Vacances marocaines
Jusqu'à très récemment (samedi soir pour être exact), j'étais en vacances. Dans mon infinie miséricorde, après avoir forcé Lapin à se les peler à Londres ou Copenhague, j'ai accepté que nous partions à Marrakech : au soleil, pour choper un cancer de la peau, se faire piquer par un scorpion, lapider, ou les trois en même temps.
Je ne sais pas si c'est à cause de mes a priori sur les vacances au chaud, mais le départ fut tourmenté. En regardant les hôtels sur le gentil Ternet (le Ternet est notre Dieu, longue vie au Ternet !), on en avait trouvé un génial : pour une bouchée de pain -et pas du Paul hein, du pain dégueu de la boulangerie d'en bas !-, on avait un hôtel grand luxe, avec un L majuscule, bar dans la piscine, un site plein d'animations en flash et des palmiers dans le jardin. David aime les palmiers, alors on a dit banco. Je nous entends encore, "banco"...
Le temps de peser le pour et le contre une demi-douzaine de fois, et je me suis retrouvé à faire la réservation à l'arrache, un soir avant de me coucher. Je clique, je remplis, je donne mon mail, je me trompe d'une case alors je reviens, je continue, je valide, je donne mon numéro de carte... C'est en recevant le mail de remerciement de mon achat que ça m'a choqué :
Passager 2 : David Procellus Départ : 14h20 Paris Orly ( France ) Terminal S Arrivée : 15h30 Marrakech Menara ( Maroc ) Terminal 1
Hm. Est-ce que c'est vraiment un problème d'avoir pris les deux billets d'avion nominatifs à mon propre nom ? Ça pourrait tout de même être un tantinet gênant. Je me suis couché totalement catastrophé, et à neuf heures pétantes le lendemain matin, j'appelais Opodo pour chouiner.
- Pardon monsieur ?
Je lui répète mon embarrassante situation, et elle m'annonce, avec dans la voix le chaud soleil de celle qui s'en fout, qu'on ne peut rien faire : la réservation a été confirmée par la Royal Air Maroc, on ne peut plus annuler le billet. Gloups. Le temps de réfléchir à si on partait ou pas, la chambre standard nous était passée sous le nez (plus tard, horrifiés, nous découvririons pourquoi) et j'avais dû prendre une chambre Deluxe, avec vue sur l'Atlas (alors que l'Atlas on s'en branle, on va pas au Maroc pour voir la montagne, sinon on irait à Morzine ou Serre-Chevalier, eh, tu nous prends pour qui !), mais je me retrouvais maintenant à devoir acheter un troisième billet d'avion, en attendant de voir si la compagnie acceptait de me rembourser le premier. Duh.
En faisant bien attention de le prendre au nom de Lapin, cette fois-ci, mort de rire quand je lui racontais ma mésaventure, alors qu'il aurait dû être ému par tous les trémolos que j'avais mis dans ma voix, en essayant de me faire passer pour la victime.
Ensuite, les jours sont devenus de plus en plus longs, mais la date du départ est enfin arrivée. Alors, Indiana Jones des temps modernes, nous nous sommes envolés vers le Maroc, sans savoir si nous reverrions un jour nos terres natales.
Rien de ce que nous avions vécu ne nous avait préparés à la suite.