Piñata !
Du coup quand le téléphone a sonné, malin que je suis, je me suis douté que c'était elle. Après m'avoir demandé si j'étais disponible immédiatement, sans contraintes, sans attaches, sans peur et sans reproches, elle s'est souvenu que de toute façon on s'en foutait, vu qu'elle avait rien de disponible avant trois semaines.
C'est pas grave, on va quand même se voir, pour soulager nos corps ivres de désir, ou alors juste pour discuter des postes qu'elle a à proposer, j'ai pas tout compris mais on improvisera.
Donc on dit mardi, à 15h30. Je vous rappelle mon nom, on ne sait jamais. Je suis madame...
À ce moment de la conversation, en un quart de millipoil de seconde, je sais exactement ce qui va se passer. Elle va me dire son nom, et bien que je l'aie déjà lu, le fait de l'entendre à haute voix va en accentuer l'effet comique. Bon bien sûr, il n'est pas si drôle, mais avec le stress du téléphone (oui, le téléphone me met dans un état de stress avancé), et à force de me concentrer pour ne pas rigoler, plus la fatigue (dure journée), je vais lui exploser de rire à la gueule. Et ça va jeter un froid.
Comme prévu, elle prononce son nom, bien lentement, en détachant chaque syllabe : "Pini-hata".
Mon zygomatique droit tressaute.
Mais je suis un homme fort et sûr de lui, bien au dessus de cette réaction purement nerveuse, et j'arriverai à prendre sur moi ! Grâce à mes capacités de concentration hors du commun, j'ai réussi à garder mon sérieux. Je lui ai juste répondu "d'accord" en me mordant les lèvres et en serrant les dents et en respirant pas, du coup mon "mmmkeur" a pu me faire passer pour un demeuré fini.
Mais qu'importe.
Procellus, ou la victoire de l'esprit sur... euh, bah l'esprit ?