Le bonheur, c'est simple comme...
Je n'aime pas le téléphone. Je n'ai jamais aimé ça. Le téléphone, c'est beark.
J'ai toujours peur de n'avoir rien à dire, alors du coup, je suis tellement stressé qu'en effet, je ne trouve rien à dire.
Quand j'étais petit, une fois, j'avais fait semblant d'appeler mon grand-père pour le remercier de ma carte d'anniversaire.
J'avais décroché le téléphone, fait semblant d'appuyer sur les touches, et j'avais fait la conversation dans le vent :
"Oui, c'est David... Merci pour la carte hein... Oui, et toi ?... D'accord... Bisous !", en faisant bien attention de laisser des blancs quand il était censé me parler.
J'étais même plutôt fier, mon mensonge avait tenu assez longtemps, jusqu'à ce qu'il se plaigne de ne pas avoir eu de remerciements.
Damn you, sale vieux !
Ensuite, ça n'a pas été en s'arrangeant.
Quand j'ai eu le portable, la première chose que j'ai appris à faire, ça a été les SMS. La seconde, ça a été d'activer le renvoi automatique sur messagerie.
Depuis, je m'en sers presque exclusivement pour les smeusse et écouter le répondeur.
Bon, je ne me plains de rien, en général j'y trouve mon compte (sauf quand on m'appelle pendant une demi-heure pour me parler de la chouette harfang et des lemmings). On peut très bien vivre sans parler au téléphone.
En général, parce que là ça fait trois mois qu'il faudrait que j'appelle K par K pour réparer mon volet, que je suis obligé d'ouvrir à coups d'épaule (puis à grands coups de tête, quand il est trop haut pour mon épaule) tous les matins.
Et il faudrait aussi que j'appelle Céline, pour me réparer ma dent, parce que aïeuh, et c'est de pire en pire.
Mais rien que de penser que je vais devoir prendre les rendez-vous par téléphone, ça me... brrrr.
Je rêve d'un monde meilleur, un monde plus beau, dans lequel on pourrait faire ces démarches par SMS, mail, pigeon voyageur ou signaux de fumée.
Ou alors d'un monde où j'aurais un secrétaire particulier qui s'occuperait de ce genre de choses.
Procellus, ou des névroses handicapantes.