Mes infidélités
Je ne sais plus vraiment depuis quand on est ensemble, P. et moi. Je crois qu'on a été présentés officiellement en décembre 2001 ou 2002. On se connaît par coeur, il sait des choses sur moi que personne d'autre ne sait, et inversement.
Je l'ai soutenu quand il était au plus mal, j'ai passé des nuits blanches parce qu'il n'était pas là, je le connais jusqu'au plus profond de sa petite personne.
Il m'a suivi dans tous mes choix, parfois il a été ma seule vie sociale, mon seul ami.
Et puis, il n'y a pas très longtemps, on j'ai rencontré l'autre. Tout jeune, super beau, bien dessiné, bien foutu...
Je ne sais rien d'autre de lui, à part ça, et une réputation quand même impressionnante.
Le goût de la nouveauté, tout ce que P. n'a pas et que je voulais, lui, l'a. Et en mieux.
C'est plus fort que moi, c'est physique, il me le faut !
Je me suis interdit de faire quoi que ce soit pendant des jours, des semaines. Ca risquait de trop me coûter, je ne le connaissais pas vraiment... Ah, j'en ai fait chier du monde avec mes hésitations !
"Je le veux ! Rah mais il faut pas, c'est mal, qu'est-ce que je vais faire quand je l'aurai eu, ça sert à rien ! Mais je le veux, je sais pas quoi faire, bouhouhou !".
P. a bien compris que quelque chose n'allait pas. Alors je lui ai dit que depuis quelques temps, je pensais à un autre.
Je lui ai expliqué que ça ne changeait rien, j'avais encore besoin de lui, que personne ne pourra jamais le remplacer.
Il m'a promis qu'il allait essayer de changer, de s'améliorer, mais je sais que tout ce qu'il veut, c'est ressembler plus à l'autre.
Ca n'a pas été suffisant. Son changement, j'y crois, mais c'est trop tard, je pense à l'autre tout le temps. Je passe devant lui tous les jours à Happy Time, même si ça n'est pas du tout, mais alors pas du tout sur mon chemin. Juste pour le mater discrètement.
J'en parle à tout le monde, tout le temps, tout le temps.
Et puis hier, j'ai sauté le pas. Je me suis dit que la vie était trop courte, et que ça ne servirait à rien de passer mon temps à y penser sans rien faire, ça me rongeait. Et je ne veux pas me retrouver un jour avec des regrets à la pelle.
Alors voilà, je fais ce que je dois faire, and let's move on.
Le plus dur, ça sera de me débarrasser de toutes ces habitudes que j'avais prises depuis des années, et d'arrêter de les comparer, mais en tout cas, je ne regrette rien, parce qu'après des débuts un peu chaotiques, mon nouveau bébé s'est parfaitement intégré dans son nouveau foyer.
Même PC n'est plus jaloux.
Procellus, ou j'ai deux amours.