J'ai encore rêvé d'elle

Normalement, je n'aime pas raconter mes rêves, surtout quand ils impliquent d'autres gens. Respect de la vie privée (la leur, la mienne), tout ça...

Du coup, je ne peux pas parler de cette fois où j'ai rêvé que je faisais un plan à trois avec deux blogueurs, dans un wagon de la ligne 8.

De même, je m'interdis de raconter ce rêve où, pendant que je couchais avec un autre blogueur (décidément), nous étions interrompus par Bree Van de Kamp, qui entrait dans la pièce pour faire un cadeau à Gabrielle Solis.

Mais là, le blogueur dont j'ai rêvé, et dont je vais taire le nom afin de préserver son anonymat a insisté pour que je raconte que l'autre nuit, j'ai rêvé de lui.

Dans ce rêve, il dressait les graines de mon bonsaï à m'attaquer.
Elles sortaient surgissaient de terre avant la germination, se jettaient sur moi, et essayaient de me mordre, avec leurs petites dents de graines.

C'était très traumatisant.

Procellus, ou des nuits agitées.

Le bracelet brésilien

C'est super chouette un bracelet brésilien. Un vrai hein, pas les faux qu'on trouve dans tous les magasins de Paris, accept no imitations.

Comme ça, quand on est assez riche pour aller au Brésil mais pas assez pour rapporter un vrai souvenir, ça fait un joli cadeau, tiens regarde j'ai eu toute une ribambelle de bouts de tissu pour trois fois rien, du coup j'ai rapporté ça à tous mes amis !

Tout le monde est content, on fait son voeu, sans le dire à personne, parce qu'il ne faut JAMAIS dire son voeu (genre ça change quelque chose), un noeud, et hop, dès que le bracelet se casse, le voeu s'exauce, yihaaa !

Le problème, c'est que quand le bracelet commence à s'enrouler sur lui-même, il se transforme en lacet, sa résistance est multipliée par beaucoup, et du coup, il ne se cassera pas (de lui-même) avant longtemps.

Procellus, ou adieu mes rêves de ******* et de *******.

La Petite Sirène II : Retour à l'océan

Je n'avais pas revu La Petite Sirène depuis sa sortie en salles, en 1989. A l'époque, je me souviens que j'avais adoré, même que avec mes cousines, en revenant du ciné, on avait dessiné plein de sirènes, et c'était les miennes les plus belles.
Alors là, quand ils ont sorti le DVD du film avec sa suite, ça a été difficile de dire non.

Comme la suite est sortie douze ans après l'original, chez Disney ils ont eu l'idée géniale (si, quand même !) d'intégrer ces douze années à l'histoire.
Et c'est dur.

Ariel est humaine, alors elle a cédé à la pression d'une société où tout repose sur l'apparence.
Après une injection de collagène dans les lèvres et un limage des pommettes, elle porte des lentilles colorées, pour être un peu plus comme son idole de toujours, Jessica Rabbit.

Non seulement elle ne ressemble plus à rien (enfin si, mais pas à Ariel), mais en plus, elle est devenue toute cruche, maintenant, ça n'est plus la petite fille rebelle qui se coiffait avec une fourchette, c'est une maman, toute niaise mais quand même gentille, un peu comme la mère de Buffy.

Alors quand elle apprend que Morgana, la méchante soeur d'Ursula, veut laver l'honneur de la famille, mais aussi se venger de ses parents qui l'ont toujours considérée comme une moins que rien parce que c'est sa soeur qui était la plus forte, Ariel elle flippe grave sa race.

Morgana élabore un plan génial mais voué à l'échec, forcément, dans lequel elle utilise Mélodie, la fille d'Ariel, qui ignore tout de ses origines de sirène (on a débauché les meilleurs scénaristes des Feux de l'amour) mais qui est quand même super attirée par l'océan, où elle n'a pas le droit d'aller, sans trop savoir pourquoi (mais siiiii, parce qu'on sait que Morgana lui veut du mal !).
Du coup, Morgana devient trop sa best friend forever en la transformant en sirène.

