Un nuage de lait avec votre eau chaude ?

Quand j'entends "salon de thé", ça m'évoque plein de choses.

D'abord, le thé, l'Angleterre Victorienne, la classe. Sir Thomas Lipton rapportant fièrement à sa Majesté les feuilles de thé les plus délicates qui soient. Ou le monsieur des pubs Tetley, qui garde une stiff upper lip en toutes circonstances.

Ensuite, si on me dit "salon de thé à Vincennes", mon imagination fertile me fait voir un petit salon cosy, des sièges en velours, des macarons sur des petites assiettes en porcelaine délicatement ciselée.
J'imagine des vieilles dames à cheveux bleus servant une bergamote à d'autres dames aux cheveux bleus, dans une atmosphère délicatement embrumée, comme un souvenir lointain.

Ce soir, en rentrant, je suis passé devant un salon de thé à Vincennes. Je ne l'avais jamais vu.
Eh bien, apparemment, je me suis fait beaucoup d'illusions. Un salon de thé, ça n'est pas rempli par des petites mamies qui sentent la violette et le Patchouli. C'est plein de gros Turcs bedonnants et moustachus qui servent du thé à la menthe à d'autres gros Turcs bedonnants et moustachus.