Encore une histoire de bouffe au boulot (1/2)

Samedi, c'était le dernier jour de Comico, un de mes collègues. Je savais depuis un moment qu'il devait partir et ça n'avait rien d'étonnant : il suffit que je commence à bien m'entendre avec quelqu'un pour que systématiquement il démissionne (non non, je ne le prends pas personnellement).Il m'avait même invité à sa soirée de départ, avec touuus les gens du service : ceux que je n'aime pas, ceux qui ne m'aiment pas, ceux que je ne connais pas -voilà, c'est ça, tout le service. Au moment même où je lui répondais "oui oui avec plaisir !", l'énormité de ce que je disais me frappait en pleine tête, aïeuh. Aller à une soirée ? Avec des gens du boulot ? Genre, leur parler, faire du social, tout ça ? C'est à dire que non, quoi, il faut que je me défile, c'est une question de vie ou de mort !

Malin que je suis, au bout de vingt-quatre heures ininterrompues à chercher des alibis foireux, j'ai fini par trouver : "ah, crotte, je viens de me rendre compte, samedi, c'est le 11 ? Ça tombe mal, c'est pile en même temps que l'alignement des planètes, mes ragnagnas, le retour de mon jumeau maléfique que je vais devoir combattre (oui, tout ça en même temps), ça va pas être possible pour moi...".

Il n'y a vu que du feu, tellement je suis fourbe, mais j'ai quand même dû me taper son pot de départ, le samedi après-midi. Là non plus je ne voulais pas, mais je me suis forcé, pour une raison qui m'échappe encore aujourd'hui. Bien évidemment, j'ai quand même mis une heure à me décider, et à force d'hésitations, quand je suis arrivé il n'y avait plus personne et il commençait à ranger.

- Ah monsieur Procellus ! Vas-y installe-toi, prends du gâteau, tu veux boire quoi ?

J'ai pris de l'Oasis. Par contre, en guise de gâteau, c'était un peu décevant : il n'y avait plus que les restes d'une boîte d'assortiments Delacre, et tout le monde s'était jeté sur les bons au chocolat, il ne restait que les dégueulasses dont personne ne veut jamais : les biscuits secs aux amandes et les langues de chats. Là, on dit tous ensemble : beeerk ! Et on a bien raison.

Mais dimanche (ouais, on était ouverts dimanche, c'est trop de bonheur), tout a changé. Oh oui, comme tout a changé.