A la clairefontaine

Se figurer Procellus dans son lit.

Se figurer Procellus, dans son lit, pas sorti de chez lui depuis des jours, pas douché depuis aussi longtemps, et pas rasé depuis encore plus loin.
Une loque malodorante, donc.

Se figurer Procellus, se rendant compte qu'il s'est réveillé trop tard, et que, pas de bol, c'est le jour où on coupait l'eau dans l'immeuble au petit matin, et où il avait un rendez-vous à midi, ça faisait longtemps.

Vite vite, il faut maîtriser ta peur, si tu ne veux pas que ta peur te maîtrise. Il n'y a pas de problèmes, que des solutions. C'est bien mignon tout ça, mais des proverbes minables, ça ne lave pas son homme. Il faudrait donc trouver une vraie solution. Et sans trop tarder.

Heureusement, je suis übermoderne, et j'aime bien boire de l'eau fraiche. Il doit en rester dans le réfrigérateur, ça devrait être suffisant pour se brosser les dents et retrouver un visage potentiellement humain.
Pas rasé, mais propre, et sans les traces de draps sur la gueule.

Après ces ablutions rapides, il ne reste plus qu'à se rendre au supermarché du coin, et leur acheter 18 litres d'eau, oui c'est pour une urgence.
Et là, remonter en vitesse faire jouer la Bree Van De Kamp / Mac Gyver touch.

Déjà, c'est bien d'avoir une bouilloire, parce que forcément, la casserole est dégueulasse dans l'évier, et ça va être dur de faire la vaisselle sans eau. Je vide une bouteille, deux bouteilles, trois bouteilles dans le lavabo, et celle là, c'est pour la bouilloire.
Comme ça, en mélangeant de l'eau chaude avec de l'eau froide, j'ai découvert un truc dingue : l'eau tiède. Dès demain, je fais breveter.

Et ça permet de se raser, j'ai la peau douce comme une fesse de bébé, touchez ma joue monseigneur.
Et ça permet de se doucher, comme au camping, en trempant le gant dans le lavabo.
Bienvenue chez les pauvres.

En tout cas, se laver à l'évian, c'est trop du bonheur, darling.

Je peux arriver presque à l'heure à mon rendez-vous, frais comme une rose et sentant bon le lait de palme des îles du Pacifique, merci la recherche Ushuaïa. J'ai même pu me faire un shampooing, à l'eau minérale, parce que tu vois, j'ai pas peur de gaspiller, et tant pis pour les enfants du Sahel qui crèvent de soif. J'en avais plus besoin qu'eux.

Classe power, always.

I'm only happy when it rains


Je n'aime pas l'été.
Il fait trop chaud, on est réveillés par les piafs qui se mettent à chanter à quatre heures du matin, il fait jour vingt-cinq heures sur vingt-quatre...
En plus, l'été est très méchant : il tue nos petits vieux (bah oui quoi, je n'aime pas les petits vieux, mais c'est pas pour ça que je leur souhaite du mal ! Père Noël, si tu me lis, tu vois comme je suis gentil !), il fait augmenter le prix des cigarettes (amis fumeurs, je pense à vous ! Père Noël...), des tickets de métro (amis pauvres...), et en plus, il donne le cancer.
Je ne suis pas tout à fait sûr, mais il se pourrait bien que l'été viole vos enfants.

Le problème, c'est que j'aurai beau râler tout ce que je sais contre l'été, il ne partira pas. Donc cette année, j'ai décidé de prendre le problème différemment, et de composer avec. Avant qu'il arrive. Comme ça, quand il voudra faire chier avec ses grosses chaleurs, il se trouvera bien dépourvu. Mouahaha !
In your face, été.

J'ai décidé de mettre l'été dans ma poche.
L'été, il fait chaud et on va léger et court vêtu. Il faut donc que je m'arrange pour maximiser le degré de baisabilité de toutes les parties de mon corps qui se trouveront à nu. On va commencer par les bras. Musclons les bras de David !
Pour ça, j'ai acheté des haltères. Enfin, un haltère, pour cause de restriction budgétaire (amis pauvres, je suis avec vous !).
Hop hop, haltères, ça commence à marcher !
Bonjour, biceps nouveau-né ! Je suis ton nouveau propriétaire !

