Ces lectures qui me dépassent

Hier j'étais dans le métro, l'iPod fièrement vissé dans les oreilles.La fille assise en face de moi a fini de se maquiller, elle s'est un peu recoiffée, et elle a sorti Vogue de son sac.

Et là, elle s'est mise à faire la chose que je n'arriverais jamais à comprendre : feuilleter les pages publicité de son magazine de mode. Sur des dizaines et des dizaines de pages, des photos de filles en robe, en jupe, en body, en tailleur, avec des sandales, des bottes, des chapeaux, des écharpes, des gants, des machins et des trucs et des chais pas quoi.

Même pas des fringues mettables (à quelques exceptions près...), que des vêtements de grand couturier. Donc pas de texte, que des photos. Même pas de légende. Une fille dans une position saugrenue, avec une tenue improbable, et bien en évidence, le logo de la marque.

Quand je tombe sur ces pages là, en lisant Marie-Claire ou Voici chez le médecin ou le coiffeur (avant je les lisais en vacances, quand ma mère les achetait pour le voyage, mais c'est fini, ah elle est bien loin l'époque où je quittais la petite couronne...), le temps d'analyser ce que je vois -une page sans mots-, et en un quart de seconde j'ai tourné la page.

Elle, elle y passait bien une minute à chaque fois. Et j'ai beau chercher, me creuser les méninges, je n'arrive vraiment pas à comprendre ce qu'on peut regarder pendant une minute là-dessus.

Ok, la fille sur la photo a une robe marron. Ok, elle a un chignon. Ok, elle a des chaussures à talons.

Voilà, et ça m'a pris quoi ? Cinq secondes ? Si vraiment j'essaye de faire un effort, je vais y passer cinq secondes supplémentaires, sans vraiment savoir quoi regarder de plus. Et même combat pour la mode masculine, à part les pubs pour les sous-vêtements, cinq secondes c'est vraiment un grand maximum.

Alors que toutes les femmes dans toutes les salles d'attente, elles y arrivent, à rester des heures sur une pub. Du coup j'ai l'impression de passer à côté de quelque chose, et ça m'énerve, grrr !

Mais je ne désespère pas. Un jour, je comprendrai. Un jour.