre, jusqu'aux tréfonds de l'Enfer dont on n'aurait jamais dû la laisser sortir.

Shrek le Troisième

Dans notre grande série des "films qui étaient bien mais ils ont décidé de les saborder en faisant de la merde avec le troisième opus", après Spider Man, après Pirates des Caraïbes, après Desperate Housewives, aujourd'hui, c'est Shrek qui s'y colle. Il faut supporter les dix premières minutes, super lourdes, où ils nous montrent avec une succession de 250 gags que ouh la la, qu'est-ce que Shrek est pataud, non mais regardez, il en rate pas une, mais vous avez vu comme il est gauche et maladroit, attendez, mais c'est pas possible, regardez ça, c'est vraiment une catastrophe, et vous allez voir, c'est pas tout...! Après on a droit aux gags réchauffés des deux premiers volets, ah ouais, ça c'était marrant, on va le refaire tout pareil, mais curieusement, ça ne prend pas.

Bon bien sûr, c'est pas complètement mauvais, ça ne descend pas aussi bas que Pirates des Caraïbes, il faut leur reconnaître des bonnes trouvailles. Les méchants des contes de fées qui décident de prendre leur revanche, j'adore. Quand Merlin crée l'ambiance, j'ai failli ne pas m'en remettre. Et une mention toute particulière à Blanche Neige, une garce tout comme j'aime.

Mais le problème, c'est que sorti de ces deux ou trois trucs sympatoches, on n'a pas l'impression qu'ils ont vraiment essayé de faire un bon film. C'est dommage, surtout quand on sait qu'ils ont prévu de nous en pondre un nouveau tous les trois ans, ça serait bien qu'ils se remettent à déchirer sa race.

(Et toujours, toujours, toujours, la malédiction du couple bruyant qui s'installe juste à côté, avec la pétasse qui raconte au fur et à mesure qu'elle les comprend les références du film. Die, bitch, die).

Han lágar mat. Han står och lágar mat. (2/2)

L'autre jour, j'étais dans le métro, les portes se sont ouvertes (à la station hein, pas comme ça poupouf d'un coup), et un groupe de jeunes est monté.Hmmm, en cherchant bien y'en a un ou deux qui sont quand même pas si moches, dans le lot... Mais putain, qu'est-ce qu'ils sont bruyants ! Et c'est rigolo, ils parlent une langue qui ne ressemble à rien de ce que je connais. Ah mais ça c'est trop fort ! Du coup, ma curiosité était piquée, aïeuh ça fait mal.

Un.... hnnnnng.... rapide.... ptin, tu vas arrêter de bouger connasse.... coup d'oeil à une étiquette sur un sac à dos, et oh mon Dieu et ma Déesse, ils sont de Stockholm ! Mais oui, maintenant je reconnais les traits sensuels des Suédois, même la grosse moche qui ressemble à Cascada (ok, juste parce qu'elle était blonde et qu'elle avait des jambes comme des poteaux) devient une noble Walkyrie !

Vite vite vite, il faut absolument que je les écoute parler, que j'habitue mon oreille à la si douce musicalité de leur langue -non, je ne veux pas dire que je leur ai demandé de me léchouiller l'oreille, pas dans le métro.

Et écoutés je les ai. Et problème il y a eu.

Parce que dans ma tête, le suédois c'est une langue belle et forte, qui impose le respect, et que j'arriverai sûrement à apprendre comme je suis quand même super doué, si si.

Mais en fait, le suédois, ça ressemble un peu à ça :

Et le Suédois aussi, faut croire. Putain, ça va pas être facile.

Sinon, j'aime bien l'Australie aussi...

Han lágar mat. Han står och lágar mat. (1/2)

Un de mes grands projets, c'est d'aller vivre en Suède. Et quoi que vous ayez pu lire sur ce blog, ça n'est encore qu'un vague projet parmi tant d'autres, rangé entre "écrire un best-seller" et "devenir le Maître du monde". Mais David, pourquoi la Suède au juste ?