Mais en fait, le vrai ennemi, le cerveau de l'opération, ça n'est pas l'été. C'est le soleil. Et cette année, il est venu en avance.
Et le soleil, il connaît mon point faible.
Je suis allergique.
Dès qu'il cogne trop fort (comme il l'a fait ces derniers jours...), j'ai de jolis boutons sous-cutanés purulents qui me poussent sur le bras. Et pour draguer, ça risque de ne pas le faire.

Non, vraiment, je n'aime pas l'été.

Qui a dit que la télé montrait le mauvais exemple ?

A Noël, j'ai reçu Roswell, en DVD. Je ne connaissais pas du tout, je savais juste que Jason Behr jouait dedans, et qu'il était très baisable.

Je commence à regarder, et oh oui, en effet, il est très baisable. Son petit air timide et pataud, ses noreilles décollées... Et puis, la série est assez bien faite, tout en nuances, ils ont des pouvoirs, mais ils ne s'en servent pas pour sauver le monde dans chaque épisode, ça n'est pas une nouvelle variation sur le thème du pauvre super héros incompris de tous, qui est amoureux de Lana mais qui n'ose pas lui avouer qui il est.

Et surtout, la série montre des trucs nouveaux. Les aliens mettent du Tabasco avec tout. Avec leurs fraises. Avec leur chocolat. Et ils expliquent que c'est parce qu'ils aiment le mélange sucré-salé.

Tiens, moi aussi j'aime ce mélange.

Ils le font, pourquoi ne pas essayer ? Si une série dit que c'est bon, ça doit être vrai. Bon sang ne saurait mentir.
Alors je file à mon supermarché, et je me prends un flacon de Tabasco et une boîte de Kinder. Au moins, si c'est immonde, j'aurai quand même gagné un jouet.

Plic, ploc, quelques gouttes suffisent.
Je suis quand même inquiet. Si ça se trouve, je suis en train de faire une grosse connerie.
Mais en fait oui, ils avaient raison, c'est rigolo et c'est bon !

On devrait toujours faire comme ils disent dans le poste.


La scène se déroule dans des escaliers, l'ascenseur étant en panne.
Les deux protagonistes : David, personnage bien connu du lecteur, et
Vieil Homme, un charmant monsieur d'une soixantaine d'années et à la coiffure fofolle, sorte de fils naturel d'Elie Chouraqui et Ronald McDonald, portant un jogging qu'il faudrait quand même se résoudre à jeter.

Vieil Homme : Oh, bonjour, vous allez à quel étage comme ça ?

David (poli et souriant) : Au cinquième.

V.H. : Ah, c'est pour ça, je me disais, "c'est une tête que je ne connais pas, ça !"

D. : Non non, mais je n'habite pas là, je viens rendre visite à des amis !

V.H. : Ah, oui... Parce que vous savez, on ne voit pas toujours tous ses voisins...

D. (insistant, pour que ce monsieur ne s'imagine pas que j'habite dans un immeuble dont l'ascenseur ne marche pas, nan mais oh, ça va ! Mais quand même toujours poli et souriant) : Ben non non, là, ça n'est pas le cas, je n'habite pas là !

V.H. (avec un sourire complice) : Dommage pour nous...

Parce que quand on remet David sur le marché, même les retraités se battent au portillon.
Je suis sûr qu'en modifiant assez la réalité dans ma tête, je peux en faire une expérience flatteuse pour mon ego.

Bonsai

Finalement, pour calmer la tempête, j'ai décidé de pratiquer un sacrifice rituel. Ca tombe bien, parce que justement, ce week-end, on m'a offert de quoi sacrifier. Mieux un agneau, mieux qu'une jeune vierge. De toute façon, je ne vois pas pourquoi on irait m'offrir une jeune vierge.

