Mon père, ce héros
La semaine dernière, j'ai reçu un coup de fil de Papaprocellus, auquel je n'ai bien entendu pas répondu. C'est un principe, ne jamais décrocher quand le téléphone sonne. Il a laissé un message, parce qu'il avait quelque chose à me demander. C'est curieux, parce que contrairement à Mamanprocellus, Papaprocellus ne me demande jamais rien, lui son truc c'est de me faire des reproches. Mais pas cette fois-ci ! Ouaaah...
Non, cette fois-ci, il me disait : "Oui c'est moi. Tu peux me rappeler, j'ai des problèmes avec mon ordinateur. Allez, bisous" (c'est moins formel). C'est normal qu'il me demande ça, c'est bien connu, après de brillantes études informatiques et un glorieux stage de fin d'études chez Microsoft qui ne m'a rien apporté (tu m'étonnes), j'ai entamé une longue ascension au sein d'Apple, où je viens de terminer le développement de OS-X Leopard, je sais pas si vous en avez entendu parler, mais je crois que ça va plaire aux jeunes.
Non mais franchement ! J'ai une gueule à savoir réparer les ordinateurs ? Ca m'a pris vingt-quatre heures de paramétrages de Vista juste pour arriver à faire de Firefox le navigateur par défaut ! Un jour j'ai eu une grosse frayeur à Happy Time parce qu'il ne se passait rien quand j'appuyais sur les touches, à moi ! au secours !, et c'est finalement une collègue qui m'a dépanné, en reconnectant le clavier.
Et c'est vers moi qu'il se tourne pour résoudre ses problèmes ? Au fou !
Mais bon, j'ai un coeur d'or, c'est ce qui me vous perdra.
Vendredi dernier, je rappelle, pour voir ce que je peux faire.
Il ne décroche pas, il ne rappelle pas.
Samedi, je rappelle. Rebelote, décroche pas, rappelle pas.
Et puis dimanche dernier, je reçois un coup de fil d'une amica de Papaprocellus que je ne vois quasiment jamais. Fidèle à mes principes, j'ai pas décroché, alors message :
Ah ben voilà, c'est ça le problème d'ordinateur, c'était pour dépanner une pote ! Du coup j'ai rappelé Amica (en choisissant bien mon moment, je suis tombé directement sur son répondeur), pour lui expliquer qu'on l'avait mal renseignée, et que je ne suis pas une hotline. Et je n'ai pas rappelé Papaprocellus, parce que je viens de parler à "son problème" auquel je ne peux rien, et bon, je suis gentil, mais je n'apprécie pas qu'on me renvoie ses copains désespérés. Alors je marque ma désapprobation par un silence fâché, na.
Et jeudi, pendant qu'on fêtait nos morts, un nouveau coup de théâtre est venu frapper cette déjà bien sombre affaire. Ah ça oui, bien sombre, c't'affaire...
J'étais en plein boulot dans un Happy Time noir de monde en train de lire Cujo, bien planqué dans un Happy Time noir de monde, quand Papaprocellus m'a rappelé (oui je sais, c'est plein de rebondissements cette histoire, mais où va-t-il chercher tout ça ?). Bla bla, message :
Et comme il allait raccrocher, il se reprend. Le ton se durcit (si si, encore) :
Tût, tût.
Moi je dis, parfois j'ai du mal à comprendre cette famille qui m'entoure, pourquoi ils m'en veulent, ce que je leur ai fait... Et puis rapidement, je me rappelle que je m'en fous, et je me remets à lire Cujo, mais c'est que le début, pour le moment ça fait pas peur, mais ça ne devrait pas tarder (et sinon quand j'aurai fini, si quelqu'un veut m'offrir une DS, je suis d'accord).