Sache que je

Je ne sais pas combien de temps on a passé ensemble. Au bout d'un moment, j'ai eu l'impression que tu avais toujours fait partie de ma vie, partie de moi.Bien sûr, notre relation était loin d'être rêvée, on n'a jamais rien fait d'autre que se détruire mutuellement. Mais tu as quand même réussi à faire de moi un homme changé : adieu l'alcool, les nuits trop courtes et mes habitudes alimentaires d'américain moyen. Et avec toi, après nos joutes nocturnes, diurnes et entre les deux, je n'ai jamais eu envie d'aller frivoler dans les lits des voisins. Tu as pris le dessus sur moi. Des jours, des nuits à genoux pour toi, à gémir ma douleur. À m'empêcher de vivre.

Il m'en a fallu des forces, pour réussir à te faire face.

Je ne sais pas qui a gagné, parce qu'on n'en sort jamais totalement indemne, mais un jour tu n'étais plus là. Tu as laissé un vide en moi que j'ai cru ne jamais pouvoir combler. Mais petit à petit, j'ai fini par reprendre le dessus. La vie finit toujours par reprendre le dessus (ils le disaient dans Jurassic Park, et bon sang ne saurait mentir).

J'ai presque compté les jours, à partir du moment où tu m'as laissé. Tu m'auras accordé trois semaines.

Trois semaines de paix, de tranquillité, avant que tu ne reviennes, avant que je te laisse te faufiler dans mon intimité. Je sais que tu ne liras jamais ces quelques lignes (et si tu le faisais, l'humanité vivrait sans doutes ses derniers instants), mais je te le dis quand même :

Crève, pute de deuxième seconde gastro, CRÈVE !