Donc, le cadeau du week-end, c'est... un bonsaï. A faire soi-même. Et souviens-toi, lecteur, David n'est pas doué avec les plantes.
Vous allez donc avoir le plaisir et le privilège de suivre, étape après étape, la naissance et la mort de mon nouveau meilleur ami.

Etape 1 : le plantage.

Cette étape porte bien son nom. Il a fallu sortir les graines de leur sachet, pour les faire tremper quelques jours, afin de les ramollir. Le sachet contenait aussi de la terre de coco. Vous savez, l'espèce de terre lyophilisée, en tablette, on rajoute de l'eau, et pouf on a du terreau, et le progrès c'est trop de bonheur.

J'avais donc tout sorti du petit sachet de plastique pour faire tremper les graines.
Ca va les graines ? Vous n'avez besoin de rien ? Une serviette ? Une bouée ?
Là, j'ai découvert que la terre de coco est très sensible à l'humidité de la pièce : elle a réussi à se délyophiliser sur ma table. J'avais donc un petit tas de terreau à côté de ma corbeille de fruits. Finalement, le progrès, c'est pas si bien que ça, le bonheur, tout ça, ça marche pas forcément comme on s'y attendait.

Surtout qu'à la base, j'avais fait ça pour faire tremper les graines et les ramollir, et qu'en les sortant de l'eau avec vingt-quatre heures de retard, elles sont toujours dures comme de la pierre.
L'eau, un pouvoir en perte de vitesse ?

Mais bon, tout est bien qui finit bien, et j'ai tout planté comme ils disaient.
Maintenant, j'ai un peu peur, parce qu'en tout, j'ai planté trois graines. Déjà, je ne vois pas comment trois graines vont donner un bonsaï.
Ca n'est pas le plus grave. Ce qui m'ennuie vraiment, c'est que j'ai peur qu'il ne meure pas.
Parce qu'après avoir fait quelques recherches, j'ai découvert que les petites graines que j'ai plantées, correctement nourries et entretenues, elles peuvent donner ça :

Et euh, voilà quoi, je suis en appartement, ça ferait désordre.

S'émerveiller d'un rien

En ce moment, le grand truc, c'est la nostalgie. Ca nous prend à la gorge, partout où on regarde : Dorothée sort son remix, la télé nous vante les mérites du beurre "au bon goût de notre enfance"... Alors moi aussi, je vais être à la page, y aller de mon petit regard ému sur ma jeunesse envolée, et vous raconter une de mes premières joies d'enfant, ma première victoire sur le monde.

Par contre, comme c'est vieux tout ça, certains détails ne sont peut-être pas aussi précis que ce qu'ils devraient, mais tant pis, si je ne me souviens pas, j'inventerai. Déjà, je ne sais plus quel âge j'avais. Six ans, peut-être (sûrement) moins.

C'était l'été, j'étais avec mes deux cousines dans la caravane de mes grand-parents. Je vous arrête tout de suite, non, on n'était pas en camping. La caravane était dans le jardin, et nous servait de base secrète, c'est tout. On jouait innocemment, comme les enfants savent le faire, à dessiner, et à déchirer du papier. On fabriquait des confettis, probablement.

Toujours est-il qu'à déchirer du papier, quand on est un petit garçon débordant d'énergie, on finit par s'ennuyer. Alors au bout d'un moment, avec mon tas de confettis devant moi, la bouche fermée, parce que j'étais bien élevé, j'ai soupiré.
Et là, ô merveille des merveilles, j'ai vu que les papiers bougeaient. C'est que j'ai compris, les pièces du puzzle se mettaient enfin en place :

Mais ! C'est comme ça qu'il faut faire pour se moucher !

J'ai couru vers la maison, au risque de tomber, jusqu'à la salle de bains, et j'ai attrapé un mouchoir, pour réitérer l'expérience, mais cette fois-ci, avec le matériel adapté. Mouuuuuuuuuche ! Et paf, mon mucus dans le mouchoir.
C'était donc bien ça. Adieu les reniflages, adieu la main de mes aînés autour de mon nez pour essayer de me moucher ! Je savais le faire tout seul ! Tout seul !

