Record personnel
Six jours.
C'est le temps que j'ai tenu avant de me raser.
Au début, ça a été par fainéantise, nan je veux pas ça fait mal bouhouhou.
Ensuite, c'est devenu un défi : non, aujourd'hui, je ne me rase pas, de toute façon, être mal rasé ça fait grimper mon potentiel sexuel, et on va bien voir combien de temps je résiste (à me raser hein, pas à me violer dans un coin sombre).
C'était amusant, quand la peau commence à ne plus faire mal du précédent rasage, on s'habitue vite.
Et ça fait schhhkrriiiii schhhkrriiiii quand on se gratte la joue.
Et en prenant le bon regard, on peut jouer au bad guy en se regardant dans la glace de l'ascenseur.
Y'a pas à dire, la barbe, c'est trop fun.
Mais, au bout de six jours, c'est devenu trop désagréable, ça gratte, ça tient chaud, et puis ça ne ressemble à rien.
Au moins ça m'a permis, pour une fois, de me raser sans me vider de mon sang dans le lavabo. Et j'ai pu retrouver plein de sensations, comme quand on arrête de fumer : oh, quand on est dehors ça fait tout froid sur les joues !, ou oh, je peux sentir ma peau, en me passant la main sur la figure !.
En plus, pendant quelques jours, tout barbu que j'étais, j'ai eu l'impression d'être un vrai homme.
Procellus, ou il n'y a pas de petite victoire.