Ben déjà, c'est l'Europe, donc ça doit pas être trop chiant de s'y installer, et puis c'est une monarchie, ce qui est quand même plus classe que notre présipauté. En plus, un pays où au plus fort de l'été les températures ne dépassent pas 23 degrés, ça ne peut pas être un mauvais pays. J'veux dire, ouah, c'est possible de ne pas fondre à 35 degrés entre juin et septembre ?! La Suède, terre promise qui a offert au monde Ikea, Abba, les Cardigans, les Krisprolls, les Daims (les bonbons hein, parce qu'on s'en foutrait un peu qu'ils nous aient refilé Bambi)...

La Suède, pays de tous les possibles, où non content de célébrer le hareng fermenté et les anguilles, on fait des sacrifices rituels à la fin de Noël. Bon bien sûr, ça se pratiquait surtout à la glorieuse époque des fiers Vikings, je crois que c'est malheureusement un peu tombé en désuétude, mais bon, quand même, des sacrifices rituels !

Et puis la Suède, pour les aurores boréales, les beaux Suédois (hiiiii, Nallé je te veux !), les fleuves propres, les saunas, et surtout parce que le suédois c'est une langue nordique, et les langues nordiques, ça donne envie de se faire crier dessus menotté à un radiateur.

De l'inconvénient d'avoir des gènes de Bisounours (4/4)


- Y'a un homme, pour ouvrir la bouteille ?

Forcément, je me suis précipité. On a besoin de déboucher le champagne ? J'suis lààààà ! Enfin, tous mes étés passés au room service vont me servir à quelque chose ! Le problème c'est que le champagne, ça coûte cher, alors ils s'étaient rabattus sur du cidre. Pas grave, c'est facile à ouvrir, je vais briller à peu de frais. J'avais ma bouteille à la main, Sous-cheftaine m'a tendu un verre pour ne pas que j'en renverse, et c'est là que Big Bossette a eu cet éclair de génie :

- Ah ben c'est bien David, tu sers à boire... Bon les gens si vous avez soif, allez voir David, c'est lui qui s'occupe des boissons !

- &#@~% !!!

Mon erreur, ça a été de ne pas gueuler "Nan mais ça va connasse, c'est ton pot, alors tu vas te sortir les doigts du cul et t'occuper de la boisson ! Va chier" avant de lui éclater la gueule avec la bouteille de cidre. Au lieu de ça, Bree Van de Kamp en glorieuse action, j'ai ravalé ma bile et mon fiel, et j'ai souri et acquiescé en lui servant sa bolée.

C'est comme ça que je me suis retrouvé marié de force au bar frigo minibar minibar de merde, à servir du Banga et du Coca et de la Badoit Rouge à ces têtes de cons qui me demandent des crêpes au sucre toute la journée.

Pendant que tout le monde se goinfrait de quiche en écoutant Bimbo raconter pourquoi on ne mangerait pas de cake aujourd'hui et elle tuerait le prochain qui lui poserait la question, je servais à boire. Pendant que tout le monde pleurait parce que Big Bossette avait fondu en larmes en découvrant ses cadeaux, je servais à boire, pour qu'ils oublient cette dure journée. Tout en buvant verre de cidre sur verre de cidre sur verre de cidre (parce que bon, vous avez déjà essayé de vous bourrer la gueule au cidre ?), je servais à boire -mais du jus de fruits, parce que eux ils bossaient, niark niark.

J'ai quand même mis une heure à me rendre compte que je ne travaillais plus ici, et que je pouvais sans problème montrer aux gens où étaient la bouteille quand ils me demandaient à boire, ou même ne rien répondre, me jeter comme un porc sur les gâteaux, faire la bise alors que j'en avais encore plein la bouche et me casser.

De l'inconvénient d'avoir des gènes de Bisounours (3/4)

En entrant dans la pièce où allait se tenir la fête la plus folle de Paris, ma première impression a été que j'étais sûrement en avance, parce qu'en comptant Big Bossette et moi, on était quatre. Ma seconde impression, devant l'étalage de fraises Tagada, de Savane et d'oursons à la guimauve, c'est que j'avais peut-être mal compris, et en fait elle faisait un goûter pour sa fille ?Mais non, c'était bien ça. Oh putain.