Procellus, ou le premier pas vers la vie d'adulte

Higitus Figitus

Depuis toujours, ma mère a souffert d'insomnies. Depuis que je suis parti de chez elle et à chaque fois que je la vois, elle ne me parle que des problèmes qu'elle a à s'endormir, ou du nombre de fois où elle s'est réveillée dans la nuit...
Je m'y suis fait, et j'ai fini par mettre ça sur le compte de ses nombreuses névroses.

Jusqu'à récemment, où elle en a parlé à un de ses collègues, donc pharmacien de son état, et qui lui a dit :

- Ho ho, ça m'a tout l'air d'être un envoûtement !

Il lui a donc expliqué comment elle avait pu se faire jeter un mauvais sort, par quelqu'un qui serait venu chez elle ou qui aurait introduit un objet dans l'appartement.
Ne s'arrêtant pas là et ne réalisant pas encore à qui il avait affaire, il lui a ensuite conseillé d'acheter un cristal dans une librairie ésotérique, de le promener dans l'appartement (alors mon petit cristal, tu veux aller où maintenant ? Dans la salle de bains ? Dans le salon ?), et de voir s'il noircit, auquel cas, elle sera bel et bien victime du mauvais oeil. En attendant d'acheter son cristal, il lui a conseillé de mettre du gros sel dans sa chambre.

Parce que le mauvais sort, quand il voit du gros sel, il flippe sa race.

Ma mère m'a raconté sa chasse aux sorcières, et comment elle a passé ces trois derniers jours à sortir de sa chambre tous les souvenirs de vacances, et tout ce qu'elle a pu recevoir de la part d'inconnus ou de grands magasins, ces trois dernières années.

Face au danger techno-païen, elle a également enlevé de la chambre le chargeur de la souris : il est possible, pour un être extrêmement perfide et puissant, de jeter un mauvais sort par internet. Or, la souris permet d'aller sur internet. Donc, le chargeur est peut-être l'objet du délit. Syllogisme maternel.

Et ce soir, comme elle a peur d'aller dans une librairie ésotérique, il a fallu que je lui montre comment commander son cristal sur internet. Mais il y'en a de beaucoup de sortes, alors il faudra demander des précisions au marabout collègue, demain.

Alors, si parfois on me trouve bizarre ou space, que l'on prenne au moins en compte mon patrimoine génétique défectueux.

Ma vie passée

A une époque, je croyais être la réincarnation de Grace Kelly. Tout concordait. Elle était morte en 1982, et j'étais né justement cette année là. Elle était blonde, et quand j'étais petit, miracle de la vie, je l'étais aussi. Elle s'était viandée en voiture, et je perdais tout le temps à Mario Kart.

Et puis un jour, je me suis dit que c'était impossible : quand je suis né, elle était encore vivante. Pas pour longtemps, certes, mais vivante quand même. Et puis, en réfléchissant bien, ça n'était pas si glorieux que ça, d'être la réincarnation de la femme de Rainier et de la mère de Stéphanie.

Dommage, mais il fallait que je me trouve une nouvelle identité.
En me penchant sur le sujet, j'ai lu que les impressions de déjà-vu qu'on a de temps en temps peuvent être des réminiscences de nos vies passées. Il y a donc eu une époque où je faisais bougrement attention à ça : dès que j'avais un déjà-vu, c'était un coup de coude d'une autre vie.
La seule information que j'ai pu tirer de cette enquête, c'est que dans une précédente existence, j'avais apparemment pris le métro.