Ariel a pas le choix, elle doit aussi redevenir une sirène, pour récupérer sa fille.
Et là, elle retrouve tous ses vieux potes : Sébastien le crabe, qui de son propre aveu est "trop vieux pour ce genre de conneries" (ben oui, il était déjà pas tout jeune dans le premier, là, il a pris douze ans, alors pour un crabe...), mais aussi Polochon, le mignon petit poisson à qui elle faisait plein de câlinous quand elle n'avait pas encore renié ses origines.

Polochon, dégoûté d'avoir été abandonné pour le prince, a essayé de compenser avec la junk food.
Maintenant, il est tout vieux et gros, sorte de coach potato, père célibataire d'une ribambelle de marmots.

Mais c'est quand même un Disney, alors sans rancune, on fait comme si on ne s'était quittés que la semaine dernière, personne n'ose dire à l'autre qu'il a quand même une sale gueule, et Polochon arrive à la rescousse, mais avec son embonpoint, il ne sert pas à grand chose.

Après, je n'en dis pas plus, au cas où vous voudriez quand même le voir (courage, ça ne dure que 70 minutes !).

Procellus, ou pourquoi on ne devrait jamais raconter la suite des contes de fées (ou au moins pas par Disney).

Et pour le pire


Aujourd'hui, je suis invité à un mariage. C'est chouette les mariages.
On peut faire la fête, féliciter les heureux mariés, leur souhaiter tout le bonheur du monde, plein de bonheur, tiens, encore du bonheur, tellement de bonheur qu'ils s'étouffent avec, et non, je ne suis pas aigri. J'aime voir les gens heureux autour de moi. Oh oui alors.
Le bonheur des uns...

Enfin bon.
Dimanche dernier, après un rapide calcul, j'ai vu qu'il ne restait que six jours avant la date fatidique. Et que je n'avais rien à me mettre.

C'est pas grave, je vais sûrement trouver quelqu'un qui peut me prêter un costume.
Tiens, toi !

Mais l'inconvénient quand on essaye les vêtements de gens qui font facile dix centimètres de moins que vous, c'est que leurs fringues sont trop petites.
L'avantage, c'est qu'en croisant les bras, je peux jouer à "regardez-moi je craque ma veste je me transforme en Hulk !".

Donc, on abandonne l'idée de l'emprunt.

Jeudi (oui, je sais, mais j'étais malade c'est pour ça), je file au magasin le plus proche (et le plus abordable), où je me rends compte qu'il n'y a manifestement pas de rayon hommes.
Je repars bredouille, parce qu'aller à un mariage en robe, si quelqu'un a acheté la même que moi, ça va faire désordre, et il faudra que l'un d'entre nous aille se changer dare-dare.

Le destin a l'air de s'acharner.

Cool, je n'ai plus qu'à trouver des vêtements qui font habillé, "je fabrique mon costume avec mes oripeaux", ça va être facile.
Mais je ne trouve rien, c'est pas possible, j'ai que des trucs moches, moches, moches, et je veux mourir !
(Grands cris hystériques en tapant du talon sur le sol et du poing sur la table. Si possible, pleurez)

Finalement, je pars chez ma mère, comme le mariage a lieu à cinq minutes de chez elle. J'irai à la cérémonie en jean baskets, elle sera déjà contente de me voir.

Et là en arrivant chez Mamanprocellus, je me souviens que j'ai un costume qui me va, qui est beau et qui fait habillé juste ce qu'il faut pour me donner ce petit truc en plus qu'on appelle la classe et que d'autres n'auront jamais.
Et que ledit costume est chez môman, dans l'armoire de ma chambre.

C'est dans ces moments là que la vie (enfin, la mienne) vaut trop d'être vécue.

Procellus, ou des gros soucis en ce moment quand même.

Malade


L'inconvénient avec les chaud et froid (les conneries de chaud et froid, oui !), c'est que ça rend malade, ça nique la gorge aïeuh, ça fait éternuer, pleurer les yeux, et se ruiner en mouchoirs (enfin aussi, quelle idée d'en mettre aussi peu dans les paquets ?).

L'avantage, c'est que ça fait une voix à la Sarah Bettens / Courtney Love, donc plus virile et glamour que jamais.
Je vais en profiter pour refaire mes annonces de répondeurs (j'ai l'impression d'avoir déjà lu ça quelque part ?).

