Once I was a wood nymph

La dernière fois que je suis allé chez Ikea, j'ai voulu viriliser un peu mon intérieur, et j'ai acheté un article masculin s'il en est : une orchidée.
Parce que même si elle n'apporte pas une grosse dose de virilité dans la pièce, son nom veut dire testicule, et ça, ça me suffit.

Je n'ai pas la main verte, j'en ai donc acheté une (d'orchidée, pas de main) qui était encore en boutons, en me disant que peut-être comme ça, le temps qu'elle éclose, j'aurais l'impression de pouvoir faire pousser quelque chose, et de ne pas tuer tous les végétaux qui franchissent le pas de ma porte.

C'était un peu une opération suicide, tout le monde n'arrêtait pas de me dire que l'orchidée, y'a rien de plus fragile, vraiment c'est peine perdue gnagnagna.
Ca m'arrangeait assez, parce qu'une fleur, ouais c'est joli, mais ça va bien cinq minutes, quoi.

Que nenni, ça va bientôt faire deux mois que je l'ai achetée, et je suis bien embêté, elle n'a pas l'air plus décidée que ça à mourir.
Pourtant, j'y ai vraiment mis du mien, j'ai essayé de la noyer, de l'assoiffer, les menaces et les insultes, mais rien n'y fait.

Les orchidées Ikea, c'est autrement plus solide que leurs meubles.
Et oui, je suis certain que c'est une vraie, je n'essaye quand même pas de tuer une plante en plastique.

Du coup, ma table est un modèle d'élégance et de bon goût, et j'aimerais bien que ça change.

Procellus, ou fuck la nature.