Ces petites humiliations au travail (1/2)
Une autre journée caché dans ma petite pièce. Heureusement cette fois, j'aime bien les chefs qui sont dans le bureau d'à côté. Parce que souvent, c'est que des têtes de cons (normal, c'est des chefs), alors je leur parle pour faire genre, alors qu'en vrai, j'les aime pas. Mais non, ce soir, bonne pioche.Comme ils sont gentils et trop cool, je laisse la porte ouverte, pour profiter de la bonne ambiance qu'ils ne vont pas manquer de distiller, ouais, allez, on va s'éclater, quelqu'un a de la tequila ?
J'aurais dû savoir que je me trompais lourdement.
Le premier signe est arrivé au milieu de la soirée. Je lisais tranquillement, sans déranger personne, pendant qu'ils rigolaient de leur côté. Et d'un coup, shblam. La porte de communication qui claque. Comme je suis quelqu'un de prévoyant, j'avais des papiers à leur apporter, ce qui m'a donné l'occasion de voir un peu de monde (parce que sinon, le soir de la nocturne y'a pas un chat, c'est triste un magasin vide, on en pleurerait), et surtout de rouvrir la porte. Bordel.
Je retourne m'asseoir, je recommence à lire, et shblam, la porte qui se referme. Vu la situation du bureau, ça ne vient pas d'un courant d'air. C'est pas grave, j'ai toute une tripotée de documents en réserve, je peux leur en apporter toute la soirée. Leçon numéro 1 : n'ayez pas peur d'être lourd. Je suis donc retourné les voir, j'ai rerelaissé la porte ouverte, non mais qu'est-ce qu'ils s'imaginent, je vais pas me laisser faire, ils ne peuvent pas me tenir à l'écart, bande de chiens !
Je suis reretourné m'asseoir, pour me rendre compte qu'en fait ils peuvent. C'est dommage parce que ça devenait intéressant, une des chefs est célibataire, alors un autre voulait lui présenter un copain, mais elle a refusé parce que... C'est là qu'ils ont claqué la porte pour la troisième fois. Sûrement pour protéger mes chastes oreilles, hein...
La soirée s'est poursuivie avec cette délicieuse dynamique : quand je me faisais trop chier, j'allais faire signer un truc bidon ou demander un renseignement, j'arrivais à entendre trois minutes de leur conversation et ils me fermaient la porte au nez, genre ils ont des trucs à dire qui ne me concernent pas ? Bande de rats puants. J'ai fini par les laisser gagner, j'ai compris, ma présence n'est pas désirée, eh bien vous ne méritez pas que je vous accorde mon attention, peuh. Leçon numéro 2, sachez quand même vous arrêter. Et puis c'est pas grave, c'est pas comme si c'était vexant de se faire claquer la porte à la gueule toute la soirée, hein...
Non, ça n'aurait pas été grave, s'ils s'étaient limités à leur rejet perpétuel... Ah, si seulement...