Je suis le seigneur du château
Pour cause de déménagement, et parce que j'ai une âme de bon samaritain qui me perdra (enfin, si tout le reste ne m'a pas perdu avant), quand on m'a demandé de baby-sitter le chat, le temps que les cartons libèrent l'espace vital, j'ai dit oui.
Oui à l'invasion des poils chez moi !
Oui au ramassage du caca à la pelle dans une caisse qui pue l'ammoniaque !
Oui au chat-démon qui peut aspirer ton âme d'un simple regard et t'envoyer dans les tréfonds de la douleur d'un simple coup de patte !
En fait, elle n'est pas si méchante. Au début, elle a passé tout son temps à se cacher derrière le canapé ou sous le lit, et à essayer de dormir dans la corbeille de fruits, qui est ce qui ressemble le plus à son ancien panier. Dommage, tu es trop grosse pour tenir là-dedans !
T'es cool toi, au moins tu vas pas me faire chier !
Ensuite, elle a commencé à s'habituer à son nouvel habitat (PROVISOIRE), et à son nouveau maître (PROVISOIRE) : elle me suit partout.
Du coup, je m'en moque bien qu'on ait un mois d'août horrible ma pauvre dame : il n'y a plus de soleil, mais j'ai remplacé mon ombre par un chat. Dès que je change de pièce, elle est collée à ma jambe, toute trottinante.
J'ai essayé de ruser (attention pour les plus lents d'entre-vous, c'est toute une technique, n'hésitez pas à me faire répéter si vous n'avez pas compris) : Si je sors d'une pièce très vite, et que je reviens à mon point de départ (ou que je vais dans une autre pièce) en courant en marche arrière, elle vient aussi.
Pas folle la guêpe chatte !
Du coup, ça pose quelques problèmes.
Par exemple, le fait qu'elle me suive partout, jusqu'aux toilettes, et qu'elle se frotte à mes jambes pendant que je suis... occupé. Du coup, je peux dois caresser le chat en chiant.
Ensuite, je crois qu'on va inverser les rôles : je vais lui demander de me masser les pieds pendant qu'elle est dans sa caisse, on va voir ce qu'elle en pense.
Non, vraiment, avoir un chat c'est amusant. Il faut être son esclave, et répondre dans l'instant, quand elle réclame des papouilles.
Même si à ce moment précis, on est déjà en train de se papouiller soi-même. Elle arrive, pose une papatte sur le rebord de la chaise, me regarde dans les yeux et fait de grands mouvements avec son autre patte, toutes griffes dehors, en direction de ma main. En poussant des petits meow ! plaintifs.
Ma main, qui est donc déjà occupée avec une des parties les plus sensibles de mon pauvre corps.
Donc, peur et fin de l'action.
J'ai juste le temps de ranger le dossier sur lequel je bossais que j'ai déjà la chatte sur les genoux, prête à recevoir ses calinoux.
Mais c'est pour ça qu'on l'aime.
Procellus, ou l'ami des animaux. De tous les animaux. Même s'il aimerait aussi retrouver son intimité perdue.