En plus (et surtout), ça permet de se bourrer la gueule au rhum en faisant croire qu'en fait on se soigne avec des remèdes de grand-mère.

Le grog, ou l'alcoolisme* thérapeutique.

* Oui parce que ça fait deux jours que je n'ai plus mal. Là c'est en préventif.

La classe, ça ne s'invente pas

Bonjour, c'est nous, les Pussycat Dolls ! On est un groupe de filles moites, et notre nom, ça veut dire "les poupées chattes", ou un truc dans le genre.


C'est rigolo, parce que c'est à double sens, ça peut vouloir dire qu'on est des poupées toutes mimis de bébés chats (en plus comme ça personne peut rien nous dire, c'est so cute un chat !), ou alors que notre foufoune c'est une poupée, et tout le monde peut jouer avec !
Enfin à part ça on n'est pas des chiennasses hein, on est des vraies artistes.
Oui, un peu comme les Bangles.

Bon, en fait, je dis "nous", mais c'est plutôt moi, les Pussycat Dolls.


Moi, c'est Nicole, et je suis trop l'âme du groupe. D'ailleurs, je suis la seule chanteuse, et c'est moi qui transpire le plus. Les autres, elles sont juste là pour remuer du fessier et pour l'effet de masse, elles accentuent l'effet "lâcher de salopes" qu'on recherche dans nos clips (oui parce que bon, ce qui nous sauve, c'est les clips, sinon on chante un peu de la merde).

Et là, on vient de sortir un nouveau single, un truc qu'on chante avec Snoop Dogg, où on lui dit de jouer avec nos buttons.
Et on a décidé de se lâcher un peu, parce que Christina fait son nouvel album "plus sexy", alors que nous ça fait des mois qu'on essaye de faire du vulgos chic, et on va pas se laisser coiffer au poteau par une fausse blonde !

Du coup on a pris des cours de danse, parce que n'oubliez pas, on est des vraies artistes !


Mais la danse, ça n'est plus suffisant, pour montrer qu'on est des chaudasses. Aujourd'hui, faire un angle obtus avec ses jambes, ça n'impressionne plus personne.
Alors on a écumé toutes les boîtes de strip qu'on a trouvées, et on a découvert un truc génial : les chaises.


Là, on commençait à mettre le doigt dessus (hmmm), mais ça n'était pas encore tout à fait ça.
Et puis, on a eu une idée GÉNIALE pour montrer à quel point on était chaudes (perso, je crois que ce moment du clip, c'est un all time favorite) : si on enflammait la scène avec notre combined pussycat power, pour montrer qu'on a le feu au cul ?


Alors bon, on sait bien que vous allez pas acheter nos disques, parce que ça serait un peu comme acheter la bande-son d'un film porno, mais s'il vous plaît quoi, dites vous que si vous achetez, ça voudra dire qu'on fait quand même de la bonne musique, et que nos mamans peuvent continuer à être fières de nous !

Les Pussycat Dolls, ou mes idoles.

David et la chocolaterie

Hier, je suis descendu pour aller prendre mon courrier. On ne sait jamais, une réponse pour un job, ou un héritage...

Mais non. Pas de lettre.

Dans ma boîte, juste une tablette de chocolat.

En bon paranoïaque, mon premier réflexe a été de penser que les voisins (que je hais, à qui je souhaite du mal, beaucoup de mal) - ou des gosses - avaient déféqué dans un carton et avaient mis ça dans ma boîte, parce qu'ils me détestent, je le sais, je le sens, ils veulent me faire souffrir, je les entends, ils viennent me chercher !
Soit ça, soit un coeur de corbeau.

Donc j'ai jeté un coup d'oeil dans la fente des autres boîtes de l'immeuble, et j'ai vu que tout le monde en avait (des tablettes hein).

Add it all up and it spells duh, j'ai vite compris que c'était une "grande" opération publicitaire de L*ndt.

Une opération que David apprécie beaucoup : c'est quand même plus sympa que la demi-tonne de prospectus qu'on nous impose d'habitude.

