Ma plaidoirie
Monsieur le juge, comprenez-moi, il était plus d'une heure du matin, et le bébé pleurait, pleurait... Alors j'ai fait ça en pensant d'abord à ces rares Vincennois qui ne sont pas encore à la retraite, qui doivent travailler demain matin...
Oui, j'ai bien conscience que tuer un petit bébé à grands coups de programme télé, comme un moustique, c'est maaaaal et cruel, mais on n'a pas toujours des armes à portée de main pour faire ça proprement et rapidement, malheureusement.
Et puis vraiment, il pleurait depuis plus de vingt minutes, et ses parents ne faisaient rien, ils avaient l'air de s'en foutre, alors je lui ai sûrement épargné la souffrance de grandir dans un monde où il n'aurait jamais été vraiment aimé (et bon, quand on gueule comme ça en pleine nuit, aussi, on cherche hein...).
Alors voilà, c'est justement pour empêcher ces parents indignes de remettre le couvert et de ressortir un autre gueulard dans neuf mois que j'ai ligaturé les trompes de madame, avec de la ficelle de boucher.
Mais je considère que j'ai fait une bonne action, pour la paix, pour l'exemple, pour un monde plus beau, et si c'était à refaire, je n'hésiterais pas une seule seconde.
J'ai parlé.
Sous un tonnerre d'applaudissements, il quitte le tribunal, libre, évidemment, et poursuit sa carrière de défenseur des opprimés, poste qu'il occupe encore aujourd'hui.