Madame je n'écrirai rien sur ce film c'est une merde !


Ce soir, comme ça faisait un ou deux mois que je donnais de l'argent à UGC sans profiter de leurs salles, on a renoué les liens en douceur, avec le cinéma.
En douceur, c'est une façon détournée de dire "tiens si on allait voir une daube ? De toute façon on n'a pas vu un film depuis tellement longtemps, ça nous paraîtra forcément bien !".

Alors c'est tombé sur Le Pacte de Sang (n°1 au box-office US -mais bon on ne le laisse à l'affiche qu'une semaine, et seulement dans une seule salle).

C'est un boooooon film ! Sauf qu'il n'y a pas d'histoire.
On sent que les scénaristes ont du se réunir et se dire :
"Ah ouais ah ouais, on n'a qu'à faire un film, et euh, les d'jeuns, ils auraient des pouvoirs ! Et euh, on dirait qu'il y'en a un, il est MÉCHANT !".
Et hop, aussi tôt dit aussi tôt fait.

Alors bon, les ficelles sont énormes, "tiens, je suis jeune et belle, seule dans une salle de bains déserte, et j'entends des bruits suspects... comme je suis nue et sans défense, je vais courir chercher de l'aide en hurlant à pleins poumons rester et bien regarder partout s'il n'y a rien de dangereux !", on ne comprend pas trop où ils veulent en venir, même une fois que le film est fini.

Ils ont des pouvoirs... bien... et...?
Et rien en fait, c'est bien le problème. Ca n'est ni un teen-movie, ni un slasher, ni un film qui fait peur et toute la salle crie, ni une parodie...
Juste un mauvais épisode de Charmed mais avec d'autres acteurs.

Mais comme dans un épisode de Charmed, il y a quand même quelques points positifs : tous les héros ont une vingtaine d'années, sont des bombasses et passent leur temps à faire de la natation, prendre des douches, se déshabiller pour aller dormir et se réveiller en sueur. C'est gratuit, inutile, mais du beau gosse en veux-tu en voilà, on en a tout au long du film, et c'est beauuuu !

Les garçons comme les filles, il y en a pour tous les goûts, du brun, du blond, du minet à peine majeur, des blondes, des blacks, amies lesbiennes, amis hétérosexuels, réjouissez-vous !


Mais bon, le plus beau c'est quand même le héros, Steven Strait (à droite sur la photo), sur lequel j'avais déjà bavé, quand il jouait le faux méchant vrai rebelle au coeur gros comme ça, dans Sky High.
Là, il a vieilli, mais pas trop, il s'est musclé et ça lui va bien. Roar

Bien sûr, ça ne sauve pas un film, mais moi ça me suffit.

Procellus, ou des bonheurs simples.

Petit Papa Noël


Quand j'étais petit, une bataille sans merci faisait rage entre ma mère et sa belle-soeur (donc ma tante, qui est aussi ma marraine). Marraine, en catholique passionnée, refusait catégoriquement de faire croire à ses enfants que le père Noël existait : Noël, la nativité, tout ça, c'est juste pour célébrer la naissance de l'enfant Jésus mort pour nous, PAS pour gâter les enfants avec plein de cadeaux.

De l'autre côté, fière représentante de la branche païenne de la famille, maman Procellus, les bras chargés de cadeaux, et la bouche pleine des belles histoires sur Papa Nawel, avec Tino Rossi en back-up et photos à l'appui.

Avec mes cousines on a sensiblement le même âge (l'une a 6 mois de plus que moi, l'autre 6 mois de moins, je vous ai dit hein, catholique convaincue...), alors ma tante a fini par céder, parce que comme on était tous petits en même temps, ça aurait été injuste qu'elles fêtent Noël avec leur orange pendant que moi j'avais mon beau circuit automobile tout neuf, et mes peluches, et mon bateau Playmobil...

Donc, l'histoire du Père Noël ce fut, pour tous les enfants de la famille. Maman Procellus avait gagné la première manche.

Mais Marraine se réservait pour la suite. La vraie victoire, elle l'a obtenue un jour où j'avais demandé au père une figurine des Silverhawks. Je voulais le chef, je sais plus comment il s'appelle, et j'ai eu un sous-fifre. Déception.
Quand j'ai déballé le paquet, en voyant que ça n'était pas le bon, Marraine a dit :

- Ah oui, je me suis trompée, je pourrai peut-être aller l'échanger au magasin... ?