Enfin, si David aimait le chocolat noir à 70% de cacao, il apprécierait sûrement.

Là, je ne vais pas me laisser acheter par un chocolat dégueulasse.

Procellus, ou l'incorruptible.

Monsieur bricolage

Ca fait une petite semaine que mon PC s'est mis à faire des bruits bizarres, au début je savais même pas d'où ça venait.
Et puis, il y a quelques jours, on a passé un cap. Le bruit est devenu plus fort. Tellement plus fort que je l'entends même si je suis devant la télé.

Alors je me suis décidé à faire quelque chose.
Comme il y a plein de petites vis dans l'ordinateur, j'ai sorti mon gros outil :
Cet outil, c'est mon père qui me l'avait offert. Comme il l'avait vu chez un copain à lui, Heiko (comme Heidi),  il a toujours appelé ça une heikette. Et le nom est resté.
Oui, la heikette n'est qu'un couteau suisse amélioré avec une scie à métaux et un cran d'arrêt, pour certains modèles (la mienne, elle fait même tire-bouchon. Ouais).

Donc, comme le PC est dans ma chambre et que je ne me voyais pas traverser toute la propriété pour aller chercher un tournevis, j'ai attrapé la heikette, toujours posée à proximité du bureau.

En me penchant pour écouter d'où venait le bruit, j'ai compris.
C'est le ventilateur de la carte graphique qui est en train de mourir. Il patine, ou il frotte contre quelque chose, ou je sais pas, mais c'est pas bon signe.

Noooooooon !
Meurs pas, reste, ne va pas dans la lumière, papa t'aime, papa a besoin de toi !

En plus, je peux carrément pas changer de carte graphique, et je me vois encore moins changer le ventilateur.

Alors, de guerre lasse, je replie la heikette et m'en sers comme d'un marteau, pour essayer de bien remettre le ventilo à sa place.
Who's yer daddy, bitch ?!

Et bingo.
Fini, le bruit !
Et cet article est la preuve pas vivante mais presque que ça marche toujours aussi bien, héhéhé !

Procellus, ou le génie du bricolage. Quand même.

Emma (2)

Débriefing

- Inviter en première partie un groupe de rock expérimental pour montrer que tu es une rebelle, même si le guitariste est très beau et que comme il est en kilt on peut voir ses jolies jambes : NON.
En plus, un groupe de rock expérimental, ça se déplace avec ses potes, et ce sont des gros lourds.

- Tu as un gros cul ? Ca n'est pas grave, tu as bien suivi les conseils de Michèle Bernier, tu portes du noir qui amincit.
Mais bon.
A l'avenir, évite quand même de porter un pantalon taille très (voire trop) basse, ça accentue grave ta culotte de cheval, on dirait Morganne.
Ou alors, fais du footing, je sais pas, mais ça ne peut plus durer.

- Essaye de te trouver un jeu de scène, genre, un VRAI. Parce que là, on avait le choix entre :

1) Je mime tout ce que je chante avec les mains : "je saupoudre mon gigot d'herbes de Provence" pour dire cendres", "je fais non avec mon doigt quand je chante que je ne suis pas d'accord", "je fais un fuck avec mon majeur au cas où on n'aurait pas compris que je dis fuck dans ma chanson" (d'ailleurs, tu as du choper un sacré malus avec les mamans dans la salle ce soir ! Bouh la vilaine chanteuse !);

ou alors

2) Je mets dans ma poche la main qui ne tient pas le micro.

Forcément, au bout d'une heure, ça va lasser. D'ailleurs, ça a lassé.

- Flirter avec les appareils photos de tes petites fans du premier rang, c'est bien. Mais te pencher en avant, les jambes droites et le corps en avant à 45°, c'est pas bien.
Les petites filles sont plus basses que toi, donc elles vont te photographier le visage vu d'en dessous, et ce genre de prise de vue est rarement flatteuse.
Enfin bon, j'dis ça...

- Tu te la racontes grave.

- Il n'y a pas de honte à prendre des cours d'anglais à ton âge.
Parce que tu écris tes chansons toi-même, je t'en félicite, mais "je te jure", ça ne se traduit pas par "I swear you". Là ça passe, parce que ton public n'est qu'en CE2, mais bon.

