Les dents de l'eau douce (2/3)

L'aquarium vide aux parois vertes a trôné de longs mois au milieu du salon de Lapin, souvenir (pas si) glorieux de notre cuisant échec.Au bout d'un moment, je n'en pouvais plus de voir cette relique qui puait la vase, et j'ai eu l'idée la plus stupide de ma vie (la plus stupide à ce jour, je compte faire encore de nombreux choix idiots) : tiens, et si je le prenais chez moi ?

Je ne me souviens pas comment on a transporté l'aquarium de Paris à Vincennes, étant donné qu'aucun de nous deux n'a le permis. Le fait est qu'un jour, l'engin était dans ma baignoire, et je le lavais à grande eau, à l'aide d'une éponge et d'une brosse à dents neuves, sans aucun produit ménager, pour qu'il n'y ait aucun agent chimique susceptible de tuer les futurs occupants des lieux. J'avais l'impression d'être Marie-Antoinette en train de nettoyer une fosse septique avec sa brosse à cheveux.

Une fois le bassin propre, on a pu procéder à l'a... mé... nagement, mon petit chat des bois ! D'abord le sable, les plantes et l'eau, et on attend une bonne semaine que l'ensemble se stabilise et que ça sente moins la peinture, avant de pouvoir y installer des poissons. On est allés à l'animalerie, en choisir des bleus, des verts et des oranges.

La température de l'eau était farpaite, le filtre tournait à plein régime, et rapidement, il se sont habitués à ma main dans l'eau pour laver les vitres de leur maison.

Ils étaient bien. Trop bien, peut-être.