Furniture Wars : Episode II

Déjà commencé la guerre des transporteurs a.


Après avoir commandé et payé mon meuble, en une fois comme il se doit, oh mais qu'est-ce que c'est que ce trou dans mon compte ? C'est mon meuble !, vient l'étape tant attendue de la livraison.
Pendant la commande, je coche l'option "être livré samedi, entre 7h et 14h". Plus c'est long, plus c'est bon. Et une plage horaire de sept heures, un samedi matin, ça devrait être orgasmique.

En plus, c'est facile, de s'occuper, en attendant le livreur, j'ai plein de (desperate) housewife activities à faire, chez moi. Tiens, par exemple, je vais descendre la poubelle.
Ah, non, ils risquent de sonner quand je serai au local à ordures.
Forcément, c'est toujours comme ça, il suffit qu'on s'absente 5 minutes pour que ça soit les 5 minutes où ils surgissent du néant, apparaissent sur le pas de la porte, sonnent, s'impatientent et disparaissent, ne rappelant jamais, et emmenant mon meuble dans les abysses de l'oubli.

Oui, je vis les livraisons de façon traumatique et paranoïaque, et alors ?

Bon, ça n'est pas grave, j'ai plein d'autres trucs à faire.
Tiens, les courses. Ah non en fait, ça ne va pas être possible.

Et puis, ils ne vont pas tarder, il est quelle heure ? Ah, quand même. Neuf heures. Dans cinq heures au plus tard, j'aurai mon meuble !
Je n'ai qu'à m'armer de patience.
Et commence l'attente.
Comme un chien qui regarde vers l'horizon, là où son maître à disparu, je regarde par la fenêtre, n'attendant qu'un geste, un signe de vous. Mais rien ne vient.

Bon allez, ça fait un moment, il est quelle heure, là ? Neuf heures cinq ? Ah, ouais...

Finalement, de console en Famille Delajungle, de lecture en coups de téléphone, de coloriages en fixage intensif de l'interphone pour le faire sonner, on arrive à 13 heures. Comme le temps passe quand on s'amuse !
Je vais commencer à manger, ça va les faire arriver.
En fait, non.

Et là, je bascule, je sombre dans la folie, et en les attendant, je commence à penser à mon meuble. Ce que je vais en faire. Comment je vais l'aménager. Dans ce tiroir là, je mettrai ça ! Et dans ce tiroir là, ça... Ah oui, il y a celui-ci, aussi !..
A force de rêver, on arrive à 14h30. Là, le téléphone sonne.

- Allô, c'est le transporteur !
- (Ah ben quand même, j'ai failli attendre !) Oui ?
- Je sais pas ce qu'il s'est passé, je suis désolé, il y a eu une boulette (On a retrouvé Diam's ! Quand elle ne chante pas, elle livre des meubles, et en plus elle parle avec une voix d'homme (duh !) et un fort accent portugais !), votre meuble vient d'arriver dans nos entrepôts, et je vois que vous deviez être livré aujourd'hui...
- Ben oui... Il était temps de vous en apercevoir, d'un autre côté, mon brave monsieur !
- Mais ça ne va pas être possible, à l'arrivée du meuble, il faut au moins un délai de 48 heures pour décider d'un rendez-vous (et après, c'est moi qu'on traite d'indécis ?!), donc on peut vous livrer mercredi entre huit et dix heures, ça vous va ?
- ...

Adieu, veau, vache, cochon, couvée. Le meuble n'arrivera pas aujourd'hui. J'ai perdu une matinée de mon existence, pour rien. Nada. Nothing. Nichts. Que tchi. Des clous.

Must. Kill. All. Humans.

Procellus, ou la lente mais inexorable descente vers le côté obscur.