La blanche Ophélia flotte comme un grand lys
Hier j'étais à la piscine, à essayer de me sculpter un corps de rêve, enchaînant les longueurs tel un Flipper (le dauphin, pas la machine) dératé, quand l'homme est arrivé. Le plus surprenant chez lui, c'était sa dualité. Il était le sosie de deux acteurs de séries télé.De visage, c'était le portrait craché de Peter Petrelli (mais vraiment, c'était troublant) :
Gasp. Parce que Milo, c'est où il veut, quand il veut, tout ce qu'il veut, et aussi longtemps qu'il le voudra.
Et parce qu'il y a une justice et qu'on ne peut pas tout avoir, la perfection de son visage était plantée sur le corps d'Hurley :
(Oui bon non peut-être pas à ce point là, mais presque)
Et Jorge, par contre, c'est très gentil d'avoir pensé à moi mais je... suis marié... avec Dieu, voilà, c'est triste, mais oublie-moi.
Comme par hasard, il est venu nager dans la ligne juste à côté de la mienne. Du coup je pouvais lui jeter un coup d'oeil très discret à chaque fois que je passais à sa hauteur, mais rien de plus, parce que même s'il avait un joli visage, voilà quoi. Lui par contre, il avait l'air de me trouver très à son goût, il n'a pas arrêté de me mater comme un porc - ce qui en un sens était flatteur, parce que Peter Petrelli, quand même. Du coup j'essayais d'être encore plus discret, faudrait éviter un incident du type Tromblon.
Au bout d'une petite heure de nage (je sais, je sais, je suis un grand sportif), je commençais à fatiguer, une minute de plus et je coule, alors j'ai décidé que c'était mon dernier aller-retour, après à la douche et on rentre. Forcément, c'est le moment où c'est arrivé.
On nage tous les deux en sens inverse, dans nos lignes jumelles. Au moment où on se croise, je me prépare à lentement soulever hors de l'eau un bras fatigué par tous ces efforts... ... Et je lui colle copieusement la main au maillot.
Bon bien sûr, l'incident aurait pu en rester là, on continue de nager comme si de rien n'était et on oublie. Mais non. Je finis ma longueur, je fais demi-tour en m'apprêtant à aller aux douches... où je le vois se diriger, en me regardant.
Pas le temps de réfléchir, dès que j'arrive au mur, je refais demi-tour, et c'est reparti pour cinq minutes de plus. Ou dix. Ou le temps qu'il faudra pour qu'il finisse de se doucher et qu'il arrête de penser que je lui faisais des avances.
Après, je me suis noyé.