C'est là que j'ai compris. Ca n'a pas été un choc, je me suis juste dit "ah mais oui en fait, c'est logique, les cadeaux c'est les grands qui les achètent".
Comme ça, sans que ça soit vraiment une surprise, plutôt un voile qui se lève, le Père Noël venait de me mourir dans les doigts.

Après, fier de ma nouvelle découverte, je paradais chez ma nourrice, et je discutais avec Audrey, qui avait le même âge que moi. Nourrice gardait aussi des enfants plus petits.
Et j'essayais de faire valoir mes positions, en disant à Audrey que non, le Père Noël n'existe pas, eh pov' idiote !
Les petits jouaient à côté, Nourrice passait par là, et pour me faire taire, elle m'a collé une baffe.
C'était le prix à payer pour qu'ils puissent continuer à rêver.

Procellus, ou une enfance traumatisante, quand même.

Un chat, c'est propre

Celui qui n'est jamais rentré d'un interminable repas de Noël pour constater qu'il va devoir nettoyer du vomi de chat dans sa cuisine, celui-là est un homme heureux.

Et celui qui n'a jamais vu un chat au sortir de sa caisse, se traîner pendant quelques mètres sur les pattes avant, en relevant bien les pattes arrières, pour s'essuyer son petit derrière sur la moquette, bah il a qu'à imaginer.

Le chat, ou le sponsor officiel des shampooineuses de moquettes.

Elle est revenue

Souvenez-vous.
En septembre, la cohabitation avait été difficile, mais on y était arrivés.
Là, en raison des congés de Noël, elle m'est revenue.

Pour sceller nos retrouvailles, on a décidé de regarder un peu la télé, comme un vieux couple. Je nous ai installés la couverture, parce qu'on se caillait les miches sévère, on s'est mis dessous, elle allongée sur mon bidou.

Ca n'a pas été facile de trouver une bonne position, parce que dès qu'elle bougeait un peu, c'était pour poser la griffe pile sur mon téton, et je n'aime pas du tout. Mais vraiment, pas du tout.

Ensuite, je me suis levé, et elle est restée.
Elle s'est lovée dans la couverture. Et je l'ai bordée, parce que trop bon, trop con.

C'est comme ça qu'a commencé la bataille pour la nuit. Qu'il semblerait que j'ai perdue, puisqu'à 1h19, elle est encore allongée sur le canapé, bien au chaud. Dans ma couverture, dont elle a bien l'intention de ne pas bouger.
Couverture dans laquelle je comptais m'emmitoufler pour la nuit, parce que la couette ne suffit pas toujours, et en bon citoyen, je ne pousse pas trop le radiateur, "si j'ai froid, je mets un pull".

Je crois que c'est bon, là, on s'est bien retrouvés.

Procellus, ou la bitch du chat.

Docteur Jekyll & Mr Hyde

Il y a quelques semaines, dans ma chambre :

- Euh David, tu ramènes des mecs ici de temps en temps ?

- Ben oui, pourquoi ?

- Et... tu les fais venir dans ta chambre ?

- Ben... oui... Pourquoi ???

- Parce qu'on voit ton Mickey Parade et ton Picsou Mag et tes stickers Spider-Man dans la table de nuit, à côté du gel et des capotes, ça doit déstabiliser...

- Mais euh...

Et l'autre jour, dans mon salon :

- Tiens, toi t'as reçu un mec y'a pas longtemps ! Et vous avez niqué sur le canapé !

- Ah non, pas du tout, mais vraiment, pas, pas, pas du tout (comprendre : c'est la dèche en ce moment).

- Ah pardon, je pensais... Comme j'ai vu le couteau à côté du canapé, te connaissant, j'ai pensé que...

- MAIS EUH !!!

Procellus, ou une sexualité traumatisante, faut croire.

Zone Interdite : Noël en famille


Dimanche soir, sur M6.  Une émission sur comment les gens fêtent Noël, ça devrait être choueeeeette !
En plus, le sommaire est bien alléchant : les parents cathos qui vont offrir une orange et un crayon à chacun de leurs neuf enfants pour célébrer la naissance de l'enfant Jésus, la mère ruinée qui a été obligée de placer ses onze enfants en foyer et qui va les récupérer pour cette soirée si magique...

