Engueulade

L'autre jour, je me suis engueulé avec un vieux, dans un ascenseur. Histoire de s'occuper, pendant 5 étages, se foutre sur la gueule avec le troisième âge, c'est toujours agréable.

En plus c'est lui qui a commencé, maîtresse !
Et même, à la fin, il m'a dit "merde". Enfin, plutôt "merdEUH !!!". Alors que moi, je suis resté poli, et je suis sorti en lui disant "Oh, ça va !". Oui je sais, j'ai une force argumentative hors du commun.
Tout ça parce qu'il est vieux, moche, et que de toute façon, s'il survit à la canicule, il n'aura un sursis que de quelques années, grand maximum, il croit qu'il a le droit de devenir grossier ?

Ce qui m'ennuie le plus, avec cette engueulade, c'est que je ne m'y attendais pas du tout. Au début, quand il m'a parlé, je lui ai répondu avec mon sourire Colgate "spécial vieux", qui permet d'avoir l'air aimable tout en parlant assez fort pour être entendu (c'est pas facile, essayez, vous verrez !).
Et au bout de trois échanges, comme ça, poupouf, j'ai été agressé, sans trop comprendre comment.

Depuis tout petit, à cause d'une éducation Breevandekampienne, je vis dans l'illusion que si on sourit et qu'on est poli avec les gens, ils nous rendront la pareille, et la vie sera plus belle.

Mais en fait, non.
Le pouvoir du sourire, c'était juste une histoire, comme le loup qui vient nous manger si on ne finit pas notre assiette (j'ai testé pour vous : il ne vient jamais, même si on ne finit pas).
La petite souris, le père Noël et l'amabilité : même combat.

Procellus, ou une candeur qui flirte avec la bêtise.