Un beau jour

Hier à Vincennes, c'était encore jour de marché en bas de chez moi. Je suis sorti, parce que j'avais des trucs à faire.Il y avait plein de monde, des tas de péquenauds affamés de robes à 10 euros vendues par un pauvre type mal décoloré, des vieux qui n'avancent pas, des moins vieux avec des poussettes, qui s'arrêtent au beau milieu du trottoir pour discuter de conneries dont tout le monde se fout. Et moi, comme un crétin, j'étais bloqué derrière tout ce petit monde, à ne pas pouvoir rentrer chez moi, ou même bouger. Il y avait du monde partout.

Alors j'ai sorti mon arme, et j'ai commencé à tirer. D'abord sur ceux qui étaient le plus près de moi, pour pouvoir respirer un peu. Après, sur ceux qui criaient le plus, pour avoir un peu de calme.

Ensuite, j'ai voulu me finir le chargeur dessus, pour être vraiment tranquille, mais il n'y avait déjà plus de munitions.

Alors, je suis rentré chez moi.

C'était bien.

Pirates des Caraïbes : Jusqu'au Bout du Monde

Ralala, ce film, il est trooooop !

Déjà, il est trop long. Ca me saoule leur mode de faire des films qui durent pas moins de 2h30, bientôt faudra prévoir une journée entière pour aller au cinéma ! Bordel ! Enfin là ça va encore, on ne les sent pas trop passer les 2h48 (!!!). Pas comme pour le Retour du Roi, là c'est un gros concentré d'action du début à la fin. Mais vraiment du début à la fin.

Du coup, il est aussi trop direct. On attaque directement là où Dead Man's Chest s'était arrêté, et j'ai passé les vingt premières minutes à essayer de m'en souvenir. Mais pas moyen. Et ça aussi ça m'énerve, les films-séries où on doit absolument avoir vu les précédents au plus tard la veille pour avoir une chance de comprendre. Un petit résumé, ou un reminder, ou n'importe quoi au début, ça aurait pu aider, mais non, si t'es pas content, ben tu t'achètes le DVD du 2 et tu reviens.

En plus, c'est d'un compliqué ! Elizabeth trahit Jack qui trahit Will qui trahit Elizabeth qui trahit Will qui trahit Jack qui trahit Davy qui trahit Calypso qui trahit Jack qui trahit le gouverneur qui trahit Will et Jack qui trahit Barbossa qui trahit Elizabeth... À la fin on a du mal à savoir qui se bat contre qui, ni pour quoi ils se battent, ni qui on a envie de voir gagner.

Mais c'est pas grave, parce que de toute façon, la dernière heure et demie, c'est tellement du nawak complet qu'on n'a plus forcément envie de comprendre quoi que ce soit. J'avais l'impression d'être à une soirée où tout le monde était bourré sauf moi, et que c'est pour ça que je ne pouvais pas rentrer dans leurs délires, genre la déesse dont le pouvoir est de se changer en crabes, ou le mec qui s'arrache le cerveau et se le lèche...

Donc voilà, au final, une bonne grosse daube ce film. ... Et vivement le prochain visionnage, parce que la première fois que j'ai vu Curse of the Black Pearl, que j'adore, j'en pensais à peu près autant de mal. :mrgreen:

L'important c'est d'assumer

Tiens, c'est marrant, à cet endroit là on dirait que la moquette est posée sur un espèce de support en plastique, quand je pose le pied ici, ça fait un bruit, ben comme si on marchait sur du plastique !Ah tiens, et là aussi !

En plus ça peut pas être moi qui marche sur un vieux sac, je viens de ranger et passer l'aspirateur, non, y'a rien par terre, ça vient vraiment de sous la moquette ! Putain mais c'est carrément trop hallucinant ce truc, ils ont pas enlevé l'emballage ou quoi, j'avais jamais remarqué !

Croushik, croushik, ah non mais c'est bizarre quand même que je l'ai jamais entendu avant, je suis pas fou...