Il a donc fallu se rendre à l'évidence : je n'ai aucun souvenir de ma vie passée. Il faut donc prendre le problème autrement. Si je ne me souviens de rien, ça veut dire a) que je suis la réincarnation d'un végétal, ou d'un animal, ou que b) j'en suis à ma première vie.
Facile, je n'ai plus qu'à chercher quels animaux ou objets j'aime bien, ça voudra dire qu'autrefois, j'étais l'un d'entre eux.
La conclusion qui s'est imposée à moi est la suivante : si j'ai eu une autre vie, j'étais un pingouin (ouaiiiiiis !), ou un ornithorynque. Je n'aime pas les plantes. Les plantes, ça recrache du dioxyde de carbone la nuit, pour tuer tout le monde et prendre le pouvoir. Un plan ambitieux, mais je n'aime pas l'ambition.

Et voilà. Ca ne m'a presque pas pris de temps, et je n'ai pas eu à envoyer de SMS pour tout savoir de mes anciennes existences !

Elle est pas belle, la vie ?

Ma première fois

Fred m'en avait parlé après avoir essayé, et m'avait dit que c'était très bien. Alors moi, toujours avide de nouvelles sensations, j'ai voulu le faire aussi. Il m'avait bien prévenu : "tu verras, après, tu vas souffrir, t'auras plus de fesses !".
Mais ouais c'est ça ! Je ne suis pas une chochotte, et ça ne me fait pas peur ! Allez hop, on y va !
J'aurais quand même du l'écouter, parce que maintenant, j'ai du mal à m'asseoir. Mais ça valait le coup.

Rien que le chemin pour y aller, c'était bien. On a croisé un super beau mec qui en sortait, ça m'a donné encore plus envie. Quand on a commencé, j'étais un peu surpris, je m'attendais à avoir un truc plus gros dans la main. Mais on ne choisit pas...

Au bout d'un petit quart d'heure, un gros porc libidineux qui ressemblait à André Manoukian est venu nous mater, et il est resté presque jusqu'au bout. Ca doit être pour ça que les murs sont transparents. On ne s'est pas dégonflés, ça fait partie du jeu.
Au bout de 40 minutes, je ne sentais rien, mais on s'éclatait bien, donc on est repartis pour un coup. On est comme ça, complètement fous.

Finalement, je crois que ça a été la fois de trop, j'ai fini sur les rotules. On n'a même pas enchaîné sur le sauna, on avait eu notre dose (enfin, pour ma part, j'avais eu ma dose).
Et aujourd'hui, malgré la douleur, j'ai encore envie d'y retourner (mais pas tout de suite, il faut quand même récupérer !). J'ai même été acheter du matos. Mais aïeuh, que j'ai maaaaal !

Y'a pas à dire, le squash, c'est pas un sport de mauviettes.

Amour

Ca ne fait pas longtemps que j'ai rencontré Amour. Il faisait noir, c'était la nuit (c'est toujours la nuit, quand on rencontre Amour), et ça a été le coup de foudre.
Ma divinité, mon idole (my idol, dans la langue si sensuelle d'Amour). J'ai presque honte d'en parler, parce que je sais que tout le monde va se foutre de ma gueule. Vous ne pouvez pas comprendre. Pour vous, Amour est ridicule et naze. Mais tant pis. Amour en vaut la peine.
De toute façon, n'allez pas croire que je ne me rends pas compte du futile de ma passion. Amour, c'est trop d'la merde. Et puis, soyons lucide, Amour n'est qu'une passade, en attendant la suivante, et on le sait tous les deux. Pardon, Amour.

Après cette intro ridicule et un peu longue (quoi, vous croyiez vraiment que je ne m'en étais pas rendu compte ?), entrons dans le vif du sujet. Amour, c'est Kate Beckinsale, dans Underworld et Underworld 2 : Evolution. Oui, je sais. Mais j'assume.
Kate Beckinsale, découverte (par moi en tout cas) dans Van Helsing. LE film où j'ai appris qu'on pouvait aller de Rome en Transylvanie en traversant une Adriatique déchaînée comme au Cap Horn et des montagnes plus hautes que l'Everest. LE film où les vampires ne craignent pas le feu. LE film... on aura compris où je veux en venir, je pense.