- Je me suis niqué la cheville au concert, je sais pas comment, mais ça n'est absolument pas pour ça que je suis aigri et de mauvaise humeur.
Pas du tout.

Sinon, ben c'était pas mal. Enfin, un poil long, peut-être, si vraiment il fallait trouver quelque chose à redire (ça va quoi, normalement, les rappels, c'est SI le public te rappelle, ça n'est pas censé faire partie du spectacle... Y'a des gens qui auraient bien été bouffer sans se taper un quart d'heure de plus).

Procellus, ou la Raphie within.

Algèbre

De chez moi, on voit ça :

Dans le petit square (qu'à l'origine, on m'avait vendu comme "un parc où on ne construira jamais rien !", et moi j'ai envie de dire, "bah tu m'étonnes !") qui a l'air calme et paisible quand on emménage en été, les enfants de l'école, après avoir fait chier toute la journée à brailler des comptines dans la cour, viennent se défouler pour que les parents aient la paix à la maison.
Donc pendant deux heures de temps, ça gueule, c'est ignoble.

Puis vient le moment tant attendu du retour à la maison.

Répondant à un signal connu d'eux-mêmes, les occupants du square se dispersent d'un seul coup, en cinq minutes, c'est complètement vide.
Bien sûr, il y a toujours des retardataires, qui loupent le coche et se retrouvent piégés, à la merci des prédateurs, mouahaha.

Et ce jour là, le groupe des derniers était en train de partir, quand Petitepisseuse a eu une envie pressante.
Elle s'est retirée du champ de vision de la meute, pour uriner tranquille.

Question :
Petitepisseuse cachée en X pour échapper au regard du groupe en X, et le square étant entourée d'une petite dizaine d'immeubles de neuf étages, à combien de paires d'yeux a-t-elle montré sa culotte, pour se cacher de six personnes ?

Procellus, ou des voisines (pas) trop pudiques.

Heigh-ho, heigh-ho

Evidemment, quand j'ai su qu'il n'y avait plus le choix et que j'allais devoir faire comme les pauvres gens normaux, j'ai eu un peu peur.
Fini de rire, maintenant, il faut devenir one of them, entrer dans le moule, métro-boulot-dodo, et mourir un peu, se transformer en clone décérébré avec des collègues insupportables et des soucis de merde dans un travail inintéressant et je vous hais je vous HAIS JE VOUS HAIS !!! trouver un job.

Au début, j'ai fait comme je fais toujours, je me suis assis devant la télé, à me gaver de Kit Kat Balls en attendant que ça tombe du ciel.
Et j'ai attendu.
Et regardé un épisode de Veronica Mars.
Et un autre.
Et encore un.
Mais rien, personne n'est venu sonner à ma porte pour me proposer un travail bien payé, demandant un minimum de qualifications, des horaires peu contraignants libres et un gros salaire.
Les gens ne veulent plus rendre service.

- Maman Gabrielle, maman Gabrielle, my hero, que ferais-tu en pareil temps de crise ?
- Je cherche un boulot, doofus !
- Ah, ouais, ok.

Alors je me suis mis à chercher. Après tout, c'est peut-être vrai qu'internet ne sert pas qu'à chatter, faire des copier/coller pour les devoirs et télécharger du porno, c'est aussi un formidable outil de gnagnagna...

Je n'ai pas tenu dix minutes, le temps de voir qu'aucune offre ne me convenait (hé, il faut savoir être exigeant pour survivre dans ce monde de brutes !).

- Maman Bree, maman Bree, my hero, c'est trop dur, toi que fais-tu quand tu n'y arrives pas ?
- Des travaux ménagers !

Du coup comme j'avais un panier à épices à accrocher, j'ai été acheter une barre qui se fixe au mur et à laquelle on peut suspendre des trucs, je pensais que ça s'appelait une crédence, mais en fait on m'a dit que non c'est une barre de crédence, enfin bon, le nom on s'en fout, je savais ce que je voulais et où c'est rangé dans mon Castorama, et eux ils appellent ça un tube crédence.