J'ai bien mis cinq minutes à remarquer le bout d'emballage de CD collé à ma chaussette.

Quand je suis dans la rue, j'aime bien m'imaginer que j'ai des super pouvoirs.

Pouvoir m'enflammer comme la Torche Humaine quand il y a trop de monde qui me colle aux feux rouges ou dans le métro, pour faire un peu de place, ou alors pouvoir me téléporter sur le trottoir d'en face, quand j'en ai marre d'attendre que ce putain de feu passe au vert.

Mais j'ai aussi mon pouvoir du métro : quand je passe les portillons automatiques (pas les tourniquets hein, les portillons, avec les tourniquets ça marche pas !), je lance mon bras en avant (enfin, il reste attaché à mon corps, je l'étends, c'est tout), et je m'imagine que par ce geste plein de grâce et de magie, j'ai ouvert la porte par la seule force de mon esprit.

À l'origine, j'avais commencé à faire ça pour être sûr de pas me faire mal si jamais ça restait bloqué, parce que ça arrive, de temps en temps. Et puis finalement, j'ai fini par me convaincre que j'étais un grand maître de la télékinésie.

La preuve, c'est qu'il suffit que j'oublie d'avancer en tendant le bras pour que la porte ne s'ouvre pas et que je me la mange dans la gueule.

Retour à Happy Time

Ce matin, en me levant aux aurores et en me préparant à la vitesse de l'éclair, je suis allé voir la DRH, dans leur si petite fenêtre d'ouverture (10 heures - midi, et c'est tout, on va pas se tuer à la tâche).Ben oui, j'ai arrêté samedi, et j'aimerais bien recevoir mon chèque de solde de tout compte, quoi.

La dernière fois, j'avais dû frapper à la porte jusqu'à ce que mon poing saigne, avant qu'on daigne m'ouvrir. Cette fois-ci, j'ai commencé à tambouriner comme un malade sur une porte épaisse comme le mur d'un donjon quand j'ai vu le petit bouton, sur la droite.

Ding Dong !

Oh ouah, c'est magique ça, la porte s'ouvre, ah mais je suis vraiment une truffe moi des fois j'vous jure !

J'explique mon problème, "euh oui madame, vous me payez quand ?", on me dit qu'on me rappellera, et je me casse. Leur bureau ouvrait à 10h, il est maintenant 10h05, j'en profite pour aller faire un petit tour dans le magasin, narguer les anciens collègues, je les emmerde je suis libre !

Je trouve deux trois trucs à acheter, et je vais au bureau des chefs pour dire bonjour, parce qu'à la réflexion, je n'aimais pas les collègues avant, alors pourquoi j'irais leur parler maintenant que je n'y suis plus obligé ?

C'est le matin, et devant le débordement d'activité, Cheftaine Ouane et Cheftaine Tou sont très occupées à se toucher la nouille. On discute cinq minutes, ha ha, non, on en rigole mais ils ont du mal à se remettre de mon départ, et j'en viens au fait.

Vu que je n'ai pas encore signé mon solde de tout compte, j'ai encore ma carte d'employé, qui me donne droit à des réductions trop géniales sur plein d'articles, comme ceux que j'ai dans les mains. Est-ce qu'elles pensent que j'ai encore le droit de l'utiliser ?

- Hmmm... En théorie, non...

- Ouaip. Non... En théorie...

Euh, Cheftaine Tou, est-ce que tu pourrais insister un peu plus lourdement sur le "en théorie", parce que je ne suis pas certain de saisir ton allusion...

- Ok les filles. Et en pratique ?

En pratique, je sors du bureau pour faire toutes les courses que je veux avec la carte de Cheftaine Ouane, tout en en lui promettant de n'en parler à personne.

Alors chut, vous n'avez rien lu.