Kate (enfin, Selene, en l'occurrence) c'est mon modèle, mon inspiration.
Plus tard, quand je serai un tueur, je veux être comme elle. Froid, instinctif, efficace.
Il faut tuer, alors elle tue. Pas de questions, pas d'hésitations. Si elle n'a pas de flingue à portée de main (ce qui peut arriver...), elle y va à l'arme blanche. Et si elle n'a pas de couteau (tout peut arriver), elle y va avec ses petits poings délicats.

En plus, ce qui est bien avec Selene, c'est qu'elle nous rappelle qu'on peut être une bonnasse moulée comme une chienne dans une combinaison en cuir sans avoir l'air vulgaire. Britney, cette phrase était un message subliminal.
Et ce que j'aime, chez Kate, c'est que c'est une bonne actrice. Je ne sais pas comment elle fait pour avoir autant la classe au cinéma, et s'habiller aussi mal pour les soirées de galas.

Kate, ton plan de carrière est nul, tu t'habilles mal et tu joues dans des films... enfin, tu vois quoi. Je t'aime. Et si toi et ton beau mari voulez faire un truc à trois, ça me va tout à fait.

Paranoïa

L'autre jour, je suis sorti de chez moi sans mon sac. Parce que parfois, dans la vie d'un homme, on pense que le sac, c'est superflu.

Mais une fois arrivé dans le métro, je me suis retrouvé un peu bête, il me manquait quelque chose. Je m'en suis rendu compte quand d'un coup, la foule s'est infiltrée.
En cas d'affluence, je ne me sens jamais en sécurité. Mais d'habitude, j'arrive à me raisonner :
Ok, tu es un grand garçon, tu es dans le métro, il ne peut rien se passer. Rien. Ca n'arrive que dans les films, qu'un volcan surgisse et qu'un flot de magma en fusion vienne tous nous cramer.

Evidemment, l'autopersuasion, ça n'a qu'un temps, donc j'ai trouvé un autre truc : je me dis que de toute façon, quoi qu'il arrive, j'ai de quoi me défendre :

- si on m'agresse, j'ai un stylo que je peux parfaitement planter dans l'oeil de mon attaquant. L'oeil peut à loisir être remplacé par la jugulaire.
- Si quelqu'un se trouve mal, je pourrai mettre en application mes cours de secourisme télévisuels et pratiquer une trachéotomie d'urgence avec mon Bic.
- Si j'ai soudain un éclair de génie, j'ai un papier pour le noter.
- Et si vraiment la situation dégénère, je pourrai toujours faire un chèque.

Oui, la seule arme vraiment valable dans mon sac, c'est mon stylo.
Mais là, que tchi, de stylo il n'était point. Et quand tout le monde est entré dans la rame, j'ai eu un petit moment de panique. Rien. Pas de stylo. Rien pour me protéger. Rien pour attaquer, non plus. (Aucune hypothèse ne doit être laissée de côté. Dans le métro, il ne faut jurer de rien.)
Bien sûr, je peux toujours en étrangler un ou deux avec le câble de mes écouteurs, mais est-ce qu'on a déjà éprouvé la solidité de ce petit fil ?

Du coup, j'envisage sérieusement de glisser, de façon préventive, un stylo dans tous mes vêtements.

Et un sous le lit aussi, on ne sait jamais.

Tistou les pouces verts

En septembre, j'ai décidé qu'il était temps de décorer mon balcon. Je suis donc allé chez ma mère, mis ma tenue de ninja et piqué un bout de son lierre, parce que le lierre, ça a l'air de demander un entretien assez simple : aux dires de Mamanprocellus, grande jardinière devant l'Eternel : "ça résiste à tout".

Justement, je suis prêt à lui faire tout subir, on devrait bien s'entendre. J'ai quand même réussi à tuer toutes les plantes qui sont passées entre mes mains, même celles dont les beaux vendeurs de chez Truffaut m'assuraient qu'elles correspondaient tout à fait à ce que mon appartement fournit en lumière.