Une fois rentré (une barre de 60 centimètres, en vélo et sous la pluie, c'est trop du bonheur à rapporter), je me suis mis au bricolage, à chercher les bons outils, attraper une scie à pleine main sans faire exprès, aïeuh les petites dents !, et essayer de fixer une barre plus ou moins horizontalement sur un mur en plâtro-briques*.

Ca y'est, HURRAY ! je peux accrocher le joli panier à épices qu'on m'a offert !
C'est chouette, quand on pense que j'aurais pu occuper tout ce temps à faire quelque chose de vraiment constructif !

Bon allez, cette fois ci, je m'y mets pour de bon, ANPE à nous deux.

Procellus, ou pas.

* Le plâtro-briques est une matière composée d'une couche de plâtre puis une couche de briques, et c'est vachement trop galère à percer, c'est tout mou, et après c'est tout poreux et dur.

Pendant ce temps, à Privet Drive

Quand j'étais petit, je me suis ouvert le front sur un canapé, chez ma nounou.
Ca pissait le sang, c'est mon pôpa qui m'a recousu.
Depuis, j'ai une cicatrice, qui parfois (comme ces derniers jours) me fait mal. Aïeuh.

Enfin, ça c'est l'histoire officielle, celle qu'on a bien voulu me raconter.

Moi je sais bien que le Dark Lord a voulu me faire la peau ce jour là, mais ça a foiré, et il a perdu son corps et moi tout ce que j'ai eu c'est une cicatrice en forme d'accent aigu.
Et là, ma cicatrice me dit que He-who-must-not-be-named est en train de retrouver ses forces, et il va tous nous vous niquer la gueule.
Ouais.

Procellus, ou the boy who lived.

Remind me later

Pourtant, j'ai tout fait, tout, tout, TOUT pour que ça n'arrive jamais, ou alors le plus tard possible, histoire de ne plus avoir à y penser :

- refuser les chemins tracés d'avance et les opportunités qu'on me proposait, comme reprendre la grooosse boîte de papa qu'on se transmet pourtant de père en fils depuis trois générations;

- dire non (NON !) à papy-mamie et leurs bons plans pour être engagé dans l'hôtel où bosse la voisine qui doit être super bien placée pour pistonner, ben ouais, elle est femme de ménage quand même, et puis même que son beau-frère est électricien dans ledit hôtel;

- recommencer un cursus dès que j'arrive à la licence, sans jamais avoir rien vu de la vie en maîtrise, comme ça les études n'ont pas le temps de devenir rébarbatives, et la routine ne vient pas nous tuer.

Mais on a beau essayer d'y échapper, d'acheter plein de chaussures pour être plus rapide, apparemment la vraie vie nous rattrape toujours.
Et quand elle vous chope, elle est grave vénère d'avoir eu à courir, alors elle se venge, sans savoir que la rancune est mauvaise conseillère (la conne) et qu'un jour, quand je serai grand et fort et que je m'habillerai chez Capel, je lui ferai pas payer, parce que c'est mal (et aussi parce que je suis en train de condamner la vengeance), mais c'est l'intention qui compte.
 
Les années gâchées, les responsabilités et les études inutiles (si si, quand même un peu), in your face petit padawan.

Welcome to the real world

Procellus, ou la recherche d'emploi. Et fissa.

Emma


Parce que je ne regardais pas la Star'Ac l'année où elle y était, et je l'ai donc découverte sans rien connaître de son attachante personnalité (sauf ce que je lisais dans la presse spécialisée).

Parce que d'ailleurs, elle n'a jamais fait la Star Academy, c'est marqué sur son site, elle n'a fait "qu'une concession pour passer de l'ombre à la lumière" (c'est Mylène qui a écrit la bio).

Parce que si elle avait gagné la Star'Ac, émission à laquelle elle n'a d'ailleurs JAMAIS participé, elle chanterait peut-être aujourd'hui qu'elle est Emma Ohwo !, et ça, non, vraiment, ça va aller.