Comme on était "peu nombreux", je suis allé lui dire bonjour, et j'ai remis une couche de ma super excuse :

- Oui je me souvenais plus si c'était aujourd'hui...

Et je suis allé me poser dans un coin, en faisant attention de ne pas renverser la bouteille d'Oasis qui traînait là.

Après, Big Bossette est partie : un malicieux collègue l'avait bipée pour "régler un problème à l'autre bout du magasin" (clin d'oeil complice), et pendant ce temps il fallait finir de tout préparer. ??? Euh, les gars, vous savez que c'est elle qui organise la fête, elle a vu les gâteaux, je pense qu'elle se doute de quelque chose, c'est la chef, elle est pas si bête !

Non, en fait il fallait sortir les cadeaux de leurs cachettes (celui-là c'est le mien ! - et voilà, problème réglé), pour qu'elle les trouve à son retour.

Les gens commençaient à arriver, la fête pouvait commencer. Let's rock.

De l'inconvénient d'avoir des gènes de Bisounours (2/4)

J'veux pas y aller à ce dînerJ'ai pas l'moral, j'suis fatigué Ils nous en voudront pas Allez on n'y va pas

Finalement, après avoir pesé le pour, et le contre, et le pour, et le contre, et encore un peu le pour, et encore un peu le contre jusqu'à ce que ma balance se casse, j'ai décidé d'y aller. De toute façon, une promesse de David c'est sacré, donc j'avais pas trop le choix.

En arrivant à Happy Time, je me suis rendu compte que j'allais à une fête les mains vides, et ça, ouh la la, qu'est-ce que c'est mal élevé ! Peut-être que je devrais acheter un petit cadeau, vite fait, mais je la connais pas, mais c'est mal, mais ils m'ont même pas encore payé, mais aaaaah !

Et là, d'un coup, j'ai trouvé le truc imparable pour justifier mon arrivée malpolie. Je vais faire genre je passais dans le coin par hasard, pom pom pom, j'me balade, et oh, il me semble que c'était aujourd'hui, c'est bien ça ? Ils y verront que du feu.

Arrivé devant le bureau, je dis bonjour, et je demande nonchalamment:

- Et euh, au fait, c'est bien aujourd'hui le pot de Big Bossette ?

- Mais oui, allez viens, viens, rentre !

Sous entendu putain mais on s'éclate trop, un pot de départ à 15h30, quoi !

Alors, je suis rentré.

De l'inconvénient d'avoir des gènes de Bisounours (1/4)

Ma dernière semaine à Happy Time, la phrase que j'ai le plus entendue ça a été : "Bon et David, tu viens à mon pot de départ hein !". Comme je partais, Big Bossette n'avait plus aucune raison de rester, et apparemment elle voulait me voir une dernière fois, avant de partir refaire sa vie dans le midi.Donc elle m'a invité quand elle m'a vu le mercredi, le jeudi, le vendredi, re-le vendredi, et le samedi. Ca m'a un peu surpris de voir qu'on était proches à ce point, parce qu'avant son invitation, je crois qu'on ne s'était jamais vraiment adressé la parole.

Mais à chaque fois, je lui ai promis que je viendrais. Allez, Big Bossette, si tu tiens tant que ça à voir David, il fera acte de présence à ta petite sauterie. Regarde, je m'ouvre une veine pour le marquer en lettres de sang sur ce papier, (en fait j'avais un stylo rouge, mais elle y a cru), et je le range contre mon coeur, comme ça je suis sûr de ne pas oublier. Alors maintenant tu peux te relever, et ne reviens plus m'inviter, parce que là tu me pètes les couilles, t'as pas idée.

Et là, plus on s'approchait du jour J, moins j'avais envie d'y aller, tout enivré que j'étais de ma liberté tout fraîche. Non, plus Happy Time, plus jamais ça ! Mais j'étais lié par mon pacte de sang.

On ne se soustrait pas aux pactes de sang.