J'ai donc récupéré un grand pot ayant appartenu à une autre plante ("bonjour petit lierre, ça ne t'ennuie pas de dormir dans le lit d'un mort ?"), vidé un sac de terreau que j'avais et qui ne me servait à rien (je n'ai jamais eu le temps de rempoter quoi que ce soit, du coup...), et schloumf, j'y ai introduit mon lierre. Il a perdu une ou deux feuilles (quand même...), mais ma mère avait raison : ça résiste à tout. Je ne l'arrose presque jamais, quand je le fais, je le noie, mais il ne dit rien et reste bien vert.
Cha ch'est bien mon p'tit lierre, ch'est une bonne plante cha !

Maintenant, s'il pouvait se décider à pousser, par contre... J'ai tout essayé ("Alors, comme ça, il paraît que tu résistes à tout ? On va voir...") : de l'engrais (beaucoup d'engrais), des sachets de thé, j'ai même failli acheter du purin en ligne. Mais rien n'y fait. Depuis que je l'ai, il a cette taille ridicule.

Si ça se trouve, j'ai réussi à piquer une espèce de lierre qui ne grandit pas. Mais il est vivant ! It's ALIVE !!!


Ca fait un certain temps que je me pose la question. Alors, je me suis pris par la main, et j'ai fait des recherches. Tout seul, comme un grand.

Je vais maintenant vous faire part de mes conclusions, comme je sais que ça vous intéresse, parce que tout ce que je fais est digne d'intérêt.*

Les résultats, donc :

Si je devais avoir des super pouvoirs pour oeuvrer du côté du bien, je crois que j'aimerais avoir la télékinésie. Plus besoin de tourner les pages des livres, plus besoin de ranger. Un peu de concentration, et hop, tout se fait tout seul.
Ce qui est cool, avec la télékinésie, c'est que ça peut servir à beaucoup de choses. En me concentrant assez, je dois pouvoir faire bouger la Terre tout en immobilisant mon corps, et avoir ainsi l'impression de voler. Enfin bon, je peux aussi me concentrer sur mon corps, et me faire vraiment voler, mais sans complication, où est le fun ?

Je ne sais pas pourquoi, mais pour moi, la télékinésie, c'est forcément un pouvoir du côté clair. Carrie, c'est seulement l'histoire d'un gros malentendu, elle n'avait pas un mauvais fond. Et même Yoda s'en sert, ça ne peut pas être un mauvais pouvoir. Un méchant ne peut pas être télékinèse télékinésiste (ça se dit ?), ça serait déplacé. Un méchant Jovien, à la limite...

Maintenant, si je devais passer du côté obscur, je crois que j'aimerais tirer des boules de feu avec les mains. Souvent, quand je marche dans la rue, je m'imagine tirer des boules de feu sur les passants. Je lance le bras en avant, et swoof, swooof (oui, mes boules de feu font un bruit super classe, parce que quoi qu'on en dise, un super méchant, c'est forcément classe et glamour), les gens prennent feu et s'écroulent, en hurlant. Je peux tout aussi bien allumer les arbres, quand ils sont bien alignés dans la rue. Swoof, swooof, et voilà, une avenue en feu, c'est très joli, c'est moi qui l'ai fait.

Et ensuite, j'aimerais bien partir en m'envolant. Voler, c'est mon truc. Du côté clair ou obscur, je volerai.

Vivement que mes deux soeurs arrivent (ou que je me fasse piquer par un animal radioactif, ou que la Tueuse précédente meure et me laisse la place), que je puisse enfin récupérer mes pouvoirs et m'amuser un peu.

*Ma vie, c'est trop d'la balle.

Et la marmotte

Malgré ce que ma légende peut laisser à penser, je ne suis pas qu'un gros glandeur. Je passe aussi des concours. D'ailleurs, demain, c'est parti.

Il a donc fallu que je prépare mes petites affaires pour le concours. J'avais pensé au stylo, à la convocation, à la pièce d'identité...
Après avoir demandé conseil à qui de droit, j'ai pensé à rajouter dans mon cartable un effaceur (déjà que je ne sais rendre QUE des copies complètement salopées...), des Balisto et une bouteille d'eau.