No hope no love no glory, no happy ending

Dans un bureau plein de poussière, une femme hurle. Ca n'est pas possible, elle va se réveiller. En silence, des hommes et des femmes se regardent, hébétés. Eux aussi aimeraient croire à un mauvais rêve.

Mais non, c'est bien réel.

Rien ne sera plus jamais comme avant.

Ah, s'ils avaient su, tous, ce qui allait se passer...

Mais quelque part, tout le monde le savait. Depuis le début, c'était écrit.

La veille du drame, les yeux pleins de larmes, la femme en parlait à sa copine : "tu es au courant que demain... ?".

Son regard horrifié montre que non, elle n'était pas au courant.

Pas au courant que mon contrat à Happy Time a pris fin samedi, et qu'il ne leur reste plus que leurs yeux pour pleurer.

Donc TacTac, Chronos, Serge, Parklife et les autres, vous pouvez arrêter de m'y chercher.

J'étais né pour travailler dans le commerce (2/2)

Hier, comme je vis mes derniers jours chez Happy Time, j'ai décidé d'essayer de devenir le killer de la carte : je vais en placer coûte que coûte, quitte à poursuivre les gens à travers tout le magasin pour qu'ils me la prennent (parce qu'en général, je m'arrête à "bonjour, vous avez la..." "NON", et j'ose pas continuer). J'attends que ma première victime cliente, une petite vieille à cheveux bleus, soit à portée de voix, et j'attaque.

- Bonjour madame, vous avez la carte Faistoimettre ?

- Oh non monsieur, c'est une carte de crédit, c'est ça...?

Elle me demande ça d'une petite voix chevrotante, derrière laquelle on imagine des mois de privations sur sa petite retraite, juste pour venir acheter sa pelote de laine, histoire de tricoter un cadeau à ses petits enfants qu'elle aimerait gâter plus, mais en fait non, c'est juste une pauvresse.

Mais bon, je peux pas plaindre tout le monde, j'ai la chance d'être devant un cas d'école, tout comme ils nous ont dit à la formation, je ne peux décemment pas laisser passer une occasion pareille.

Sans hésiter, je lève et agite l'index, tel le maître prêt à énoncer une bonne leçon de derrière les fagots :

- Ah non madame.

(pause for effect)

C'est une carte de paiement.

Ca ne peut pas marcher, il n'y a aucune raison pour que ça marche, personne ne peut être stupide à ce point, ça ne va pas marcher, je suis sûr que ça ne marche pas !

Oh, comme je surestime les gens.

- Ah bon ? Ah, oui ça m'intéresse alors !

Et je la regarde s'éloigner vers les bureaux de Faistoimettre, d'une démarche tremblante mais décidée, sans vraiment savoir où elle met les pieds.

Encore une victoire de David.

J'étais né pour travailler dans le commerce (1/2)

Un truc que je ne savais pas quand j'ai commencé à Happy Time, qui n'était pas marqué sur le contrat et dont personne n'avait parlé, c'est qu'on doit essayer de faire prendre aux gens la carte de crédit du magasin.Il y a des panneaux un peu partout "avec votre carte Faistoimettre, achetez aujourd'hui et payez dans 3 mois", "-10% sur votre premier achat avec la carte Faistoimettre !", "La carte Faistoimettre guérit les écrouelles et a voté comme vous aux présidentielles !", des annonces faites à longueur de journée par VoixOff-Mâle ou VoixOff-Femelle, dont on ne sait pas encore lequel est le plus insupportable, mais il faut encore que tous les employés du magasin en remettent une couche, sans avoir peur d'être lourds.

Comme on est tous des branques et que leur carte est quand même pas facile à placer, peut-être à cause de son T.E.G. encore plus gros que ma bite, ou alors parce que la plupart des gens à qui j'en parle me répondent avec une sordide histoire de surendettement qui leur a coûté un rein, ou parce que mes collègues et moi on s'en fout de leur carte, on a régulièrement des réunions pour apprendre à la placer.

