S'émerveiller d'un rien
En ce moment, le grand truc, c'est la nostalgie. Ca nous prend à la gorge, partout où on regarde : Dorothée sort son remix, la télé nous vante les mérites du beurre "au bon goût de notre enfance"... Alors moi aussi, je vais être à la page, y aller de mon petit regard ému sur ma jeunesse envolée, et vous raconter une de mes premières joies d'enfant, ma première victoire sur le monde.
Par contre, comme c'est vieux tout ça, certains détails ne sont peut-être pas aussi précis que ce qu'ils devraient, mais tant pis, si je ne me souviens pas, j'inventerai. Déjà, je ne sais plus quel âge j'avais. Six ans, peut-être (sûrement) moins.
C'était l'été, j'étais avec mes deux cousines dans la caravane de mes grand-parents. Je vous arrête tout de suite, non, on n'était pas en camping. La caravane était dans le jardin, et nous servait de base secrète, c'est tout. On jouait innocemment, comme les enfants savent le faire, à dessiner, et à déchirer du papier. On fabriquait des confettis, probablement.
Toujours est-il qu'à déchirer du papier, quand on est un petit garçon débordant d'énergie, on finit par s'ennuyer. Alors au bout d'un moment, avec mon tas de confettis devant moi, la bouche fermée, parce que j'étais bien élevé, j'ai soupiré.
Et là, ô merveille des merveilles, j'ai vu que les papiers bougeaient. C'est là que j'ai compris, les pièces du puzzle se mettaient enfin en place :
Mais ! C'est comme ça qu'il faut faire pour se moucher !
J'ai couru vers la maison, au risque de tomber, jusqu'à la salle de bains, et j'ai attrapé un mouchoir, pour réitérer l'expérience, mais cette fois-ci, avec le matériel adapté. Mouuuuuuuuuche ! Et paf, mon mucus dans le mouchoir.
C'était donc bien ça. Adieu les reniflages, adieu la main de mes aînés autour de mon nez pour essayer de me moucher ! Je savais le faire tout seul ! Tout seul !
Procellus, ou le premier pas vers la vie d'adulte