La télé ne m'enseigne rien. Mais c'est pas ce que je lui demande.
Bien sûr, il y a des inconvénients à ne regarder presque que Disney Channel, et quasiment jamais les chaînes culturelles ou d'informations (également appelées "chaînes chiantes") : je n'assure pas un cachou dans les soirées de l'ambassadeur, pourtant réputées pour le bon goût du maître de maison.
Quand on se met à me parler d'une émission sur l'horrible destin des Aléoutes, et du triste rôle qu'ont joué les trappeurs Russes dans leur disparition, je ne peux que sourire niaisement en hochant la tête.
Les cours de la bourse, les séances de l'assemblée ou le résultat du dernier tournoi de polo, don't know don't care.
J'apprends en général les nouvelles avec une semaine de retard ("Et tu as entendu ce qui est arrivé à... Oui évidemment, tout le monde l'a entendu !" "Euh ? Hein non non, pas moi, quoi, il s'est passé quelque chose ? Mais dis moi !").
Et puis, il y a la honte, quand quelqu'un allume la télé chez moi : "Ah ? Tu regardes comme ma petite nièce !".
Mais il y a quand même LE avantage (en dehors de la grande qualité des programmes -tout, tout pour échapper à une nouvelle rediffusion du Cosby Show !).
Pendant que le commun des mortels doit se taper des publicités pour la nouvelle Nana qui, en plus de son pouvoir ultra-absorbant merci la sphaigne, permet à ta chatte de ne pas puer, moi j'apprends qu'il y a une nouvelle variété de corn-flakes double chocolat pour le p'tit-dej.
Elle est pas belle, la vie ?
Procellus, ou une télévision sur mesure.