Dans ces réunions, on nous apprend plein de ruses de sioux, pour convaincre les gens qu'une carte proposée par un organisme de crédit et qui permet oblige à payer en différé n'est pas une carte de crédit, parce que les gens, bouh les vilaines personnes, ils aiment pas payer à crédit.

L'une de ces techniques commerciales est dite "de la mauvaise foi" :

- Madame, vous avez la carte Faistoimettre ? - Non, mais ça ne m'intéresse pas, c'est une carte de crédit...

Et là, la super parade de la mort qui tue :

- Oh mais non madame, c'est une carte de paiement !

Hop, on a dit paiement à la place de crédit, et ça endort les gens qui sont cons comme des balais, ils oublient tout ce qu'ils savent sur la carte -c'est à dire, que c'est une carte de crédit.

À toutes les futures mamans

C'est difficile de ne pas les remarquer.Elles ont un gros ventre tout rond, et bientôt elles se feront appeler "maman". Elles marchent comme si le ballon de foot qu'elles ont dans le ventre venait de leur rentrer par le cul. Et je les déteste.

Elles se croient tout permis, tout ça parce qu'elles ont eu un accident de préservatif ou qu'elles sont pas capables de prendre la pilule sans se planter. "Ah monsieur je suis enceinte, je vais prendre votre place dans le métro". Ouais t'as raison connasse, et puis fais-le sans demander, donne-moi un ordre, t'as pas besoin d'être polie, t'es enceinte. Et ça encore, c'est quand elle explique pourquoi elle vire tout le monde pour s'asseoir, sinon en général, sa présence et son regard sont ses seuls arguments. C'est comme pour les vieux, une femme enceinte ça a tous les droits.

Combien de fois elles passent devant tout le monde à la caisse, "parce que vous comprenez, je ne peux pas rester debout trop longtemps", avec un visage de martyre à faire pleurer les cailloux ? Mais bon, chérie, t'aurais peut-être aussi pu y penser avant d'aller faire les grands magasins un samedi après-midi alors que t'es enceinte jusqu'aux yeux ? Et puis si t'es vraiment si mal en point, fallait rester chez toi à tricoter des chaussons pour ton chiard, hein. Surtout que Diane Robert l'a bien dit, dans le cultissime 25° Sud : "hé, tu crois pas qu'une femme peut porter un sac et un bébé ?"

En plus, quand elles ont rien à faire, elles se touchent le ventre d'une façon que je trouve dégueulasse, on dirait qu'elles sont en pleins préliminaires avec elles-mêmes, c'est répugnant.

Alors bien sûr, on peut se consoler en se disant qu'elles vont souffrir comme c'est pas possible au moment de l'accouchement, mais c'est pas suffisant, je veux dire, avant au moins, il y avait souvent une chance qu'une femme meure en couches. Maintenant, à cause des progrès de la médecine, elle peut se reproduire presque à l'infini, et infliger sa grossesse et sa marmaille à un monde qui ne demande rien d'autre que de vivre en paix.

Et après, en plus, faut leur souhaiter une bonne fête et leur acheter des cadeaux, fait chier quoi merde.

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Une fois n'est pas coutume, un commentaire du Canard a apporté quelque chose d'utile : il m'a permis de découvrir le génial, le fabuleux, le merveilleux blog du Surimi Bleu.C'est super drôle, super bien dessiné, et super bien écrit*, je suis fan absolu (personnellement, avec I, Robot j'ai failli me faire dessus).

Ne le ratez pas, ou soyez maudits. * Je ne suis pas publicitaire.

Délit de sale gueule

Hier au courrier, j'avais une petite enveloppe blanche assez épaisse.J'ai essayé de palper pour deviner ce que c'était, mais il y avait toute une espèce de protection en mousse ou chais pas quoi, et tout ce que j'ai pu dire, c'est qu'il y avait un objet dedans (oui bon, mais c'est déjà pas mal, quoi). Allez, on se la joue Veronica Mars, je sors ma loupe pour observer l'enveloppe, je vais sûrement relever plein d'indices. Je sais ce qu'il faut chercher, on me la fait pas à moi. C'est assez vite fait : vu qu'il n'y a pas d'adresse d'expéditeur et que mes coordonnées ont été imprimées sur une étiquette autocollante, j'apprends que tchi.