Parce que du coup, elle peut chanter les textes qu'elle a écrits.
Et dans ses paroles, quand elle tient une sonorité, elle ne la lâche plus : "Je rumine mes idées noires / Quand tu pars tu m'ranges au placard / Et je m'invente des histoires / Dans mon isoloir / Où tu viens jamais me voir", admirez la richesse de la rime, merci.

Parce qu'elle peut dire "queue", "entre les jambes" et "crache" dans une chanson sans que ça n'ait rien de vulgos ou sexuel, c'est beau l'amour et la candeur, on dirait une poupée.

Parce qu'elle fait partie de la génération Avril Lavigne, Kelly Clarkson et toutes ces rebelles aux cheveux propres et au brushing impeccable, qui font comme si elles voulaient tout casser mais en fait elles le font pas, c'est pour rire, parce que tout casser, c'est pas bien, ça abîme le vernis à ongles et ça fait peur aux mamans.

Parce que maintenant, c'est une artiste reconnue, qui fait des duos avec Eskobar (eh, quand même !), et qui chante avec Kyo pour dire que le SIDA c'est mal.

Parce qu'elle se targue d'être influencée par PJ Harvey et Alanis Morissette, et ça se voit trop, Emma, elle chante avec des guitares éléctriques, et elle écrit "des bulles dans les bulldozers / (...) / une larme sur leur blood mobile", et si ça veut rien dire, ça veut sûrement dire que c'est profond.

Parce que pour et malgré toutes ces raisons, vendredi, j'y serai.

Procellus, ou la groupie de l'académicienne.

Ben... oui ?

Tout à l'heure, dans le métro, je suis tombé sur la campagne de pub Télérama, pour leur nouvelle formule.

Sur l'affiche, un courriel de Sylvain P., un lecteur : Pink TV, première chaîne gay : cela fait donc trente ans que je regarde des chaînes hétéros ?.
Puis le slogan : "Télérama nouvelle formule : nous sommes durs. Vous êtes pires".

Donc je ne comprends pas.
Soit le message ici, c'est que oui, Sylvain regarde des chaînes hétéros depuis trente ans. Télérama enfonce donc volontairement une porte ouverte, en se foutant de la gueule de ses lecteurs.
C'est con, mais pourquoi pas.

Ou alors, c'est de l'ironie, cette arme si sympathique. Et non, Sylvain ne regardait pas des chaînes hétéros.

C'est vrai quoi, les chaînes diffusent La Cage aux Folles assez souvent pour ne pas être taxées d'hétérocentrisme ! Et Mireille Dumas, et Delarue, ils en ont jamais reçu, des homos ?
Et France Télévisions, c'est pas un groupe hétéro, la preuve, ils ont engagé Laurent Ruquier et Steevy, et en plus, dans la plupart de leurs séries, on voit des personnages homos (bon, c'est souvent des caricatures, mais c'est pas grave hein, faut bien qu'on voit qu'ils sont gays, et on ne peut pas montrer des gays "comme tout le monde", la ménagère ne comprendrait pas... C'est con, une ménagère !).

Alors bon, après, bien sûr, une chaîne hétéro, qu'est-ce que ça veut dire ? Rien du tout, gna gna gna...
Mais ça pourrait par exemple vouloir dire qu'à la télé, sur les chaînes hétéro, on ne voit que des couples hétéros, comme aux Z'amours, ou alors qu'à Fort Boyard, il faut obligatoirement un homme et une femme, sinon ça ferait jaser, ou quand on diffuse un programme sur l'homosexualité, c'est tellement exceptionnel que tous les journaux vont en parler (Haaaan, France 2 passe un film où deux garçons vont s'embrasser sur la bouche, regardez, regardez !).

C'est ça que voulait dire Sylvain ?
Que c'est con de penser que toutes les chaînes autres que Pink sont hétéros ?

Télérama, ou des publicitaires à renvoyer.

(Non mais c'est vrai à la fin, faiche de merde !)

Ces choses dont je pourrais avoir honte

- Jusqu'au lycée, je ne savais pas que la femme de mon oncle, c'est ma tante, et pas juste "la femme de mon oncle". J'ai encore du mal à assimiler cette info.

- Ca va faire plus d'un mois que je n'ai pas regardé une autre chaîne que Disney Channel, chez moi (parce que bon, chez les autres, je fais contre mauvaise fortune bon coeur...).