Je me suis alors dit que j'allais peut-être innover, et prendre une trousse, plutôt que d'avoir ma collection de stylos en vrac au fond du sac.

Et là, je me demande comment j'ai pu tenir 5 ans en fac, parce que la seule trousse que j'ai trouvée, chez moi, c'est ça :

Joyeux Anniversaire


Et maintenant, je suis officiellement vieux. Je n'ai même pas 24 ans depuis une journée que déjà, le téléphone sonne pour m'annoncer que mes amis de lycée commencent à se marier.

Bientôt, ça sera les naissances.

Après, on m'appellera "monsieur" dans la rue. On s'attendra à ce que je parle avec sagesse. Des gens se proposeront de me laisser leur siège dans le métro. Je tendrai mon porte-monnaie aux caissières parce que je ne pourrai pas reconnaître les petites pièces de notre nouvelle monnaie. Je serai obligé de me faire vacciner contre la grippe si je veux avoir une chance de fêter mon anniversaire, alors que je ne me souviendrai même plus de l'âge que j'ai.

D'ailleurs, si ça se trouve, je ne me souviendrai plus de rien du tout, je serai placé (par qui ?) dans une institution à cause de mon Alzheimer. Une infirmière viendra me changer ma couche entre deux parties de Bingo, avant de me donner ma soupe à 18 heures, et au lit à 20h.

Procellus, ou la peur de l'avenir.

Narnia : Le Lion, la Sorcière Blanche et l'Armoire Magique

Grâce à ce film, j'ai pu découvrir une autre de mes nombreuses phobies : les centaures.
C'est vrai quoi, quand on y réfléchit, c'est vraiment une créature flippante.

Est-ce qu'ils ont une immense colonne vertébrale pliée à l'envers et sur laquelle viennent se greffer 2 paires de pattes et une paire de bras, et ensuite un cou d'homme ? (Et là, l'idée de la très longue colonne vertébrale tendue à l'envers à 90°, c'est peu plaisant).

Ou alors est-ce qu'ils ont une colonne vertébrale de cheval, PLUS une colonne vertébrale d'homme ? Auquel cas, c'est moins dérangeant que l'idée d'une seule longue colonne, mais est-ce que ça implique qu'ils ont deux systèmes nerveux ? Si on lui tire dans la patte, est-ce qu'à un moment l'information va arriver au cerveau ?

Y'a pas à dire, j'aime bien aller voir des films qui me font vraiment réfléchir sur le sens de la vie et le pourquoi des choses.

Le scanner

Pour Noël, j'ai eu un scanner, par mon père, un truc de pro, qui devrait me permettre de scanner mes diapositives et les négatifs de mes photos (si seulement j'avais des diapositifs et des négatifs de photos).
Il a fallu trouver une place où le mettre, et finalement, après moult tergiversations, il a été décidé (par moi) de le mettre en haut du bureau Ikea, c'est à dire à 1m80 du sol. Pas pratique, mais bon.

Après l'installation vient l'épreuve du test. Je prends une belle image (ah, que ferait l'homme moderne sans ses stickers Spider-Man 2...), me hisse sur la pointe de mes petits pieds, soulève le cache du scanner, pose l'image sur la vitre, et je demande à mes appareils de scanner tout ça.

- Allez ! Scannez ! Allez !

Après quelques secondes, le scan apparaît à l'écran, mais, malheur, c'est de la merde. L'image est complètement voilée. Mon assistant, présent sur les lieux du crime, se penche quelques secondes sur le problème ("Ah, bah y'aura sûrement des réglages à faire"), et me laisse seul avec mon désespoir.

Pas de problème, si c'est une question de réglage, je trouverai ! Dussé-je y passer ma vie !

Finalement, ça aura été beaucoup moins long que ça, il ne m'a fallu que 2 jours pour me rendre compte que j'avais oublié d'enlever la pellicule protectrice de sur la vitre.