Et là, d'un coup, l'évidence vient me frapper en plein visage, aïeuh. Un agent secret m'envoie une micro-puce ou un truc dans le genre, sur laquelle il y a plein de renseignements ultraconfidentiels, et maintenant c'est à moi de la protéger au péril de ma vie, parce qu'il a donné la sienne pour m'envoyer ça.*

Vite vite, dès que j'arrive chez moi je déchire l'enveloppe pour voir si j'avais raison. À ma grande surprise, je trouve un petit tube de crème :

Nivea Men, Crème Q10 Revitalisante, Revitalise et Fortifie.

D'abord, j'ai cru à une nouvelle opération de pub, comme celle de Lindt. Mais non, c'est pas possible, là c'est nominatif, il y a mon nom sur l'enveloppe. Puis j'ai vu la lettre.

Bonjour,

Fatigué, éreinté, vanné... Les résultats de votre test sur nivea.fr le prouvent : il est temps de réagir et d'effacer tous les signes de fatigue. Et si vous pensiez un peu à vous ?

Ooooh ! Mais oui, moi je veux bien penser à moi, et pas qu'un peu ! Par contre, est-ce qu'ils auraient pu trouver une façon plus sympathique de dire "putain, cette gueule que tu te traînes ! Tu veux pas essayer notre crème, parce que là...?". Oui, probablement.

Mais là n'est pas la question. De mémoire de moi, je n'ai jamais mis les pieds sur leur site. Donc ils ne peuvent pas savoir qu'en en ce moment, c'est vrai, j'ai l'air de sortir de ma tombe tous les matins.

Alors : - soit un site sur lequel j'ai déjà fait des achats a vendu mes coordonnées à Nivea, mais c'est mal, ça se fait pas, c'est pas possible ; - soit quelqu'un que je connais trouve que j'ai une sale gueule et n'a pas les couilles de me le dire en face. Mais ça soulève les questions du 1) qu'est-ce que c'est que ce test ?, et 2) qu'est-ce qu'il a bien pu répondre pour qu'on me dise ça ?.

De toute façon, c'est pas grave, parce que j'ai essayé la crème et c'est de la merde. Sa seule façon de revitaliser la peau, c'est de la graisser et la faire briller comme si je venais de me faire un masque à l'huile pure. Dommage Eliane.

*Oui, pendant une milliseconde, j'y ai vraiment cru.

Des canards et des hommes (2/2)

Par contre, Donald, c'est l'inverse. Lui, je l'aime. C'est un loser caractériel, pauvre, maladroit, gaffeur, feignant... Ahhh, enfin un personnage auquel je peux m'identifier ! Et malgré tous ses défauts, dans son petit corps de volaille il a un cœur gros comme ça. Il accepte de garder à vie les enfants de sa sœur, alors qu'en fait elle est méchante, elle vient jamais rendre visite, elle en a rien à foutre de ses fils. Il continue à aimer son Onc' Picsou, alors qu'il le traite comme la dernière des merdes. Et ça, c'est l'autre bon point de la bande à Donald (qui curieusement s'appelle la bande à Picsou,ouhou !) : tous les personnages sont détestables, et c'est bieeen... Le cousin Gontran, sa chance et sa suffisance, l'Onc' Picsou, plus radin tu meurs, Daisy qui allume un coup Donald un coup Gontran...

Pourtant, ils sont tous super attachants. Comme quoi il suffit pas d'être une petite souris lèche-boule et vertueuse pour se faire aimer du grand public (que je représente fièrement aujourd'hui). En plus, Donald, c'est pas une lopette, il est dans la Marine, il a fait la guerre, et il hésite pas à jouer des poings quand on le fait chier.

