Le monde fou fou fou du travail (4)

Aujourd'hui, à Happy Time. Je suis à mon poste, le visage morne et renfrogné, je m'ennuie. J'ai beau jouer à vider l'agrafeuse, transformer les antivols en toupies ou fabriquer des avions en papier avec les factures, rien n'y fait, le temps ne passe pas.

C'est alors qu'arrive un client.
Hop hop, je fais comme on m'a appris à la formation, je range tout mon bordel dans mon tiroir, et je passe en mode sourire Colgate :

- Monsieur bonjour !

- Euh oui... Bonjour... J'ai un ami qui travaille ici, est-ce que je pourrais le voir ?

- Bah oui vous savez, je suis encore loin d'être le patron, vous faites bien ce que vous voulez !

Et soudain c'est le drame, tout bascule et la conversation nous entraîne dans la treizième dimension.

- Et euh... vous savez pas où je pourrais le trouver ?

- ???
Bah, non, enfin je sais pas, c'est votre ami, si vous ne m'en dites pas plus, je vais pas pouvoir vous aider hein.
Il travaille où ?

- ... Je sais pas...

- Bon, il travaille à quel poste, dans quel service, au moins ?

- ... Je sais pas...

- Bah vous savez comment il s'appelle ? Essayez de tourner un peu, voyez si vous le trouvez (et foutez-moi la paix, je préfère mon ennui !) ?

- ...

Happy Time, ou le centre du monde gay parisien.
Mais quand un employé fait un plan cul, s'il pouvait s'abstenir de dire où il bosse, ou alors préciser il bosse (et comment il s'appelle), ça m'éviterait d'assurer le S.A.V.