- Pendant ma première année de fac, X. m'avait énervé, alors je m'amusais à draguer les filles qu'il voulait se faire, juste comme ça, pour le plaisir de lui casser ses coups.
Après, j'avais un mal de chien à leur expliquer que non, vraiment, ça n'allait pas être possible.

- "David, tu sais, le couteau, ça coupe mieux du côté où il y a les dents."

- Je connais par coeur les paroles des deux albums d'Emma Daumas, et de tous les albums de No Doubt.

- Je change souvent de téléphone, mais c'est parce qu'il finit mystérieusement et systématiquement par s'écraser contre le mur.
D'ailleurs, depuis deux jours, je n'ai (à nouveau) plus de poste fixe.

- J'ai vu La Momie une bonne douzaine de fois. Dont cinq ou six en DVD.

- Durant mes trois années à la Sorbonne et deux à Jussieu à faire des études plus ou moins littéraires, je n'ai jamais su où se trouvait la bibliothèque. Dans aucune des deux facs.

- J'ai téléchargé les sex tape de Paris Hilton, Pamela Anderson et Colin Farrell.

- Une fois, j'ai une copine qui est allée au Hit Machine, on l'a vue à la télé, et j'étais trop jaloux.

Procellus, ou c'est bon la honte.

Le bonheur, c'est simple comme...

Je n'aime pas le téléphone. Je n'ai jamais aimé ça. Le téléphone, c'est beark.
J'ai toujours peur de n'avoir rien à dire, alors du coup, je suis tellement stressé qu'en effet, je ne trouve rien à dire.

Quand j'étais petit, une fois, j'avais fait semblant d'appeler mon grand-père pour le remercier de ma carte d'anniversaire.
J'avais décroché le téléphone, fait semblant d'appuyer sur les touches, et j'avais fait la conversation dans le vent :
"Oui, c'est David... Merci pour la carte hein... Oui, et toi ?... D'accord... Bisous !", en faisant bien attention de laisser des blancs quand il était censé me parler.

J'étais même plutôt fier, mon mensonge avait tenu assez longtemps, jusqu'à ce qu'il se plaigne de ne pas avoir eu de remerciements.
Damn you, sale vieux !

Ensuite, ça n'a pas été en s'arrangeant.
Quand j'ai eu le portable, la première chose que j'ai appris à faire, ça a été les SMS. La seconde, ça a été d'activer le renvoi automatique sur messagerie.
Depuis, je m'en sers presque exclusivement pour les smeusse et écouter le répondeur.

Bon, je ne me plains de rien, en général j'y trouve mon compte (sauf quand on m'appelle pendant une demi-heure pour me parler de la chouette harfang et des lemmings). On peut très bien vivre sans parler au téléphone.

En général, parce que là ça fait trois mois qu'il faudrait que j'appelle K par K pour réparer mon volet, que je suis obligé d'ouvrir à coups d'épaule (puis à grands coups de tête, quand il est trop haut pour mon épaule) tous les matins.
Et il faudrait aussi que j'appelle Céline, pour me réparer ma dent, parce que aïeuh, et c'est de pire en pire.
Mais rien que de penser que je vais devoir prendre les rendez-vous par téléphone, ça me... brrrr.

Je rêve d'un monde meilleur, un monde plus beau, dans lequel on pourrait faire ces démarches par SMS, mail, pigeon voyageur ou signaux de fumée.
Ou alors d'un monde où j'aurais un secrétaire particulier qui s'occuperait de ce genre de choses.

Procellus, ou des névroses handicapantes.

Feedback

- Au fait David, tu as bien plu à S. à la soirée, il n'arrête pas de parler de toi...

(Boum boum boum, coeur qui bat, un homme, pour moi ?!!)

... je lui ai bien dit que tu le trouvais vieux et trop marqué  !

- Hein mais non pas du tout, il est juste PLUS vieux que ce que j'imaginais !
Et il a dit quoi alors ?


(Grands yeux brillants d'émotion et d'espoir)

- Non bah rien, il a dit que tu faisais cochonne.


Procellus, ou l'art de la première impression.