Et bon, les aventures des canards, c'est quand même autrement plus intéressant que de savoir qui a volé l'orange du marchand : ils partent en voyage un peu partout dans le monde, juste pour que Picsou puisse devenir plus riche, encore plus riche, toujours plus riche !, ou alors ils restent à Donaldville pour le plaisir de faire souffrir ce pauvre Donald.

Et puis quand j'étais petit, moi aussi j'étais un peu maladroit et malchanceux, et du coup, mon pôpa il m'appelait Donald : "Ha ha, t'as encore fait ton Donald !", alors forcément, moi je voyais pas du tout qu'il se foutait de moi dans mes grands moments de solitude, au lieu de m'aider dans mes malheurs, tout ce que je voyais, c'est qu'il me servait un modèle pour ma vie d'homme sur un plateau d'argent.

D'ailleurs, aujourd'hui encore, comme Donald je suis feignant. Comme Donald, je porte la vareuse et le béret à merveille. Et comme Donald, quand dans dix jours j'aurai fini à Happy Time, plutôt que de chercher / trouver un vrai travail, je vais sûrement enchaîner les petits boulots, en attendant un héritage qui ne viendra peut-être jamais.

Et un jour, oh oui, un jour, j'aurai une ville à mon nom, moi aussi. Bientôt.

Des souris et des hommes (1/2)

Mickey Mouse, c'est un concept qui m'échappe. Il est petit, il a une voix de castrat, un pantalon ridicule avec ses deux boutons dorés sur le devant là, il est aussi fade que de l'eau de vaisselle, et malgré tout on essaye encore d'en faire un héros. Après Martine, ça doit être le personnage de littérature enfantine le plus creux et gentil qui existe, et rien que ça c'est insupportable. Il est lisse comme un miroir, sans aspérités, il fait toujours ce qu'il faut, jamais un mot plus haut que l'autre, toujours prêt à rendre service. Si encore il avait des vices cachés, comme la coke, ou le sexe, s'il était pédé comme Tintin, encore on pourrait comprendre, il joue les premiers communiants pour donner le change, mais par derrière... Ben non, par derrière, il apporte des fleurs à Minnie, il ne passe jamais la nuit chez elle, non, la nuit il dort pour aider les pauvres Mickeyvillois ou attraper Pat Hibulaire. Tiens puisqu'on parle de Pat, c'est pareil, ou Dingo, ou Minnie, ou n'importe quel autre personnage de l'univers de Mickey, ils sont mous, profonds comme des assiettes à dessert avec la psychologie et le charisme d'un groupe d'amibes.

Et le bon cœur des gentils ne cache rien, ça pourrait être comme la Jasmine d'Angel, Mickey est tellement à fond dans son trip du bien absolu qu'il veut détruire le monde, tellement le monde est pourri. Mais non. Il est juste gentil comme ça, parce que c'est sa nature, sans en faire trop. En plus, ses histoires sont inintéressantes au possible, non mais c'est vrai :

Alors oui, là c'est parce qu'il est encore un bouseux, il est pas encore parti jouer les justiciers à la ville, mais ça changera rien, on le sait tous, après il va résoudre des enquêtes, et à la fin comme il est super fort, il attrapera le méchant, mais sans prendre la grosse tête, et sans être condescendant, et dans la dernière case, lui et le commissaire Finot et Dingo partiront dans un grand éclat de rire digne d'un épisode de Julie Lescaut.

Alors que bon, pour m'être tapé des années et des années de Mickey Parade, je le sais bien que les aventures de Mickey, y'a vraiment pas de quoi en rire.

