Les années fac : l'échec*

Cette année-là, le rock'n'roll venait d'ouvrir ses ailes, et moi j'étais sur le point d'abandonner la fac -pour la première fois. Car oui, je l'avoue, j'ai baissé les bras à plusieurs reprises -et pas uniquement parce que je n'avais pas confiance en mon déodorant. Heureusement que mon prénom n'est pas "Téméraire" : en plus de m'assurer une scolarité socialement handicapante, il aurait fait de moi un menteur. Mais je digresse ("graisse", ha ha, quel boute-en-train ce David !). La première fois, donc. J'étais jeune et naïf, la Communauté de l'Anneau sortait au cinéma, et je me voyais mener à terme ce LLCE Anglais. Ma fac était une annexe de la Sorbonne, située Porte de Clignancourt. À deux pas des Puces, ce qui est bien pratique quand tu as une heure à tuer, et que tu ne sais même pas que les locaux disposent d'une bibliothèque -ça vous donne une idée de mon degré d'implication dans les études.

Cette première expérience universitaire fut moins dépourvue d'intérêt que la seconde (qui fera, je vous le rassure, l'objet d'une prochaine causerie, je vois que ça vous intéresse). J'en retiens, dans le désordre :

- les cookies au chocolat blanc de la cafeteria; - un jeune prof, plus perché qu'un hibou, qui s'est présenté en nous chantant Say My Name, nous invitait à se prendre des murges avec lui dans des pubs irlandais, et dont personne, malgré ses nombreuses histoires de coucheries (je ne sais pas trop ce qu'il devait nous enseigner, et je pense que lui non plus) n'a jamais su dire s'il était gay, bi, ou hétéro -il est probable qu'étant le seul à crusher dessus, j'étais aussi le seul à me poser la question, mais bon; - une prof "d'un certain âge" qui maniait l'anglais aussi bien qu'Afida Turner. Vous conviendrez que vu son métier, c'est problématique. Ses cours se déroulaient à base de "So, euh, zeu pipole, zey euh, I 'ave in ze bilouque, and euh, a beulibobol".

Mais dans la vie, tout est question d'équilibre. J'ai appris ça en regardant Vampire Diaries, et aussi Charmed, qui sont de bien belles séries, porteuses de messages d'espoir et d'amour, et qui m'ont aidé à surmonter de nombreuses situations. Avec un simple athamé et du sang de vampire, je peux arrêter n'importe quelle apocalypse. Je vous l'accorde, il faut être un minimum prévoyant, mais je ne me balade jamais sans au moins un coupe-ongles -en guise de poignard-, et une sauce Ketchup piquée chez McDo, pour remplacer le sang (eh vous croyez que c'est du vrai, à la télé ?). J'ai aussi appris à faire avec les moyens du bord, grâce à MacGyver.

Qu'est-ce que je disais, déjà ?

Ah oui. Question d'équilibre. Si un personnage meurt dans l'épisode, un autre naît une scène plus tôt -ou plus tard. Pour chaque obscurité, de la lumière. Pour chaque virage à gauche, un virage à droite. Et pour la prof de merde sus-citée, une fabuleuse, heureusement. La seule, sur mes 4 années de fac (en tout) dont je n'ai jamais séché un seul TD, et avec qui j'occupais mes cours d'informatique (pas les siens, c'était une vraie prof, elle) à discuter sur Messenger : je lui disais que je me faisais chier à la fac, elle me racontait qu'elle venait de faire chauffer la CB, dommage pour moi ! (Oui, madame B., je parle de vous <3)

Et putain, le coup de vieux : à l'époque où j'étais étudiant, on pouvait choisir, en option, les cours d'INFORMATIQUE. Comment ouvrir et fermer une fenêtre. Ce qu'est l'Explorateur Windows (vaste sujet). Comment utiliser DOS (ok, ça, c’était intéressant, je me suis senti un peu nerd, c'était cool). J'avais choisi cette option pour m'assurer une bonne moyenne, en fournissant le minimum d'effort possible.

Ça a parfaitement fonctionné. J'ai eu ma première année de justesse, en n'ayant validé aucune matière importante, tout ça grâce à l'informatique. Ce que m'a apporté la fac ? La confirmation que dans la vie, on peut tout à fait s'en sortir en n'en branlant pas une.

Mais là n'est pas la question. À la base, ce long récit à la HIMYM devait servir d'introduction, l'amuse-gueule avant le plat de résistance. Alors j'espère que ça vous a bien amusé la gueule, parce que j'estime vous en avoir assez dit pour cette fois.

TOU BI CONTINUHAIDE

*Eh, t'as vu, j'ai compris qu'il fallait arrêter de donner des numéros, parce que ma plume est une flèche tirée dans le morne désert de vos vies : impossible de devenir où et quand elle va s'arrêter.

Et aussi, à force de modifier la numérotation à chaque fois, j'avais un peu l'impression d'être devenu ma'ame Boutin, tu vois.