Chuis en réu

Ce matin en arrivant au boulot, une de mes chefs m'interpelle :

- Non David, tu t'installes pas, tu vas partir en réunion chez Jézabel.

- Ah ? Euh, d'accord. Mais qui c'est ?

- Bah tu sais, notre chef de l'étage ?

Ouah trop cool, je participe à des réunions Happy Time ? C'est comme si j'avais un vrai boulot, c'est super, faut absolument que j'en parle sur mon blog en rentrant !
Mais en chemin, je m'interroge.
Ils m'ont dit que mon erreur avait été corrigée, mais si ça se trouve c'était pas vrai, et là en fait c'est un piège, ils me font aller dans une pièce sombre pour me punir, et je vais m'asseoir sur une chaise et y'a un tunnel qui va s'ouvrir sous mes pieds et je vais tomber dans les catacombes d'Happy Time, et mourir.
Ou pire.

Finalement ça va, sur place, je retrouve une fille qui est aussi là "pour la réunion". Ouf, sauvé ! Au moins, si je tombe, ça ne sera pas seul.
Je suis son exemple, et moi aussi je pique un bonbon d'une boîte que quelqu'un avait apportée pour célébrer le nouvel an chinois.

Mais... Mais qu'est-ce que c'est que cette matière ? C'est de la merde ?
Non, c'est kloug.
C'est vraiment curieux cette substance qui colle aux dents comme un bonbon au sucre tout en n'ayant absolument aucun goût. Mais au moins, essayer de se le décoller de la bouche, ça permet d'attendre patiemment que ça commence.

Jézabel profite de ces instants pour préparer son bureau à la réunion. Il va falloir sortir les chaises, sinon il n'y aura pas de place pour tout le monde.
Ah, mais on va être combien ? Une petite dizaine ?
Ca va être chaud de faire tenir tout ce monde ici, parce que si on compte les chaises qui étaient là, la pièce est fait pour... une... deux... oui, c'est ça, deux personnes.

Et puis, tout le monde est enfin arrivé. Jézabel nous conseille de nous asseoir sur le bureau, "c'est du solide !", mais personne n'ose.
Elle ferme la porte, commence ses dessins au tableau, et Collègue est prise d'une violente quinte de toux.
Jézabel aimerait pas que quelqu'un meure à sa réunion, alors vite vite elle la fait sortir, et l'accompagne dans la pièce d'à côté. On l'entend lui servir à boire, puis lui dire toute fière :

- Alors, tu vois, ça y'est ça va mieux maintenant que tu as bu !

A travers la porte, Collègue se remet à tousser de plus belle. On dirait que non, Cristaline ne soulage pas si efficacement que ça les crises d'asthme.
Finalement, elle finit par se calmer, quand même, et la réunion reprend.

Et je suis tellement bien, là, adossé au dessus du radiateur, mes restes de bonbon encore accrochés aux dents, que j'en oublie d'écouter.