C'est bon, c'est racoleur, on se croirait presque sur TF1 !

Et puis ça commence. Melissa Theuriau se balade dans le marché de  Noël de Strasbourg, et nous présente l'émission, que Noël c'est beau, Noël c'est chouette, Noël fait rire les enfants, guérit les écrouelles et peut d'un simple regard féconder un groupe de femmes ménopausées.

Au passage, elle prend sa voix grave pour nous glisser que quand même, y'a des gens pour qui Noël c'est pas une fête joyeuse. Oh bah oui.
Par exemple, les pauvres. Ils peuvent pas acheter des trucs chers aux gens qu'ils aiment, alors Noël, c'est pas vraiment pour eux. Et puis, les veufs et les orphelins ? Bah c'est un peu des party-poopers, avec leur deuil et tout ça...

Après cette parenthèse gratuite et inutile, mais imposée par le politiquement correct, il faut bien retourner à nos moutons :
"Mais heureusement, pour la plupart d'entre nous, Noël reste...".

Alors voilà.
C'est une émission seulement pour les nous qui aimons Noël. Parce que c'est bien connu, la déprime de Noël, ça ne touche que les pauvres et les veufs.

Noël, ça n'est pas cette période de l'année où on a envie de se tirer une balle à force de voir tout le monde se contraindre à avoir l'air heureux.
Bien sûr que Noël c'est toujours le moment de l'année qu'on attend avec le plus d'impatience, même une fois qu'on a grandi et qu'on le voit de l'autre côté du miroir.

On va revoir la famille, faire plein de cadeaux à tout le monde, et tout ira bien. Laissons-nous gagner une fois de plus par l'esprit de Noël !

Procellus, or die tryin'.

La théorie de la relativité

Happy Time, un jour comme tant d'autres.
Je suis occupé avec une cliente, au téléphone avec ma chef, en train de remplir des papiers tout en renseignant un connard charmant client.

Soudain, une voix, à ma droite :

- David ?

Cette fois, je sais que c'est à moi qu'on s'adresse. Il aura quand même fallu que Collègue passe la matinée à m'appeler "hé ?" sans que je réagisse, avant de se rendre compte qu'en me demandant mon prénom elle aurait plus de chances d'avoir une réponse.

Je mets toutes mes petites affaires en pause (sauf la chef et le client connard, que je mets sur "stop").

- Hmm ?

Et là, après m'avoir assailli de questions auxquelles je ne savais pas répondre, Collègue m'offre, sur un plateau d'argent, l'occasion de briller de mille feux, d'être le borgne au pays des aveugles, de devenir celui qui sait.

- Tu saurais pas ce que ça fait, trente pourcent de quatre-vingt ?

Premier réflexe : elle me saoule, sa cliente me saoule, les maths me saoulent, alors je fais signe que non, sans vraiment avoir écouté ce qu'elle vient de dire.

Sourire poli, et je me retourne de mon côté.
Et là, je me rends compte de ce qu'elle m'a demandé.
Mais ma pauvre enfant c'est bête comme chou !
Alors je re-abandonne ma cliente, en lui faisant des yeux de Bambi pour pas qu'elle se fâche.

- Bah, ça fait vingt-quatre. Duh !

- ???!!!! &#% ?!!! Mais comment t'as calculé ça ? Trop wouah !

- Dix pourcent de quatre-vingt, c'est huit, et trois fois huit, bah vingt-quatre.

Et je reretourne à ma cliente, yeux de Bambi levés au ciel, ah, les jeunes, vous voyez ce que je veux dire hein madame, et j'entends à peine Collègue me dire qu'elle ne comprend rien à qu'est-ce que je raconte, mais qu'elle me croit sur parole.

Il faudrait qu'ils fassent attention, les gens, parce que je vais finir par me prendre pour un surdoué. Déjà qu'à la formation on m'avait reproché de faire mon kéké pour avoir su calculer 900 - 9 de tête sans passer par la machine...

Un petit quart d'heure s'écoule, et j'aperçois un truc brillant à ma droite. C'est le visage de Collègue qui vient de s'éclairer. Bouleversante de sincérité, elle me lance, ravie :

- Aaaah, je viens de comprendre ce que tu m'as expliqué !

Et elle éclate de rire, toute contente de sa découverte.

Procellus, ou comment meurt un neurone de Collègue ?
Seul.