Mon pacte écologique

À force de recherches sur internet, d'observations compulsives et d'éliminations harassantes, j'ai enfin réussi à trouver qui essaie de me rendre fou. L'oiseau, encore lui. Mais cette fois-ci, je sais qui tu es. Tu es une mésange charbonnière. D'après les informations que j'ai relevées, tu es un mâle. Parce que c'est écrit, "le mâle chante toute l'année", et pas pour draguer, nooon, il chante pour marquer son territoire. Un peu comme un chien qui aboie quand on approche trop près de sa maison.

Quelle importance, me direz-vous ? Eh bien, comme il ne cherche pas à niquer, il n'a pas besoin d'avoir un chant mélodieux, il essaie plutôt d'être irritant. Et de ce côté là, c'est parfaitement réussi.

Écoutez plutôt :

Maintenant, imaginez qu'au lieu d'entendre 62 secondes de ce délicieux zinzinulement, vous l'entendiez en boucle, jour et nuit. Parce que oui, la mésange charbonnière, en plus d'un sens territorial très développé souffre également d'insomnies, et sûrement aussi de paranoïa, parce que non, connard de piaf de merde, personne ne va venir te piquer ton nid à une heure du matin, va crever dans la caisse du chat !

Bon alors oui, je vous vois venir, "David il aime pas la nature, le chant des bêtes", tout ça tout ça. Je n'ai rien contre la nature (enfin, si, un peu, quand même), mais là, ces cris stridents, c'est insupportable, ça m'empêche de dormir, de regarder la télé, et ils arrivent même à me déconcentrer quand je me fais l'amour à moi-même.

Alors, si le réchauffement climatique, la fonte des glaciers et la mutation du plancton au Spitzberg ça peut aider d'une façon ou d'une autre à fumer leurs petites gueules aux mésanges, moi dès demain maintenant, j'arrête de trier mes ordures et d'éteindre la lumière en sortant d'une pièce. Ouais. Fuck la nature.

En voyant ça, vous vous dites...

1. Tiens, David a essayé de se suicider ?

2. Il a combattu un Balrog à mains nues, forcément il lui reste des cicatrices.

3. Putain, mais comment on peut se faire ça en tombant dans un escalier ?

4. Hmmm, il est quand même bien monté pour le fist...

Eh bien, une seule de ces phrases est vraie.

Bon et si vous vous dites aussi que je suis une chochotte, c'est parce que j'ai attendu pour prendre la photo, à la base c'était plus impressionnant, quand la cicatrice me barrait la main dans toute la largeur. Mais bon, je me régénère trop vite pour être vraiment crédible...

Révélation (4/4)

Finalement, Presquebonne abandonne tout espoir de parler, et la suite du coupage se fait dans un silence presque religieux, pour cause de salon vide. Jusqu'au moment où elle est prise d'une crise d'allergie, et se met à éternuer : discrètement au début, puis de plus en plus fort, au point d'aller s'enfermer aux toilettes pour se lâcher un grand coup, vas-y chérie on t'entend pas, enfin si, grave, mais on va jouer aux sourds.

Elle revient et peut reprendre son activité.

Et moi, je reprends la mienne. Parce que chez le coiffeur, ce que j'aime bien c'est mater dans le miroir. Regarder les filles d'à côté qui se font poser les bigoudis, ou les filles d'en face à qui on fait leur couleur qui sent la mort, ou essayer de compter mes reflets dans les deux miroirs qui se font face, et ça donne mal à la tête.

Mais là, il n'y a personne autour de moi, alors j'ai les yeux qui se baladent.

Jusqu'au moment où je me rends compte que ça fait bien cinq minutes que je suis en train de mater comme un porc les seins de Presquebonne. Et plus j'essaye de ne pas regarder, forcément, plus je regarde. Pire que quand on dit à quelqu'un de ne pas se retourner, j'ai les yeux collés à ses roploplos.

C'est comme ça que je me suis rendu compte qu'en fait je suis hétérosexuel, oui parfaitement, c'est papa qui va être content.

Et en plus du coup, ça me permet d'élargir l'éventail des possibles avec Bombasse, maintenant qu'on joue tous les deux dans la même équipe...